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Phytothérapie (définition)

fotolia_663141-life-style-optSelon l’OMS, la phytothérapie est le traitement médical le plus utilisé au monde.
Quelques chiffres
Bien qu’il existe plus de 33’000 plantes (certaines sources parlent même d’environ 60’000 espèces avec 26’000 qui sont bien documentées1) utilisées dans le monde pour ses propriétés médicinales, seulement 2000 à 3000 plantes médicinales ont été étudiées sérieusement au niveau scientifique. Environ 3000 plantes médicinales font l’objet d’un commerce mondial2. Il faut savoir que seulement environ 1000 plantes sont cultivées, les autres sont intégralement prélevées dans la nature, ce qui ne va pas sans des problèmes écologiques sérieux.
En 2021, on estimait qu’il y a environ 370’000 espèces végétales dans le monde3.

Définition possible de la phytothérapie

D’un point de vue étymologique, le terme “phyto” de phytothérapie provient du grec ancien avec le terme plus précis de “phyton” et signifie “végétal”. La phytothérapie est donc la “thérapie par le végétal ou par le monde végétal”, aujourd’hui nous considérons davantage la phytothérapie comme la “thérapie par les plantes” ou plus exactement la méthode thérapeutique utilisant des plantes médicinales dans le traitement de maladies.

Définition plante médicinale

Une plante peut être qualifiée de médicinale lorsqu’elle contient, au niveau de ses organes, un ou plusieurs principes actifs utilisables à des fins thérapeutiques.

Définition principe actif en phytothérapie

Les principes actifs sont des substances chimiques se trouvant dans la plante médicinale agissant de façon isolée ou en association pour une action thérapeutique. Une plante médicinale peut contenir des centaines, voire des milliers de principes actifs différents.
Lire notre dossier sur les principes actifs

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

La phytothérapie se partage en deux grands types selon le site Wikipedia.org :
– Une pratique traditionnelle, parfois très ancienne basée sur l’utilisation de plantes selon les vertus découvertes empiriquement. Selon l’OMS, cette phytothérapie est considérée comme une médecine traditionnelle et encore massivement employée dans certains pays dont les pays en voie de développement. C’est une médecine non conventionnelle du fait de l’absence d’étude clinique.
– Une pratique basée sur les avancées et preuves scientifiques qui recherche des extraits actifs des plantes. Les extraits actifs identifiés sont standardisés. Cette pratique conduit aux phytomédicaments et selon la réglementation en vigueur dans le pays, leur circulation est soumise à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les produits finis, et à la réglementation sur les matières premières à usage pharmaceutique (MPUP) pour les préparations magistrales de plantes médicinales, celles-ci étant délivrées exclusivement en officine. On parle alors de pharmacognosie ou de biologie pharmaceutique

Plantes médicinales dans l’Histoire

Depuis des milliers d’années, l’homme a cherché à se soigner avec des végétaux (plantes, arbres, fleurs, …). Pendant des siècles, voire millénaires, l’efficacité de cette médecine reposait sur des croyances, pour ne pas dire des mythes. Avec l’avancée de la science, notamment à la fin du 19ème siècle et pendant le 20ème siècle, il a été possible de commencer à prouver scientifiquement l’efficacité ou non des plantes médicinales.
Une partie importante de ces plantes n’a pas réussi à dépasser le stade de la croyance (on parle dans ce cas de médecine populaire), mais plusieurs plantes médicinales ont vu leur efficacité prouvée scientifiquement. C’est le cas par exemple du thym, un puissant antiseptique ou encore du millepertuis, un antidépresseur en cas de dépression légère à modérée. Actuellement, de nombreuses études sont en court à travers le monde (surtout dans les instituts de phytothérapie des facultés de pharmacie).
Pendant le Moyen-Âge, des instituts catholiques ont contribué au développement de l’usage des plantes médicinales. A cette époque, de nombreux couvents et monastères avaient un jardin de plante médicinale (appelé jardin de simples). Hildergarde von Bingen est une célèbre religieuse allemande du 12ème siècle, elle a étudié des centaines de plantes médicinales et reste aujourd’hui connue chez les passionnés de plantes.
La médecine moderne (on parle parfois aussi de médecine chimique ou allopathique, par opposition à l’homéopathie) repose en partie sur les plantes médicinales, certains principes actifs comme l’aspirine ont été isolés de plantes médicinales comme le saule ou la reine-des-prés, tout comme la digitaline extraite de la digitale. Actuellement la plupart de ces principes actifs sont produits par synthèse chimique et rarement isolés de plantes, surtout pour l’industrie pharmaceutique.

Les plantes médicinales (par exempe de régions tropicales) sont aussi la source de nouvelles molécules contre le cancer. La grande biodiversité de certaines régions (Madagascar, Amazonie) permet la découverte de molécules avec de précieuses propriétés comme parfois un potentiel anti-tumoral.

Qui est le spécialiste de la phytothérapie ?

En France et en Suisse il s’agit principalement du pharmacien (voire d’un phytothérapeute ayant suivi une formation spécialisée), car le pharmacien a suivi de longues études universitaires (plus ou moins équivalentes aux études de médecine sur le temps et la difficulté) et a reçu de nombreux cours sur la phytothérapie. Creapharma.ch est un site créé et réalisé en grande partie par des pharmaciens. N’hésitez donc pas à poser vos questions sur notre forum phytothérapie, des pharmaciens répondront à toutes vos questions !

Pharmacopée française et phytothérapie

Il est intéressant de noter que la pharmacopée française compte 333 plantes médicinales (Creapharma.ch référence pour le moment plus de 300 plantes, en général les plus utilisées en Europe et en Amérique du Nord).
Dans le monde on estime qu’il y a environ 35’000 espèces de plantes médicinales.

Médicaments classiques et phytothérapie, quel lien ?

Il faut savoir que plus d’un tiers des médicaments dits chimiques ou allopathiques (qu’on retrouve dans les pharmacies) proviennent à l’origine des plantes. La molécule étant soit utilisée tel quel ou modifiée par un chimiste (ex. Aspirine, lire ci-dessous).
C’est surtout le cas des anciens médicaments et de nos jours de certains médicaments contre le cancer (ex. le taxol extrait de l’if). Car actuellement la plupart des nouveaux médicaments sont produits par des processus mathématiques et chimiques très complexes (synthèse) qui font appel aux probabilités (on produit des milliards de molécules pour à la fin en sélectionner que quelques unes et faire des études cliniques).

Exemples de médicaments ayant une origine phytothérapeutique

reinde-des-pres-plante– L’Aspirine doit son origine à la saule et à la reine des prés, l’Aspirine contient la molécule acide acétylsalicylique, l’acide salicylique est un composé de la saule et un chimiste de la firme allemande Bayer a rajouté la molécule d’acétyl- à l’acide salicylique pour forme l’acide acétylsalicylique (Aspirine).
– La digitaline qui provient de la plante digitale est utilisée dans l’insuffisance cardiaque.
– Le pavot est une plante qui contient de nombreux alcaloïdes. Ces groupes de substances azotées (contenant une molécule N) sont à la base de très nombreuses molécules agissant en général sur le système nerveux. Certaines sont malheureusement illégales et très dangereuses (héroïne) mais d’autres offrent des solutions extraordinaires dans la lutte contre la douleur, c’est le cas de la morphine. Cette molécule est isolée de la plante de pavot. On peut également extraire de cette plante la codéine, une molécule centrale et très efficace contre la toux sèche et lors de douleurs (en effet cette molécule se transforme chez la plupart des personnes à raison de 10% en morphine).
– L’artémisinine est une substance extraite d’une plante poussant en Chine : Artemisia annua L. Cette molécule s’avère très efficace, en association avec d’autres traitements, pour lutter contre la malaria (provoquant des millions de morts par année). L’Artemisia annua est une plante chinoise qui a depuis quelques années déjà dépassé le monde de la médecine traditionnelle chinoise pour venir alimenter le pipeline des laboratoires pharmaceutiques occidentaux avec succès. Cette molécule illustre bien l’incroyable potentiel des plantes médicinales encore aujourd’hui pour lutter contre des maladies (graves), alors que les laboratoires investissent massivement dans des techniques de screening de molécules (technique combinant chimie et informatique) pour développer un nombre astronomique de molécules et les matcher avec la cible biologique, la phytothérapie offre une alternative étonnante. Cela explique le grand intérêt à la fois géostratégique mais aussi, comme on le voit, de potentiel phytothérapeutique sur ce nouvel “or vert” de la Chine et sa capitale économique Shanghai.

Découvrez aussi notre dossier complet sur les principaux principes actifs en phytothérapie

Sources : 
Littérature sur les plantes médicinales, NPR (radio américaine).

Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)

Dernière mise à jour : 
01.02.2024

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Littérature sur les plantes médicinales, Livre : “Manuel de phytothérapie écoresponsable”, 2021, par Dre Aline Mercan (médecin), édition Terre vivante
  2. Littérature sur les plantes médicinales, Livre : “Manuel de phytothérapie écoresponsable”, 2021, par Dre Aline Mercan (médecin), édition Terre vivante
  3. Edition de la radio publique américaine NPR, via son émission TechNation – épisode 442, interview de Dr. Cassandra Quave de la Emory University, accédé par Creapharma.ch le 8 novembre 2021

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 01.02.2024
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