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Banisteriopsis caapi (aysahuasca)

Banisteriopsis caapi est une plante médicinale, plus précisément une liane, originaire d’Amazonie. La plante est surtout connue pour la préparation du breuvage ou thé (chá en portugais) appelé ayahuasca qui est un mélange de deux plantes (en tout cas en général au Brésil) : Banisteriopsis caapi et Psychotria viridis. Ce breuvage hallucinogène a une signification culturelle et religieuse pour certaines communautés du bassin amazonien1.

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Noms

Noms français : Banisteriopsis caapi, aysahuasca (c’est en fait le nom du breuvage, avec une autre plante Psychotria viridis Ruiz & Pav.)
Nom scientifique : Banisteriopsis caapi (Spruce ex Griseb.) C.V.Morton, 1931
Nom anglais : Banisteriopsis caapi, ayahuasca, jagube, caapi ou yagé (yage)
Nom portugais : cipó, caapi, yagê, aysahuasca, mariri, jagube, Santo Daime, etc.

Famille

Malpighiaceae

Constituants / Principes actifs

Alcaloïdes (harmine, harmaline, tétrahidroarmine)2.
Remarque sur le DMT :
– Dans le breuvage d’ayahuasca, c’est surtout l’alcaloïde diméthyltryptamine (N,N-diméthyltryptamine, DMT) qu’on retrouve dans l’autre plante de ce breuvage soit Psychotria viridis qui est responsable de l’effet hallucinogène. Il s’agit d’une molécule psychotrope puissante. L’effet hallucinogène du DMT est quasi immédiat et de courte durée. La DMT est répertoriée dans la Convention sur les substances psychotropes de 1971 ce qui rend son usage réglementé et surveillé ; dans certains pays, sa possession, sa consommation ou son trafic peuvent être interdits. 
– La structure du DMT ressemble à celle de la sérotonine, une substance chimique très importante pour le cerveau3.
– L’ingestion du DMT ne peut pas se faire seule, car la molécule est détruite par l’enzyme gastrique appelée monoamine oxydase. Mais le fait de consommer le DMT avec des alcaloïdes comme l’harmine qui sont des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) permet justement une absorption en prise orale (breuvage, thé).
– D’un point de vue chimique, l’ayahuasca est similaire aux psychédéliques tels que le LSD, la mescaline et la psilocybine.

Parties utilisées

Ecorce ou branches (pour préparation de l’ayahuasca)

Effets

Les alcaloïdes inhibent la monoamine oxydase (MAO). Les alcaloïdes ont un effet hallucinogène.

Indications

– Agit comme hallucinogène
– Pourrait aider à lutter contre la dépression
– Pourrait aider à lutter contre les addictions (drogues)

Effets secondaires

Environ 70 % des personnes prenant ce breuvage ont ressenti des effets secondaires physiques lors de l’utilisation de la substance, les nausées et les vomissements étant le symptôme le plus courant.
En plus des nausées et vomissements, voici d’autres symptômes relativement fréquents : diarrhée, douleurs abdominales, euphorie, hallucinations visuelles ou auditives, anxiété, augmentation de la pression artérielle, du rythme cardiaque et de la température corporelle, déshydratation.
Les personnes qui utilisent l’ayahuasca à des fins non spirituelles le font généralement parce qu’elles veulent ressentir des effets secondaires qu’elles perçoivent comme positifs, comme l’euphorie4.
Plusieurs effets secondaires d’ordre psychologique peuvent apparaître : entendre et voir des choses que les autres ne voient pas, se sentir déconnecté ou seul, avoir des cauchemars, pensées, sentiments ou sensations dérangeants, se sentir nerveux, anxieux ou à bout de nerfs, sentiment d’abattement, de dépression ou de désespoir.
Lire aussi : L’ayahuasca est-elle sûre ? Une nouvelle étude recense les effets indésirables

Interactions

Des interactions parfois problématiques sont possibles avec des antidépresseurs et autres médicaments psychiatriques, des opioïdes et opiacés, des médicaments contre la maladie de Parkinson, des médicaments contre la toux, des médicaments pour la perte de poids.
Syndrome sérotoninergique
Une personne qui consomme de l’ayahuasca en même temps que des médicaments qui augmentent les niveaux de sérotonine comme certains antidépresseurs court le risque de développer un type spécifique de réaction médicamenteuse appelé syndrome sérotoninergique, qui peut provoquer des symptômes légers, modérés ou mortels, en fonction de sa gravité.

Où pousse la plante ?

On trouve la plante Banisteriopsis caapi à l’état naturel dans les régions tropicales du Pérou, de Bolivie, du Brésil, du Venezuela, de Panama et sur la côte pacifique de Colombie et d’Equateur.

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Remarques

Banisteriopsis caapi est une plante considérée par les communautés d’Amazonie comme sacrée. La plante guérit de nombreuses maladies en agissant comme un véritable médicament. Elle est aussi utilisée pour une communication avec le monde spirituel dans divers rituels. D’un point de vue scientifique, cette “communication spirituelle” provient des effets hallucinogènes de la plante (ex. ayahuasca, lire ci-dessous).
Ayahuasca
– La plante est surtout connue au Brésil, en Amérique latine et dans le monde à cause de son utilisation pour la préparation du breuvage ayahuasca, appelé aussi yagé. Cette préparation, appelée thé au Brésil (chá) est un mélange sous forme d’extraits de deux plantes médicinales, justement Banisteriopsis caapi et Psychotria viridis (riche en diméthyltryptamine ou N,N-diméthyltryptamine, appelé aussi DMT). Le breuvage ayahuasca fait l’objet de nombreuses études scientifiques, notamment pour son utilisation possible en psychiatrie pour lutter contre la dépression, notamment lors de résistance aux antidépresseurs classiques. Les effets de l’ayahuasca apparaissent rapidement après ingestion (à partir d’environ 20 à 30 minutes) et se poursuivent pendant plusieurs heures. 
– Au Brésil, l’ayahuasca est consommé dans les années 2020 également dans les grandes villes du pays (ex. Sao Paulo) et pas seulement en Amazonie en général sous forme de rituel sous la direction d’un chaman avec une retraite en province (intérieur du pays) dans une forêt. Ce sont souvent des psychologues, psychiatres ou personnes désirant “mieux se connaître” qui prennent part à ces rituels, il y a aussi des “sectes” comme l’Église de Santo Daime (Santo-Daime) ou l’Union du végétal (UDV) qui utilisent l’ayahuasca. Il faut savoir que l’ayahuasca mène dans la grande majorité à des vomissements. Le breuvage de l’ayahuasca est divisé en sous-types dont les mélanges, les effets et les rituels d’utilisations varient d’une société amazonienne à l’autre. 
– Dans un article publié en avril 2024 sur le blog de la renommée Cleveland Clinic, l’institution américaine estimait que le breuvage d’ayahuasca n’était pas recommandé pour un usage médical ou thérapeutique à l’heure actuelle.

News :
L’ayahuasca est-elle sûre ? Une nouvelle étude recense les effets indésirables

Sources : 
Littérature sur les plantes médicinale (surtout du Brésil, en portugais), page Wikipedia de la plante en français, Cleveland Clinic.

Rédaction : 
Xavier Gruffat (Pharmacien)

Crédits photos :
Adobe Stock, Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl)

Dernière mise à jour : 
04.04.2024

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article de la Cleveland Clinic, datant du 4 avril 2024, Ayahuasca: What You Need To Know, site accédé par Creapharma le 4 avril 2024 et le lien marchait à cette date
  2. McKenna, Dennis J., G. H. N. Towers, and F. Abbot. “Monoamine Oxidase Inhibitors in South American Hallucinogenic Plants: Tryptamine and beta-Carboline Constituents of Ayahuasca,” Journal of Ethnopharmacology. Vol. 10 (photocopy), 1984 – lien (le lien marchait le 24 octobre 2021)
  3. Article de la Cleveland Clinic, datant du 4 avril 2024, Ayahuasca: What You Need To Know, site accédé par Creapharma le 4 avril 2024 et le lien marchait à cette date
  4. Article de la Cleveland Clinic, datant du 4 avril 2024, Ayahuasca: What You Need To Know, site accédé par Creapharma le 4 avril 2024 et le lien marchait à cette date

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 04.04.2024
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