Covid-19 : une infection antérieure au virus favorise la réponse immunitaire aux variants après le premier vaccin Pfizer/BioNTech

LONDRES Une étude a révélé qu’une dose unique du vaccin Pfizer/BioNTech renforce la protection contre les variants du virus à l’origine de la Covid-19, le SRAS-CoV-2, mais uniquement chez les personnes ayant déjà été infectées par la maladie. Chez les personnes qui n’ont pas été infectées auparavant par le SARSC-CoV-2 et qui n’ont reçu jusqu’à présent qu’une seule dose de vaccin, la réponse immunitaire aux variants problématique comme ceux dits britanniques ou sud-africains pourrait être insuffisante. Cette étude montre aussi l’intérêt d’une double administration pour les vaccins à deux doses, comme ceux à ARN (Pfizer/BioNTech ou Moderna), pour lutter contre les variants.

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Les résultats, publiés le 30 avril 2021 dans la revue Science (DOI : 10.1126/science.abh1282) et dirigés par des chercheurs de l’Imperial College London, de la Queen Mary University of London et de l’University College London, ont examiné les réponses immunitaires chez des travailleurs de la santé britanniques de deux hôpitaux après leur première dose du vaccin Pfizer/BioNTech.

Ils ont constaté que les personnes qui avaient précédemment souffert d’une infection légère ou asymptomatique présentaient une protection significativement accrue contre les variants Kent (ndlr. variant britannique ou B.1.1.7) et d’Afrique du Sud, après une seule dose du vaccin à ARNm (de Pfizer/BioNTech). Chez les personnes n’ayant jamais été infectées par la Covid-19, la réponse immunitaire était moins forte après une première dose, ce qui les exposait potentiellement aux variants.

Après une première dose, attention aux variants

Le professeur Rosemary Boyton, professeur d’immunologie et de médecine respiratoire à l’Imperial College London, qui a dirigé les recherches, a déclaré : “Nos résultats montrent que les personnes qui ont reçu leur première dose de vaccin, et qui n’ont pas été infectées par le SRAS-CoV-2 auparavant, ne sont pas entièrement protégées contre les variants de préoccupation en circulation. Cette étude souligne l’importance du déploiement des secondes doses du vaccin pour protéger la population.”

Des échantillons de sang ont été analysés pour détecter la présence et les niveaux d’immunité contre la souche originale du SRAS-CoV-2, ainsi que contre les variants préoccupants du Kent (B.1.1.7) et de l’Afrique du Sud (B.1.351). Outre les anticorps – les protéines en forme de Y qui se collent au virus et aident à bloquer ou à neutraliser la menace – les chercheurs se sont également intéressés à deux types de globules blancs : les cellules B, qui se “souviennent” du virus ; et les cellules T, qui aident la mémoire des cellules B et reconnaissent et détruisent les cellules infectées par le coronavirus.

Ils ont découvert qu’après une première dose de vaccin, une infection antérieure était associée à une réponse accrue des lymphocytes T, des lymphocytes B et des anticorps neutralisants, ce qui pourrait fournir une protection efficace contre le SRAS-CoV-2, ainsi que les variants Kent et Afrique du Sud.

Cependant, chez les personnes n’ayant jamais été infectées par le SRAS-CoV-2, une seule dose de vaccin a entraîné des niveaux plus faibles d’anticorps neutralisants contre le SRAS-CoV-2 et les variants, ce qui pourrait les rendre vulnérables à l’infection et souligner l’importance de la deuxième dose de vaccin.

L’équipe a examiné deux variants de préoccupation, mais elle pense qu’il est possible que les résultats s’appliquent à d’autres variants en circulation, tels que les variants du Brésil (P.1) et de l’Inde (B.1.617 et B.1.618).

On ne sait toujours pas exactement quel degré de protection est offert par les cellules T. Il est intéressant de noter que les mutations des variants du Kent et de l’Afrique du Sud ont entraîné une immunité des cellules T qui pourrait être réduite, renforcée ou inchangée par rapport à la souche originale, en fonction des différences génétiques entre les personnes.

Renforcement par le vaccin chez des personnes déjà infectées

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Le professeur Boyton a commenté : “Nos données montrent que l’infection naturelle seule peut ne pas fournir une immunité suffisante contre les variants. Le renforcement par une dose unique de vaccin chez les personnes ayant une infection antérieure le fait probablement. Comme de nouveaux variants continuent d’apparaître, il est important d’accélérer le déploiement mondial des vaccins afin de réduire la transmission du virus et de supprimer les possibilités d’apparition de nouveaux variants.”

Le professeur Danny Altmann, professeur d’immunologie à l’Imperial, a commenté : “Alors que les perspectives s’améliorent généralement dans les pays ayant mis en place d’importants programmes de déploiement de vaccins, cette étude nous rappelle la nécessité d’être vigilants face à la menace des variants. La plupart des personnes vaccinées au Royaume-Uni n’ont reçu qu’une seule dose. Alors que nous savons que cela offre une protection remarquable contre le virus original, nos données suggèrent que cela laisse les gens sensibles aux variants de préoccupation.”

Viser la doubler dose pour les vaccins à double dose

Le professeur Áine McKnight, de l’université Queen Mary de Londres, a déclaré : “Notre étude est à la fois rassurante et un avertissement. Nous montrons que les vaccins actuels offrent une certaine protection contre les variants de préoccupation. Cependant, les personnes qui n’ont reçu que la première série d’un vaccin à double dose présentent une réponse immunitaire plus atténuée. Nous devons veiller à ce que le programme de vaccination mondial soit pleinement mis en œuvre. Les événements actuels en Inde montrent douloureusement le coût de la complaisance”.

Le professeur James Moon, de l’University College London et Barts, a déclaré : “Ces résultats représentent la science collaborative à son meilleur entre les hôpitaux, les universités et les organismes publics, fournissant des résultats importants et opportuns pour informer la politique et la stratégie.”

Une conclusion de l’étude est que la vaccination par une dose unique du vaccin Pfizer/BioNTech (BNT162b2) dans le contexte d’une infection préalable par un variant différent renforce considérablement les réponses d’anticorps neutralisants contre les variants.

Le 30 avril 2021. Communiqué de presse en anglais, traduit par Creapharma.ch (à l’aide notamment d’un outil de traduction automatique). Référence étude : Science (DOI : 10.1126/science.abh1282)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 30.04.2021
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