Sclérose latérale amyotrophique (SLA)
Définition
La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurologique qui mène à des faiblesses musculaires et perturbe les fonctions physiques.
Dans la SLA, on observe une dégénérescence progressive des cellules nerveuses aboutissant à la mort de ces cellules. Le cerveau n’est plus capable de contrôler les muscles de l’organisme.
En français, la SLA porte aussi le nom de maladie de Charcot. Aux Etats-Unis le nom “maladie de Lou Gehrig” est souvent utilisé, Lou Gehrig était un célèbre joueur de baseball mort de cette maladie en 1941, même si la SLA est surtout utilisée en anglais amyotrophic lateral sclerosis (SLA).
Le scientifique anglais de renommée mondiale Stephen Hawking est mort le 18 mars 2018 à l’âge de 76 ans. Il a souffert pendant environ 50 ans de la SLA.
Epidémiologie
La SLA se manifeste souvent chez des personnes âgées entre 40 et 60 ans. Les hommes sont plus touchées que les femmes.
La SLA est une maladie rare, en effet 2,2 personnes pour 100’000 habitants sont diagnostiquées chaque année de la maladie en Europe et 1,87 aux Etats-Unis selon un article publié dans la revue scientifique The Lancet en 2011 (lire étude).
Etats-Unis
Aux Etats-Unis, on estimait en 2022 à environ 30’000 le nombre de patients souffrant de SLA1. Environ 5000 nouveaux cas de SLA sont diagnostiqués chaque année dans ce pays.
Espérance de vie
L’espérance de vie après le diagnostic de la SLA est en moyenne compris entre 2 et 4 ans, selon un communiqué de presse de l’Université Hokkaido au Japon qui a publié une étude sur la maladie en novembre 2017 dans le journal scientifique PLoS ONE (DOI : 10.1371/journal.pone.0187813). Toutefois, certains patients peuvent vivre pendant des dizaines d’années avec la maladie, comme cela a été le cas avec le scientifique anglais Stephen Hawking mort à 76 ans (en 2018). Il a vécu pendant environ 50 ans avec la maladie. En 2022, un patient vivait en moyenne 2 ans après un diagnostic de la SLA2.
Causes
Dans la majorité des cas, les causes de la SLA ne sont pas connues.
Causes génétiques
La Mayo Clinic estime que dans 5 à 10% des cas la SLA a une origine génétique (héréditaire). Une personne atteinte de SLA a une probabilité de 50% de transmettre la maladie à ses enfants. On sait que plusieurs gènes sont responsables de la SLA, plus d’une dizaine de gènes sont déjà connus.
En mai 2017, des chercheurs ont notamment identifié une variante dans le gène UBQLN4 associée à la SLA. Ce gène est impliqué dans le développement des neurones. Cette étude sur le gène UBQLN4 a été publiée en 2017 dans le journal scientifique eLife. Mieux identifier les gènes impliqués permet de développer des médicaments capables de cibler au niveau cellulaire.
TDP-43
Des études ont montré que la déplétion d’une protéine appelée TDP-43 est liée à la mort des motoneurones, conduisant à la SLA. Un travail de recherche japonais publié en novembre 2017 dans le journal scientifique PLoS ONE (DOI : 10.1371/journal.pone.0187813) a permis de mieux comprendre le rôle du TDP-43, mais les résultats détaillés de cette étude sont trop compliqués à publier dans un site grand public comme Creapharma.ch.
Facteurs de risques
Même si les causes restent la plupart du temps un mystère, certains facteurs comme le tabagisme pourraient augmenter le risque de souffrir de SLA.
Symptômes
La SLA commence souvent avec des tremblements et faiblesses au niveau du bras, de la jambe ou de la cheville. Parfois des problèmes au niveau de la voix peuvent être un signe de SLA.
En plus de ces symptômes, les premiers signes du SLA peuvent être :
– Difficultés à marcher, trébuchement ainsi que des difficultés à réaliser des tâches ou activités quotidiennes
– Faiblesse dans la main
– Difficultés à avaler
– Crampes musculaires, tremblements au niveau des bras, épaules ou de la langue
A une phase plus avancée, les muscles deviennent toujours plus faibles. Il s’en suit des difficultés à se déplacer et à parler.
A la fin, la SLA perturbe le fonctionnement de certains organes en affectant notamment des fonctions vitales comme l’alimentation et la respiration.
Remarque :
Normalement les fonctions cognitives (mémoire, réflexion) ne sont pas perturbées par la maladie. Autrement dit, le patient garde toutes ses facultés mentales.
Diagnostic
Comme le relève la Mayo Clinic, la maladie est difficile à diagnostiquer surtout dans les premiers stades car on peut la confondre avec d’autres pathologies neurologiques.
Certains tests peuvent être utilisés par le médecin pour le diagnostic comme l’électromyogramme.
Traitements (médicaments)
Depuis septembre 2022, il existe un nouveau traitement qui permet de soigner l’ALS. Il est disponible aux Etats-Unis, (lire ci-dessous). En 2017, un article du journal américain The Wall Street Journal mettait notamment en avant le manque d’études sérieuses et bien construites dans la recherche pour la SLA et cela malgré des millions de dollars d’investissement réalisés seulement aux Etats-Unis.
Les traitements actuels contre l’ALS permettent de freiner la progression de la maladie. Le but est notamment de prévenir les complications et améliorer le confort du patient.
Le corps médical cherchera notamment à utiliser des appareils pour aider à la respiration du patient, lors d’un stade avancé de la maladie. Les besoins alimentaires seront aussi suivis et évolués par le personnel soignant.
Traitements aux Etats-Unis :
– Aux Etats-Unis, un médicament indiqué contre la SLA selon la FDA était le riluzole (Rilutek®). Ce médicament pourrait agir en diminuant le taux de glutamate dans le cerveau, souvent en concentration plus élevée chez les personnes atteintes de SLA.
– Depuis septembre 2022, il existe aux Etats-Unis un nouveau médicament contre la SLA enregistré par la FDA, appelé Relyvrio®3, médicament développé par Amylyx Pharmaceuticals (une société basée dans la région de Boston aux Etats-Unis).
D’autres médicaments peuvent être prescrits par le médecin pour agir sur certains symptômes spécifiques de la maladie comme la constipation, les crampes musculaires, la fatigue, la dépression, la douleur, la salivation en excès, etc.
Médicaments en phase clinique – Autres espoirs
Aux Etats-Unis et dans le monde, il existe des médicaments en phase clinique (phase 1, 2 et 3) ciblant spécifiquement la SLA.
Bons conseils
Soins :
Certaines thérapies physiques peuvent aider le patient comme la pratique de certains exercices physiques. L’étirement (streching), avec l’aide d’un spécialiste, est aussi indiqué pour diminuer les douleurs au niveau musculaire. Le patient a en général besoin de soins particuliers comme la physiothérapie et l’orthophonie.
D’autres thérapies comme celles aidant la communication verbale peuvent être recommandées par le corps médical.
Remarque :
En 2014, le Ice Bucket Challenge a permis d’attirer l’attention sur cette maladie et de récolter des fonds. Dans ce défi (Ice Bucket Challenge) des personnes se filmaient en se déversant un seau d’eau glaciale sur la tête.
Rédaction :
Xavier Gruffat (pharmacien)
Sources & Références :
Mayo Clinic, Wikipedia.org, The Wall Street Journal (édition du 8 avril 2017), The ALS Association, eLife (étude sur les gènes, voir sous causes), PLoS ONE (DOI : 10.1371/journal.pone.0187813), Folha de S. Paulo (plusieurs éditions de mars 2018).
Dernière mise à jour :
30.09.2022
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Anglais: Amyotrophic Lateral Sclerosis (ALS) – Lou Gehrig’s disease
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Allemand: Amyotrophe Lateralsklerose
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Italien: sclerosi laterale amiotrofica
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Portugais: esclerose lateral amiotrófica
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Espagnol: esclerosis lateral amiotrófica
Notes de bas de page et références :
- Article du Wall Street Journal, 12 septembre 2022
- Article du Wall Street Journal, 12 septembre 2022
- Endpoints News : Updated: After long and winding road, FDA approves Amylyx’s ALS drug in victory for patients and advocacy groups, le 29 septembre 2022