Un tour de taille important, une hypertension artérielle et d’autres facteurs de risque associés au syndrome métabolique sont associés à un risque accru de démence précoce comme Alzheimer, selon une étude publiée le 23 avril 2025 dans la revue médicale Neurology. La démence précoce est diagnostiquée avant l’âge de 65 ans. L’étude ne prouve pas que le syndrome métabolique cause la démence précoce, elle montre seulement une association.
Le syndrome métabolique se définit par un excès de graisse abdominale associé à au moins deux des facteurs de risque suivants : hypertension artérielle, hyperglycémie, taux de triglycérides (un type de graisse présent dans le sang) supérieur à la normale et un faible taux de cholestérol HDL (ou « bon » cholestérol).
« Si la plupart des cas de démence sont diagnostiqués chez les personnes âgées, la démence précoce survient alors que la personne est encore active professionnellement et élève peut-être encore ses enfants », explique le Dr Minwoo Lee, auteur de l’étude et chercheur à l’hôpital Sacred Heart de l’université Hallym à Anyang, en Corée du Sud. « Notre étude a montré que le syndrome métabolique à l’âge mûr est un facteur de risque de démence précoce. »
Pour cette étude, les chercheurs ont examiné les données de l’assurance maladie nationale sud-coréenne afin d’identifier près de deux millions de personnes âgées de 40 à 60 ans ayant passé un bilan de santé. Ce bilan comprenait la mesure du tour de taille, de la pression artérielle, de la glycémie, du taux de triglycérides et du taux de cholestérol. Parmi tous les participants, 25% souffraient du syndrome métabolique.
Au cours d’une période de suivi moyenne de huit ans, 8’921 personnes, soit 0,45% de l’ensemble des participants, ont développé une démence. Chez les personnes atteintes du syndrome métabolique, le taux d’incidence était de 0,86 cas pour 1 000 personnes-années, contre 0,49 cas pour les personnes non atteintes du syndrome métabolique. Les personnes-années représentent à la fois le nombre de personnes participant à l’étude et le temps passé par chaque personne dans l’étude.
Après avoir pris en compte l’âge, le niveau d’éducation et des facteurs liés à la santé tels que le niveau d’activité physique, la dépression et les accidents vasculaires cérébraux, les chercheurs ont constaté que le syndrome métabolique était associé à un risque accru de 24% de démence. En examinant des types spécifiques de démence, ils ont constaté une augmentation de 12% du risque de maladie d’Alzheimer et de 21% du risque de démence vasculaire.
Les chercheurs ont constaté que les participantes atteintes du syndrome métabolique présentaient un risque accru de 34% de démence. Les personnes dans la quarantaine présentaient un risque plus élevé que celles dans la cinquantaine.
Risque cumulatif
Les chercheurs ont découvert que chaque composante du syndrome métabolique était associée à un risque accru de démence, qui était cumulatif. Les personnes présentant les cinq composantes avaient un risque accru de 70% de démence.
« Nos résultats suggèrent que des changements de mode de vie visant à réduire le risque de syndrome métabolique, tels qu’une alimentation saine, la pratique régulière d’une activité physique, le maintien d’un poids santé, l’arrêt du tabac et la réduction du stress, pourraient contribuer à réduire le risque de démence précoce », a déclaré le Dr Lee. « Des recherches supplémentaires, menées sur des périodes plus longues et utilisant des scanners cérébraux pour rechercher des biomarqueurs de la démence, sont nécessaires pour confirmer et approfondir nos résultats. »
Une des limites de l’étude est que les chercheurs n’ont pas examiné les facteurs de risque génétiques de la maladie d’Alzheimer.
L’étude a été soutenue par la Fondation nationale coréenne pour la recherche.
Selon une autre étude menée par l’USC (University of Southern California) et publiée également le 23 avril 2025, le coût économique total de la maladie d’Alzheimer et des démences apparentées aux États-Unis atteindra 781 milliards de dollars (USD) cette année 2025.
Le 23 avril 2025. Source : communiqué en anglais sur EurekAlert.org (traduit de l’anglais sous la supervision de Xavier Gruffat, pharmacien).
