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Le curcuma serait autant efficace pour traiter les brûlures gastriques que l’oméprazole (étude)

Le curcuma pourrait être aussi efficace qu’un médicament courant contre les remontées acides pour traiter l’indigestion. En effet, un composé naturel (curcumine) présent dans cette plante pourrait être aussi efficace que l’oméprazole, une molécule utilisée pour réduire l’acidité gastrique et pour traiter les symptômes de l’indigestion, selon une étude publiée en ligne le 11 septembre 2023 dans la revue BMJ Evidence-Based Medicine (DOI : 10.1136/bmjebm-2022-112231). C’est la première étude qui compare la curcumine avec l’oméprazole.

Effets bénéfiques de la curcumine

Le curcuma dont le nom scientifique est Curcuma longa L. contient un composé naturellement actif, la curcumine, dont on pense qu’il a des propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes. Il est utilisé sous forme de rhizome séchés depuis longtemps comme remède médicinal, notamment pour le traitement de l’indigestion, en Asie du Sud-Est.

Le curcuma serait autant efficace pour traiter les brûlures gastriques que l'oméprazole (étude)

Étude comparative, double aveugle et randomisée

Bien que ces bienfaits soient largement répandus, les indications ne sont pas claires, en grande partie parce qu’il n’y a pas eu d’études comparatives.

Lors de cette étude en double aveugle et randomisée, les chercheurs ont assigné au hasard 206 patients âgés de 18 à 70 ans souffrant de maux d’estomac récurrents (dyspepsie fonctionnelle) de cause inconnue, recrutés dans des hôpitaux thaïlandais entre 2019 et 2021, à l’un des trois groupes de traitement suivants pour une période de 28 jours.

Le traitement comprenait, pour un groupe, deux grandes gélules de 250 mg de curcumine, à prendre 4 fois par jour et une petite gélule factice (69 patients). Pour un autre groupe, il s’agissait de l’oméprazole, une petite gélule de 20 mg par jour et deux grandes gélules factices 4 fois par jour (68 patients). Et enfin, pour le dernier groupe, du curcuma plus de l’oméprazole (69 patients).

Effets secondaires des IPP à long terme

L’oméprazole est un inhibiteur de la pompe à protons (IPP). Les IPP sont utilisés pour traiter la dyspepsie fonctionnelle dont les symptômes comprennent une sensation de satiété excessive après avoir mangé (plénitude postprandiale), une sensation de satiété après avoir mangé peu (satiété précoce) et une douleur et/ou une sensation de brûlure dans l’estomac et/ou le tube digestif (douleur épigastrique).

Les chercheurs notent toutefois que l’utilisation à long terme des IPP a été associée à un risque accru de fractures, à des carences en micronutriments et à un risque accru d’infections.

Le curcuma serait autant efficace pour traiter les brûlures gastriques que l'oméprazole (étude)

Résultats

Sur les 206 patients inscrits, 151 ont terminé l’étude dont 20 dans le groupe curcumine, 19 dans le groupe oméprazole et 16 dans le groupe traitement combiné.

Les patients des trois groupes présentaient des caractéristiques cliniques et des scores d’indigestion similaires, tels qu’évalués par le Severity of Dyspepsia Assessment score ou SODA, au début de l’essai. Les patients ont été réévalués après 28 jours, puis après 56 jours.

Les scores SODA ont indiqué des réductions significatives de la sévérité des symptômes au 28ème jour pour la douleur et les autres symptômes pour les patients du groupe combiné, du groupe curcumine seule et du groupe oméprazole seul. Ces améliorations étaient encore plus marquées après 56 jours pour la douleur et les autres symptômes.

Aucun effet secondaire grave n’a été signalé, bien que les tests de la fonction hépatique aient indiqué un certain niveau de détérioration chez les utilisateurs de curcumine ayant un excès de poids, notent les chercheurs.

Ainsi, les chercheurs ont conclu que cette étude a permis de fournir des preuves très fiables pour le traitement de la dyspepsie fonctionnelle et que les résultats peuvent justifier l’utilisation de la curcumine dans la pratique clinique.

Limites

Compte tenu de la petite taille de l’étude ainsi que plusieurs autres limites, notamment la courte période d’intervention et le manque de données de suivi à long terme, les chercheurs reconnaissent que d’autres études de plus grande envergure et à long terme restent nécessaires.

Lire aussi notre dossier complet sur la curcuma avec des avis critiques notamment du Comité sur les produits à base de plantes européen (en anglais HMPC) sur l’efficacité de cette plante

Références & Sources :
Revue BMJ Evidence-Based Medicine (DOI : 10.1136/bmjebm-2022-112231), Communiqué de presse en anglais de l’étude (via Eurekalert.org)

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), Supervision finale : Xavier Gruffat (pharmacien).

Date de dernière mise à jour du dossier :
20.09.2023

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2023 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 20.09.2023
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