Nouvelle étude, les personnes obèses peuvent maintenir de façon durable une perte de poids

Perdre du poids est toujours important, même si on en reprend plus tard (étude)COPENHAGUEMaintenir de façon durable, c’est-à-dire sur plusieurs mois ou années, une perte de poids est souvent la plus grande difficulté pour des personnes obèses. Désormais, une nouvelle étude de l’Université de Copenhague a permis aux chercheurs de mieux comprendre le processus complexe impliqué dans l’obésité et notamment dans la perte de poids chez des personnes obèses. Il est maintenant possible de proposer à ces personnes une meilleure compréhension de comment garantir une perte de poids durable. Différentes hormones semblent être à l’origine de cette adaptation.

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Le corps finit par s’habituer à cette perte de poids

“Cette étude montre que si une personne obèse est capable de maintenir une perte de poids durable – dans ce cas pendant 1 an – le corps va finalement « accepter » ce nouveau poids et ne va plus lutter, comme c’est normalement le cas lorsque vous êtes dans un état de déficit en calories,” a affirmé le Prof. Signe Sorensen Torekov de l’Université de Copenhague dans un communiqué de presse de cette étude.
Concrètement cela signifie que si par exemple une personne obèse présente un IMC de 33, 100 kg pour 175 cm, elle aura naturellement une envie d’absorber quotidiennement un nombre élevé de calories. Son apport calorique sera supérieur à celui d’une personne svelte (ex. IMC entre 20 et 24) qui a la même taille. Si cette personne obèse maigrit pour atteindre par exemple un IMC de 28, le risque est que le corps continue à exiger le même apport calorique que lorsque son IMC était de 35, la conséquence serait un retour au poids de base soit 100 kg. Cette étude montre que l’organisme arrive avec le temps à s’adapter à ce nouveau poids sans forcément reprendre du poids.

Hormones en cause

La découverte principale de cette étude est qu’après un an de perte et de maintien du poids avec succès, les chercheurs ont été capables de démontrer que les niveaux de deux hormones inhibant l’appétit (GLP-1 et PYY) augmentaient en comparaison avant la perte de poids. A l’inverse, l’hormone qui stimule l’appétit, la grhéline, a augmenté juste après la perte de poids mais est retourné à son niveau normal après 1 année. Cela montre que les hormones GLP-1 et PYY sont capables de s’ajuster à un nouveau “point de référence” et facilitent le maintien de ce nouveau poids.

“Nous savons que les personnes obèses ont un bas niveau de l’hormone inhibitrice de l’appétit GLP-1. La bonne nouvelle est que nous sommes désormais capables de montrer que vous pouvez en fait augmenter le niveau de cette hormone autant qu’une autre hormone inhibitrice de l’appétit PYY lors de perte de poids et que ces niveaux restent à un niveau élevé quand vous maintenez une perte de poids sur une année”, a expliqué la Dresse Eva Winning Iepsen qui a mené cette étude.

Etude en détail, maintien du poids pendant 1 an

Dans cette étude, 20 personnes obèses en bonne santé ont suivi pendant 8 semaines un régime à basse teneur calorique à base notamment de poudres et ont perdu en moyenne 13% de leur poids corporel. Après la perte de poids initiale, les participants sont rentrés dans un protocole de maintien du poids qui a duré 52 semaines. Dans ce protocole, les 20 participants ont rencontré régulièrement un diététicien clinique et recevaient notamment des consignes sur les changements de style de vie à effectuer. En cas de prise de poids, les participants pouvaient remplacer jusqu’à 2 repas par jour par le régime à base de poudres à faible teneur calorique.

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Pendant la période d’étude, les participants ont été examinés à 3 reprises, avant la perte de poids, juste après la perte de poids et après 52 semaines de maintien du poids. Une prise de sang a notamment été effectuée dans les 3 situations à jeun et après le repas, puis les résultats ont été analysés.

Moment difficile à passer, écoutez votre corps

“Ce qui est intéressant dans cette étude est que si vous êtes capables de maintenir la perte de poids sur une longue période, c’est comme si vous avez passé le « point critique », et après ce point, il sera ensuite plus facile à maintenir cette perte de poids qu’immédiatement après avoir perdu du poids. Le corps n’est plus en train de se battre contre vous, mais avec vous, ce qui est une bonne nouvelle pour chaque personne qui essaie de perdre du poids,” conclut le Prof. Torekov.

Cette étude a été publiée dans la version online de la revue spécialisée European Journal of Endocrinology le 14 mars 2016.

A retenir de cette étude :
– Chez des individus obèses, après un maintien pendant 52 semaines suite à une perte de poids le corps arrive s’adapter à cette nouvelle situation à cause d’un système complexe d’hormones qui régulent la satiété et l’envie de manger.
– Le moment qui suit la perte de poids est difficile à passer. Un peu comme si le corps était encore habitué à manger avec le poids initial, c’est-à-dire un besoin calorique élevé. Mais une fois ce “point critique” passé, en général après des semaines ou des mois, l’organisme s’habitude. A ce moment, il est plus facile de ne pas reprendre son poids initial.

Le 16 avril 2016. Par Xavier Gruffat (pharmacien). Sources : Communiqué de presse de l’étude, European Journal of Endocrinology

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 04.06.2016
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