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Journée mondiale de l’OMS : comment prévenir les risques de suicide ?

Selon l’OMS, le suicide engendre chaque année la mort de plus de 700’000 personnes. En 2019, il constituait à travers le monde la quatrième cause de mortalité chez les 15 à 29 ans. Dans un contexte de plus en plus complexe, amplifié par la crise liée à la pandémie de la Covid-19, de nombreux facteurs sont à l’origine de sentiments de douleur et de désespoir. Le 10 septembre est la journée mondiale de prévention du suicide (WSPD). Il s’agit d’une journée de sensibilisation destinée à renforcer les actions mises en œuvre pour prévenir les suicides. Pour prendre part à cet engagement, voici un article destiné à vous donner des informations utiles sur les signes qui peuvent nous alerter en cas d’intentions suicidaires chez nos proches ainsi que des conseils pour éviter autant que possible la réussite de toute tentative de suicide mise en œuvre par des personnes de notre entourage.

Quelques chiffres par pays

Cette tragédie est un phénomène mondial qui survient autant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé 1. Il y a toutefois d’importantes différences entre les pays. En 2016, les 3 pays avec le plus de suicide par habitant étaient respectivement la Lituanie, la Russie et la Guyane avec environ 30 morts pour 100’000 habitants pendant l’année, selon The Economist. En 2016, la France et la Suisse comptaient environ 17 morts et la Belgique environ 20 morts pour 100’000 habitants, de fait des taux se trouvant à des valeurs d’épidémie. Selon l’OMS, lorsque le taux de mortalité d’une maladie ou d’accidents s’élève à plus de 10 pour 100’000 habitants, il s’agit d’une épidémie. Dans un article du magazine de référence The Economist d’avril 2018, qui cite les derniers chiffres disponibles à ce moment, le nombre de suicides pendant l’année 2016 aux États-Unis a été de 45’000.

Journée mondiale de l'OMS : comment prévenir les risques de suicide ?

Suicides : quels sont les facteurs de risque ?

De nombreuses circonstances telles que la perte d’emploi ou de la stabilité familiale, la dépression, les troubles mentaux, l’alcoolisme et la toxicomanie risquent chez certaines personnes de favoriser un comportement suicidaire, notamment si elles n’obtiennent pas le soutien et l’aide nécessaire pour continuer à vivre d’une façon positive. De même, un niveau d’éducation bas, un stress social trop pesant ou des problèmes dans les relations sociales constituent des facteurs de risque. Les pertes personnelles, les traumatismes qui peuvent survenir suite à des abus physiques et sexuels, les troubles d’orientation sexuelle et les comportements impulsifs et autodestructifs sont aussi autant de facteurs qui peuvent être à l’origine des suicides. Les personnes sujettes à des sentiments d’impuissance et de futilité, qui n’ont pas de facultés pour se débrouiller seules ou qui sont atteintes d’une maladie chronique sont également vulnérables. Outre ces évènements, il existe un facteur souvent négligé et pourtant important. En effet, la disponibilité de moyens pour se nuire peut pousser les personnes désespérées à réaliser leur dessein.

L’OMS estime que près de 90% des personnes qui se suicident souffrent d’un trouble mental. Par ailleurs, 60% parmi elles seraient déprimées au moment d’accomplir l’acte.

Les signes précurseurs du comportement suicidaire

Il existe un certain nombre de signes qui peuvent nous alerter si l’on se réfère au guide de prévention édité en 2006 par l’OMS2. Le désordre de l’humeur figure parmi les signes associés au comportement suicidaire. Une personne dépressive, toujours triste, anxieuse, irritable, léthargique, affectée par un trouble du sommeil ou qui commence à perdre l’appétit peut être rongée par une intention suicidaire. Bien qu’il n’y ait pas de signes d’alerte communs qui peuvent divulguer de manière systématique l’envie de mettre fin à ses jours, des signes précurseurs comme le manque de préoccupation pour son bien-être personnel, les changements inattendus dans les habitudes sociales, la baisse de productivité et de performance ou l’envie soudaine de se réconcilier avec tout le monde ou de mettre de l’ordre dans ses affaires personnelles peuvent être alertant. Chez certaines personnes, l’humeur peut s’améliorer soudainement après une longue période de dépression. Il est nécessaire d’essayer de cerner ce changement, car il peut être révélateur d’une intention de suicide.

D’autres signes plus évidents comme le fait de parler de l’envie de mourir ou la recherche d’informations sur les méthodes pour se tuer doivent nous alerter s’ils apparaissent chez des personnes que nous connaissons. À partir du moment où un individu ressent que sa vie n’a plus aucun sens, qu’il n’a plus d’objectifs dans son existence, qu’il constitue un fardeau pour les autres au point de commencer à s’isoler de son entourage, il est prudent de mieux l’accompagner.

Pour les personnes qui ne manifestent pas encore de troubles suicidaires évidents, la prévention pourrait consister à les soutenir en améliorant leurs relations interpersonnelles et sociales tout en réduisant les facteurs de risque. Si vous sentez que l’un de vos proches se trouve dans une situation de désespoir ou de douleur, le soutenir dans ces moments difficiles contribue à l’aider à surmonter l’envie de se suicider.

Journée mondiale de l'OMS : comment prévenir les risques de suicide ?

Comment réagir en cas de crise de suicide ?

En cas de crise de suicide, il est recommandé de rester calme et positif. Le mieux est d’encourager la communication tout en restant à l’écoute. Il n’est pas nécessaire de donner des conseils trop profonds tant que la crise persiste, autant rester sur des conseils centrés sur le présent.

Les enfants et les adolescents ont besoin d’un suivi par un professionnel formé pour les aider à atténuer leur chagrin, leur sentiment de rejet, l’aliénation et les fantaisies morbides de la mort qui viennent les hanter.

On ne se rend pas toujours compte de la relation entre l’abus de substances toxiques, les désordres de l’humeur et les comportements suicidaires. Pourtant, l’alcoolisme et la toxicomanie ont un impact significatif sur l’équilibre psychologique et émotionnel. Autant que possible, il serait bénéfique de sensibiliser notre entourage sur l’effet nocif de ces substances sur la santé mentale.

Soutenir sans juger, écouter attentivement, poser des questions pertinentes et adaptées à la situation peut aider à mieux comprendre la personne suicidaire et l’aider à retrouver un esprit positif.

Pour aider une personne suicidaire à retrouver progressivement goût à la vie, l’appui des membres de la famille, des amis et des proches est essentiel, mais s’investir dans une cause ou un engagement communautaire améliore aussi les relations sociales et redonne un sens à la vie. L’intégration sociale à travers la recherche d’un emploi ou d’une activité constructive ou de loisir aide également à chasser doucement l’obsession de se suicider. Si besoin, il ne faut pas négliger le recours aux traitements et aux services de santé mentale pour réduire les risques.

Journée mondiale de l’OMS : comment prévenir les risques de suicide ?

Références & Sources :
Folha de S.Paulo, OMS, The Economist (Pocket World in Figures 2020), Keystone-ATS, OFS

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), rédaction Creapharma.ch. Supervision : Xavier Gruffat (pharmacien).

Date de dernière mise à jour du dossier :
10.09.2021

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2021 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article de l’OMS, le lien fonctionnait le 10 septembre 2021
  2. http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/69471/9241594314_fre.pdf;jsessionid=6EC96C7B28B5316A14311FFF954CA103?sequence=1
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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 18.09.2021
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