Publicité

Troubles du sommeil (insomnie)

Résumé sur l’insomnie et le sommeil

Résumé insomnieL’insomnie et les troubles du sommeil touchent une grande partie de la population à un moment ou à un autre de la vie et en font donc l’un des thèmes médicaux les plus discutés dans les médias.
L’insomnie est un manque de sommeil qui se manifeste de manière fréquente et régulière.
Il faut savoir que la quantité de sommeil peut varier d’une personne à l’autre, une minorité sera reposée avec moins de 6 heures par nuit, mais on sait que la majorité des adultes ont besoin d’une nuit de sommeil de 7 à 8 heures pour se sentir bien.

Causes
Parfois l’insomnie et les troubles du sommeil sont liés au stress, à des problèmes digestifs, à des douleurs (qui empêchent de dormir) ou encore à une consommation excessive d’alcool ou surtout de caféine.

stress insomnieSymptômes
Le manque de sommeil affecte le niveau d’énergie et la concentration de chaque personne, la fatigue peut jouer un rôle dramatique dans la conduite de véhicules, de nombreux accidents de la route sont liés à un manque de sommeil, rien qu’aux Etats-Unis ce chiffre serait de 100’000 accidents par an suite à des conducteurs s’étant endormis au volant.

Pourquoi dort-on ?
Troubles du sommeil fatigueSelon une étude publiée en octobre 2013 dans la revue Science, dormir permet au cerveau de se nettoyer des déchets accumulés pendant la période de veille grâce à un mécanisme, surtout actif pendant le sommeil.
Le manque de sommeil peut aussi avoir des conséquences médicales sur le long terme comme favoriser la prise de poids (ou du moins empêcher de bien brûler les graisses), diminuer la résistance à des microbes (virus, bactéries) en affaiblissant le système immunitaire, ce qui peut provoquer l’apparition de maladies infectieuses (grippe, bronchite, etc).
Il faut compter aussi sur les conséquences psychologiques d’un manque chronique de sommeil dans le développement de maladies comme la dépression et l’anxiété ou sur le système cardio-vasculaire avec l’apparition de maladies comme le diabète ou l’hypertension.

Traitements
Pour soigner l’insomnie et ses troubles il s’agira en grande partie de changer ses habitudes de vie (boire moins de café, faire plus de sport mais pas directement avant d’aller dormir, etc).
Parfois le médecin (ou pharmacien) pourra vous recommander un somnifère ou hypnotique, à utiliser si possible sur une courte durée pour éviter toute dépendance (lire sous traitements insomnie).

Il est également possible d’utiliser des plantes médicinales pour soigner l’insomnie comme la valériane, une célèbre plante qui favorise l’endormissement et un sommeil de qualité.
Lire aussi : Bons conseils pour bien dormir – 5 conseils originaux pour mieux dormir

Définition (durée du sommeil-cycles du sommeil)

Afin de comprendre l’insomnie, il faut dans un premier temps s’intéresser au sommeil.

Définition du sommeil

Définitions

Sommeil
Le sommeil est un état physiologique temporaire, immédiatement réversible, reconnaissable par la suppression de la vigilance et le ralentissement du métabolisme (source : Larousse® Médical).

Lire aussi : Qu’est-ce qu’un sommeil de qualité ?

Troubles du sommeil
Il existe principalement 3 troubles du sommeil : les troubles ou difficultés d’endormissement, le ou les réveil(s) au milieu de la nuit et le réveil en fin de nuit mais trop tôt, par exemple vers 4h ou 5h du matin avec une difficulté à redormir (en anglais ce trouble s’appelle early morning awakening). Ce dernier trouble concerne davantage les personnes âgées de plus de 60 ans mais peut aussi toucher les plus jeunes.  Des origines génétiques expliqueraient notamment ce trouble du sommeil.
Une personne peut souffrir d’un ou plusieurs troubles du sommeil.
Lire aussi notre article sur le jet lag

Durée du sommeil
Une nuit de sommeil moyenne peut durer de 4 à 10 heures variant fortement d’un individu à l’autre. Pour certains une courte nuit suffit pour être en forme et d’autres ils ont besoin d’un sommeil d’une durée de presque 10 heures. Des raisons héréditaires expliquent cette différence en besoin de sommeil. Fin 2011 une étude européenne a d’ailleurs prouvé en partie l’influence génétique de la durée du sommeil pour chaque individu. Bien entendu la durée du sommeil peut varier aussi en fonction de facteurs individuels (âge, voir ci-dessous) ou environnementaux.

Notons toutefois qu’en moyenne les adultes ont besoin de 7 à 8 heures de sommeil pour se sentir bien reposé.

Qualité et durée du sommeil des enfants et adolescents 
Des chercheurs canadiens de la University of British Columbia ont essayé de savoir si certaines méthodes pour aider les enfants et adolescents à dormir fonctionnent. Plus de 300’000 enfants d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie ont été pris en compte dans cette étude. Des nuits de sommeil trop courtes ou de mauvaise qualité peuvent nuire au développement de l’enfant ainsi que perturber son parcours scolaire.
Ils ont pu montrer que certains bons conseils peuvent effectivement aider les parents à garantir un nombre d’heures de sommeil suffisant à leurs enfants comme des heures de coucher régulières, une lecture avant d’aller au lit et une chambre calme. Des études menées au Japon, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis ont montré que plus les enfants étaient exposés aux médias électroniques à l’heure du coucher, moins ils dormaient. Cette étude, qui est en fait une revue d’études ou méta-analyse, a été publiée le 9 novembre 2018 dans le journal scientifique Paediatric Respiratory Reviews (DOI : 10.1016/j.prrv.2018.10.005).
Une association américaine du sommeil (The American Academy of Sleep Medicine) publie des recommandations concernant la durée de sommeil des enfants et adolescents pour donner une bonne orientation aux parents.
– Âgé de 4 à 12 mois : 12 à 16 heures par 24h de sommeil
– 1 à 2 ans : 11 à 14 heures
– 3 à 5 ans : 10 à 13 heures
– 6 à 12 ans : 9 à 12 heures
– 13 à 18 ans : 8 à 10 heures

Cycles du sommeil, types de sommeil
La durée varie aussi fortement avec l’âge, certaines études parlent d’une durée de sommeil d’environ 8 heures chez les personnes de 18 à 30 ans, de 7 heures de 30 à 45 ans et d’environ 6 heures après 45 ans mais toutes ces valeurs peuvent fortement varier d’un individu à l’autre. Les nouveau-nés ont besoin de 20 heures de sommeil pour être bien reposé, les enfants à la maternelle d’environ 13 heures, à l’école élémentaire de 10 à 12 heures et les adolescents de 8 à 10 heures. Des récentes études ont montré que de courtes nuits de sommeil pouvaient mener à une possible prise de poids, une diminution de la beauté de la peau, à des insomnies à un âge avancé et bien entendu une mauvais humeur ambiante (irritabilité). Avis aux petits dormeurs : surveillez votre temps de sommeil pour le bien de votre santé. Lire aussi notre article: Dormir 7 heures par nuit pour éviter l’infarctus !

Le sommeil se caractérise par deux différents types : le sommeil lent (caractérisé par 4 phases) et le sommeil paradoxal (ou REM en anglais). Ces deux formes de sommeil se succèdent environ trois à cinq fois par nuit. C’est pendant le sommeil paradoxal qu’on rêve. En cas d’interruptions fréquentes du sommeil nocturne, la proportion du sommeil paradoxal diminue. Une diminution de la durée du sommeil paradoxal provoque pendant la journée une agitation et une excitation accrue.

Les phases et cycles du sommeil en détail

Phases et cycles du sommeil en détail

Somnifères et cycles du sommeil
A ce sujet il est également intéressant d’observer que la prise de somnifères diminue le sommeil paradoxal (moins de rêves) et on pense qu’après l’arrêt de somnifères la quantité en sommeil paradoxal augmente pour compenser les nuits avec somnifères ce qui peut donner une impression de nuit agitée, c’est une raison pour laquelle de nombreuses personnes ont de la peine à arrêter un traitement avec des somnifères mais soyez patient, avec le temps vous retrouverez des nuits équilibrées (sommeil lent et paradoxal) et donc cette sensation de nuits peu réparatrices sans somnifère diminuera.

Lire aussi : Pourquoi dort-on souvent mal la première nuit loin de chez soi ?

Epidémiologie

– On estime qu’environ 40% de la population a parfois ou souvent des problèmes d’insomnie (problème d’endormissement, nuit agitée, etc).

– En France, on estime qu’environ 25% de la population souffre d’insomnie chronique.

– Aux Etats-Unis, en décembre 2016 un article publié dans The Wall Street Journal estimait qu’environ 30% des adultes américains souffrent de symptômes d’insomnie chaque année. Environ 10% des Américains souffrent d’insomnie chronique, c’est-à-dire présente des troubles du sommeil au moins 3 fois par semaine pendant plus de 3 mois.

– On estime que dans le monde, 10 à 15% de la population souffre d’insomnie chronique.

Causes

Causes insomnie

De nombreuses causes peuvent être à l’origine de l’insomnie :

– Chocs émotionnels (deuil, chagrin, surmenage).

Stress.

– Problèmes physiques ou médicaux (toux, douleurs, fièvre, problèmes hormonaux, troubles respiratoires).

– Prise de certains médicaments (antidépresseurs, médicaments à base de caféine, médicaments contre la prise de poids, médicaments contre le rhume).

– Utilisation sur une trop longue période de somnifères (effet paradoxal).

– Boissons à base d’excitants (caféine en particulier).

– Consommation de tabac (nicotine).

– Consommation d’alcool trop fréquente, en effet l’alcool peut favoriser l’endormissement mais peut par la suite, conséquences des métabolites de l’alcool, perturber le sommeil pendant la nuit avec des réveils (plus) fréquents et favoriser les cauchemars.

– Problèmes psychologiques : dépression, caractérisé souvent par des réveils dans la deuxième partie de la nuit verts 3 heures du matin.

– Anxiété ou stress de ne pas arriver dormir, instauration d’un cercle vicieux.

– Certaines maladies comme l’arthrite, le cancer, des troubles cardiaques, des maladies pulmonaires ou encore l’AVC.

– Environnement de la chambre à coucher : bruit, lumière, température ou simplement un changement de chambre à coucher.

– Conjoint/e: le/la conjoint/e se réveille beaucoup et cela vous empêche de dormir correctement. Dans ce cas essayez de trouver une solution avec lui ou votre médecin, au pire des cas faire “lit séparé”.

– Jet-lag : pour voyageurs, hommes d’affaires ou à cause du travail (veilles). Se renseigner sur la prise éventuelle de mélatonine, effet apparemment positif sur le jet-lag : demandez conseil à votre spécialiste.

– Le travail de nuit

Sport ou exercice physique intense (chant,…), comptez 2 à 3 heures avant de retrouver votre calme et pouvoir bien vous endormir.

– Le syndrome des jambes sans repos

– Appareils électroniques : TV, ordinateur, smartphone (téléphones portables) et tablette en particulier (on est plus actif devant l’ordinateur que devant la TV). Ces appareils semblent être une cause importante d’insomnie selon un médecin suisse [étude parue en septembre 2007]. Par la suite d’autres études internationales ont montré que les tablettes et smart-phones émettaient de la lumière de façon importante. Les lux (unités de mesure de l’intensité de la lumière) émis peuvent perturber le rythme circadien (une horloge interne), qui régule le sommeil. Notamment car la lumière (artificielle ou non) diminue la concentration de mélatonine, l’hormone du sommeil.
Selon une étude parue fin 2012 les adolescents français, accros le soir à l’ordinateur, ont un temps de sommeil sensiblement plus court que les autres. En moyenne, ils ne dorment plus que 8 heures et 6 minutes par nuit, au lieu de 8 heures et 50 minutes pour les autres. Chez ceux qui disposent d’un téléphone portable connecté à Internet, les effets sont comparables, avec 7 heures et 59 minutes de sommeil seulement. A l’inverse, les élèves du collège qui préfèrent s’endormir avec un bon vieux livre « papier » dorment plus longtemps.
Il est conseillé de ne pas utiliser un ordinateur, tablette ou smart-phone juste avant d’aller se coucher (prévoyez un intervalle d’une heure avant d’aller dormir sans utiliser ces appareils).

– Inactivité : par exemple pour des personnes au chômage ou à la retraite. Le corps ne se fatigue pas assez pendant la journée physiquement ou moralement et ont de ce fait de la peine à s’endormir.

– Activité intellectuelle importante : révision d’examens, travail sur l’ordinateur (écriture, Internet,…). Comptez environ 2 heures entre la fin de l’activité intellectuelle et l’heure du coucher.
Bien sûr des exceptions existent et le fait de faire travailler votre cerveau peut pour certaines personnes donner au contraire l’envie de dormir.

– L’âge (voir aussi durée du sommeil sous : définition), avec les années nous avons moins besoin de dormir. Cela peut devenir ainsi une cause d’insomnie si on cherche à avoir plus d’heures de sommeil qu’il n’en faut.

Causes insomnie– La pleine lune. Des chercheurs suisses ont testé l’ “effet pleine lune” sur des volontaires dans un laboratoire du sommeil et ont découvert que la pleine lune pouvait affecter la qualité du sommeil. Cette étude est parue en juillet 2013. Avec la pleine lune, l’activité du cerveau dans les parties liées au sommeil profond a diminué de 30%. De plus, les “cobayes” ont nécessité cinq minutes de plus en moyenne pour s’endormir et ont dormi vingt minutes de moins. Leurs valeurs de mélatonine, l’hormone qui règle les phases de sommeil et d’éveil, étaient plus basses.
Les scientifiques supposent dès lors qu’il existe aussi, en plus du rythme diurne du corps, un rythme lunaire. Celui-ci est très bien documenté chez beaucoup d’animaux, en particulier marins. Il pourrait s’agir d’un vestige très ancien de l’humanité, lorsque la lune a pu influencer certains schémas comportementaux de nos ancêtres.
Les chercheurs estiment toutefois qu’aujourd’hui, l’homme est davantage influencé par d’autres éléments que la lune, comme la lumière artificielle (lire ci-dessus). Dans un environnement contrôlé tel qu’un laboratoire du sommeil, l’action de la lune peut en revanche être mesurée et rendue visible.

– Trop manger le soir avant d’aller se coucher, cela peut perturber le sommeil. Il est conseillé de manger léger le soir, surtout les heures juste avant d’aller se coucher.

Lire aussi : Les hormones impliquées dans le sommeil

Symptômes

L’insomnie se caractérise par des difficultés avec le sommeil.

Cela peut être des difficultés d’endormissement et/ou des difficultés à garder le sommeil (troubles du sommeil proprement dit).

Les conséquences de l’insomnie peuvent être à court ou moyen terme une mauvaise humeur (irritabilité), des maux de tête, des troubles de la concentration (pouvant mener à des accidents), une immunité diminuée et donc un risque plus élevé face aux infections (ex. la personne souffre plus facilement d’un refroidissement ou d’une grippe).

Selon une étude réalisée au Brésil par l’UFSP (Université de Sao Paulo) fin 2010, une mauvaise nuit de sommeil, en particulier une nuit blanche, augmente la concentration des globules blancs, ce qui se manifeste par des signes inflammatoires (inflammation générale). Les chercheurs ont également observé une chute des IgA (immunoglobulines A) chez des personnes privées du sommeil REM long.
On estime que des variations du système immunitaire peuvent mener à long terme à l’apparition de maladies auto-immunes comme le diabète ou des affections de la thyroïde. Les travailleurs de nuits (infirmières, taxi, portiers et métiers de la sécurité, etc) sont particulièrement concernés par cette problématique.

En cas d’insomnie ou de troubles du sommeil répétés les conséquences à long terme sur la santé peuvent être sérieuses: prise de poids (une étude a montré l’importance de bien dormir), hypertension, infarctus (il faudrait dormir 7 heures par nuit pour limiter le risque), diabète, dépression, anxiété, etc. Lire aussi pour plus d’informations à ce sujet: complications insomnie

Evidemment le manque de sommeil peut aussi avoir des conséquences esthétiques comme l’apparition de cernes.

Complications

Complications insomnieComme on l’a vu dans la partie symptômes insomnie un manque de sommeil ne provoque pas sur le court terme de véritables complications médicales, mais sur le long terme oui.
Il est prouvé que les personnes qui dorment moins de 5 heures par nuit ont un risque plus élevé de souffrir de:
diabète de type 2;
dépression;
AVC (accident vasculaire cérébral);
– maladies cardiaques : hypertension, infarctus du myocarde (une étude scientifique parue en 2010 a montré l’importance de dormir 7 heures par nuit, ni plus ni moins pour limiter les risques), insuffisance cardiaque (lire ici pour plus d’informations).

Cancer du sain Complications insomnieUne étude a montré que chez les femmes, dormir 6 heures ou moins chaque nuit, augmente de 62% le risque de souffrir d’un cancer du sein par rapport aux femmes qui dorment 7 heures par nuit.
De plus les femmes travaillant la nuit peuvent aussi avoir une probabilité plus élevée de souffrir de cette maladie, une étude portant sur 120’000 infirmières américaines a montré un risque plus élevé de développer un cancer du sein.
Une autre étude, française cette fois, et parue en juin 2012 par l’Inserm (institut national de la santé et la recherche médical) a montré que le travail de nuit chez les femmes augmente le risque de développer un cancer du sein de 30%.

Le manque de sommeil pourrait aussi augmenter le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer.

Traitements (médicaments)

1. Traitements (somnifères) en vente en pharmacie sans ordonnance

Valériane

– Antihistaminiques H1 (antagoniste des récepteurs H1), comme par exemple : diphénydramine, doxylamine.

Remarquons que la diphénydramine peut provoquer comme effet secondaire des troubles de la miction ainsi qu’une somnolence pendant la journée.

2. Traitements en vente sur ordonnance (prescrits par un médecin après avoir posé un diagnostic)

– Les benzodiazépines : les plus connus des somnifères (donné en général à dose supérieure que pour le traitement contre l’anxiété). Attention à ne pas prendre pendant plus de 4 semaines ces remèdes car une tolérance et une dépendance rapide à ce genre de produit existe. A moins que le médecin voit ce traitement comme unique alternative. De nombreuses préparations en Suisse et en France sont présentes sur le marché.

– Le zolpidem et la zoplicone qui agissent plus ou moins comme les benzodiazépines mais auraient moins de dépendance. On parle aussi de Z-drugs (médicaments qui commencent par la lettre Z).

– (Les barbituriques, peu utilisés actuellement car risque élevé de toxicité).

– (Hydrate de chloral, peu utilisé car tolérance d’installation rapide).

Mélatonine, la mélatonine peut être prescrite par un médecin en cas de troubles du sommeil, il semble que l’efficacité de la mélatonine soit utile pour soigner le jet-lag (décalage horaire), surtout lorsqu’on voyage d’Ouest en Est (ex. d’Amérique du Nord vers l’Europe). Il existe peu d’études sérieuses sur la mélatonine et pour le moment il nous est difficile de savoir si la mélatonine peut avoir un réel impact en cas de troubles du sommeil qui ne serait pas lié au jet-lag, soit un trouble du sommeil classique, parlez-en avec votre médecin. En savoir plus sur la mélatonine

– Les antagonistes de l’orexine comme le daridorexant ou le survorexant. Ils sont indiqués dans des troubles du sommeil spécifiques.
Le daridorexant (Quviviq®) a été autorisé en Suisse par Swissmedic à la fin de l’année 2022. Le médicament devrait être disponible en Suisse à la mi-20231.
Le survorexant a été autorisé aux Etats-Unis et au Japon en 2014.

Remarques intéressantes sur les somnifères :
– Le traitement à base de somnifère doit être le plus court possible, le dosage le plus bas et ne jamais arrêter un traitement à base de somnifère de façon brutale.
– La durée générale d’un traitement à base de somnifère est de 4 à 8 semaines chez des personnes ne souffrant pas de pathologies psychiatriques (dépression, anxiété, schizophrénie,…). Car pour ces dernières le traitement peut durer des mois voire des années, attention toutefois aux risques d’une consommation à long terme (lire ci-dessous).
– La prise de somnifères diminue le sommeil paradoxal (moins de rêve), on pense qu’après l’arrêt de somnifères la quantité en sommeil paradoxal augmente pour compenser les nuits avec somnifères ce qui peut donner l’impression d’une nuit agitée, c’est une raison pour laquelle de nombreuses personnes ont de la peine à arrêter un traitement avec des somnifères. Mais soyez patient, avec le temps vous retrouverez des nuits équilibrées (sommeil lent et paradoxal) et donc cette sensation de nuits peu réparatrices sans somnifère diminuera.
– En février 2012 une grande étude américaine a montré que des médicaments couramment prescrits pour dormir (somnifères) sont associés à un risque de décès plus de quatre fois plus élevé que celui de personnes qui n’en prennent pas. Ils sont aussi associés, chez les plus gros consommateurs de somnifères, à un risque de cancer significativement plus élevé (35%). Ces somnifères en cause incluent la famille des benzodiazépines, comme le témazepam, les non-benzodiazépines, comme le zolpidem, les barbituriques et les sédatifs antihistaminiques.
Les auteurs de cette étude reconnaissent que l’association entre ces médicaments et le risque de décès n’implique pas forcément un lien de cause à effet.
– On estimait qu’environ 6 à 10% des adultes américains prenaient en 2010 des somnifères comme les benzodiazépines, le zolpidem, les barbituriques ou les sédatifs antihistaminiques. Dans certaines parties d’Europe ces chiffres pourraient même être plus élevés, selon des données de 2012.

Lire aussi : dossier sur les somnifères

Traitements naturels

Il faut savoir que les traitements naturels pour favoriser l’endormissement et assurer une bonne nuit de sommeil sont souvent décevants. Ils peuvent agir en complément, mais le plus important pour bien dormir sans somnifère chimique est de se préparer à une bonne nuit de sommeil : s’exposer au soleil pendant la journée, faire de l’exercice, manger peu le soir et ralentir environ 2 heures avant d’aller se coucher (plus de conseils dans notre article : Bons conseils pour bien dormir). Les somnifères chimiques fonctionnent bien mais mènent souvent à une dépendance et à des effets secondaires.

Plantes médicinales (phytothérapie) :
Les plantes médicinales ci-dessous ont su montrer une efficacité, en complément, pour favoriser le sommeil et lutter contre les troubles de l’endormissement :

– La valériane (racine de valériane), se présente sous forme de gélule, comprimé, tisane ou teinture (gouttes).

– Le jasmin, sous forme de tisane.

– Le tilleul, se présente sous forme de tisane de tilleul ou en gélule.

– La camomille vraie (ou allemande), se présente souvent sous forme de tisane de camomille.

– La verveine, se présente sous forme de tisane (tisane de verveine).

– La passiflore, se présente sous forme de tisane ou en capsule.

– La fleur d’oranger, se présente sous forme de tisane (tisane de fleur d’oranger).

– Le houblon, se présente sous forme de tisane ou en gélule.

– La mélisse, se présente sous forme de tisane ou gélule.

– La cerise, se présente sous forme de jus concentré. Ce fruit aurait un effet sur la qualité du sommeil et également sur la durée, lire notre article sur la cerise. Il s’agit surtout du jus de cerise acidulée, riche en mélatonine, qui pourrait aider à améliorer le sommeil.

lavande traitements naturels insomnie– En cas d’insomnie chez un enfant, vous pouvez mettre un mouchoir imprégné d’huile essentielle de lavande auprès de son lit, ou même sur ses poignets (1 goutte suffit).

– L’ashwagandha, une plante de la médecine ayurvédique est souvent utilisée lors de troubles du sommeil, à consommer notamment en gélule (capsule). Lire aussi : On connaît mieux la substance à base de l’effet somnifère d’une célèbre plante ayurvédique

– Le kiwi. Une étude publiée en 2011 dans le journal scientifique  avait montré que manger du kiwi le soir pouvait permettre d’améliorer le sommeil. Le kiwi est riche en sérotonine, une hormone régulatrice du sommeil.

– La ballote noire. Son efficacité est toutefois remise en question, elle présenterait un léger effet sédatif. Plante souvent prise en association avec d’autres plantes médicinales comme la valériane.

Préparations de remèdes naturels :

Tisanes Autres
Tisane de valériane Teinture de valériane
Tisane de jasmin Graines de courge (pour aider à s’endormir)
Tisane de passiflore Sirop de cerise
Tisane de tilleul Lavande pour dormir (huile essentielle)
Tisane de tilleul pour le sommeil Lait au miel (surtout en cas de toux sèche nocturne chez l’enfant, efficace)
Tisane de camomille Teinture de camomille
Tisane des fleurs d’oranger
Tisane de houblon
Tisane pour le sommeil
Tisane calmante
Tisane coquelicot (chez les enfants)
Tisane de mélisse et de fleurs d’oranger
Tisane de rooibos

Autres remèdes naturels ou compléments :
Mélatonine (plus d’informations sur notre dossier complet)
– L-théanine. La théanine (ou L-théanine), un acide aminé communément présent dans le thé (Camellia sinensis), peut aider lors de troubles du sommeil, de dépression et d’anxiété. Cette molécule est surtout utilisée en Asie (ex. Japon). Il est conseillé de consommer de la L-théanine par exemple en gélule (capsule) pendant la journée, la dose peut être de 100 à 200 mg 2 à 3 fois par jour.
Magnésium. Dose de 300 mg 30 à 45 minutes avant d’aller se coucher.
Calcium. Dose de 300 mg 30 à 45 minutes avant d’aller se coucher.

Bons conseils & Prévention

Découvrez tous nos conseils pour bien dormir

News sur l’insomnie et le sommeil

Sommeil et somnifères : interview avec le spécialiste Dr José Haba-Rubio (janvier 2024)
Le manque de sommeil chez les enfants est associé à une mauvaise alimentation, à l’obésité et à l’augmentation du temps passé devant l’écran
La privation de sommeil contre la dépression, une alternative aux antidépresseurs
Troubles du sommeil : les femmes ressentent plus fortement les symptômes que les hommes
Le sommeil profond chez les personnes âgées pourrait agir comme fontaine de Jouvence
On connaît mieux la substance à la base de l’effet somnifère d’une célèbre plante ayurvédique
Les hormones impliquées dans le sommeil
Qu’est-ce qu’un sommeil de qualité ?
5 conseils originaux pour mieux dormir
Pourquoi dort-on souvent mal la première nuit loin de chez soi ?
12 aliments pour bien dormir

Sources & Références :
The Wall Street Journal, Mayo Clinic, Paediatric Respiratory Reviews (DOI : 10.1016/j.prrv.2018.10.005), , National Geographic.

Ecriture de l’article : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Date de dernière mise à jour : 
29.01.2024

Crédits photos : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Crédits infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Comment traduit-on l’insomnie dans d’autres langues ?
  • Anglais : Insomnia
  • Allemand : Schlaflosigkeit
  • Italien : insonnia
  • Portugais : insónia
  • Espagnol : insomnio

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article du journal édité par l’Université de Bâle (Suisse) : [email protected] (version française), Daridorexant (Quviviq®) – un nouveau somnifère, édition no 5 de 2023, version du 15 mars 2023

Lire aussi :


Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 29.01.2024
Publicité