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Vaccin Covid-19 : la myocardite est généralement bénigne et le rétablissement rapide, mais surveillance (étude)

BOSTON – La myocardite a été notée comme un effet secondaire de la vaccination contre la Covid-19 chez les adolescents et les jeunes adultes, en particulier chez les hommes. De nombreux vaccinés ont présenté des signes d’inflammation ou de lésion du muscle cardiaque après une IRM. Les chercheurs recommandent ainsi une surveillance à long terme de la santé cardiaque. Une étude nationale codirigée par Jane Newburger, MD, MPH, de l’hôpital pour enfants de Boston, et le premier auteur Dongngan Truong, MD, de l’université de l’Utah et de l’hôpital primaire pour enfants (Salt Lake City, Etats-Unis), constate que les symptômes sont généralement légers et disparaissent rapidement. Toutefois, étant donné que certains jeunes présentent des signes de lésions myocardiques en laboratoire et par IRM cardiaque, les chercheurs préconisent une surveillance continue des effets cardiaques à long terme chez les personnes qui développent une myocardite après la vaccination contre la Covid-19. Cette étude a été publiée le 6 décembre 2021 dans la revue Circulation (DOI : 10.1161/CIRCULATIONAHA.121.056583).

Une complication rare

La myocardite est généralement bénigne et le rétablissement rapide (étude)

Les chercheurs ont constaté que les adolescents et les jeunes adultes qui développaient une myocardite à la suite de la vaccination contre la Covid-19 présentaient généralement des symptômes légers qui s’amélioraient rapidement. Il s’agit également d’une complication rare de la vaccination.

L’étude rétrospective, à laquelle ont participé 26 centres pédiatriques des États-Unis et du Canada, a examiné les cas de 139 patients, âgés de 12 à 20 ans, chez qui on a suspecté une myocardite dans les 30 jours suivant la vaccination.

Plus fréquente chez les hommes, vaccin à ARN

91% des cas sont survenus chez des hommes et 98% ont été associés à des vaccins à ARNm (ndlr. aux Etats-Unis, il y a 3 vaccins enregistrés pour les adultes : les deux à ARN de Moderna et Pfizer/BioNTech et celui à vecteur viral de J&J). Ces cas étaient presque tous liés au vaccin Pfizer/BioNTech, la FDA n’ayant pas encore autorisé le vaccin Moderna pour les enfants de moins de 18 ans. 91% des cas sont survenus après la deuxième dose du vaccin. Un patient a eu un épisode très léger après sa première vaccination et un épisode plus grave après sa deuxième vaccination.

Pratiquement tous les patients ont signalé des douleurs thoraciques, 32% ont eu de la fièvre et 27% un essoufflement. Les symptômes ont commencé en moyenne deux jours après la vaccination (l’intervalle était de 0 à 22 jours, mais la plupart ont développé des symptômes entre un et trois jours). Les patients sont restés à l’hôpital pendant deux jours en moyenne (de 0 à 10 jours), et 19% ont été admis dans une unité de soins intensifs.

Sur les 97 patients qui ont subi une IRM du cœur, 75 (77%) présentaient des signes de lésion ou d’inflammation du muscle cardiaque. Dix-neuf pour cent présentaient un affaiblissement de la fonction de pompage du ventricule gauche, mais cette fonction s’est normalisée chez les 25 patients qui ont fait l’objet d’évaluations de suivi. Aucun patient n’a eu besoin d’une assistance mécanique, sept seulement ont présenté des arythmies cardiaques graves et deux seulement ont reçu des médicaments pour renforcer leur fonction cardiaque.

Limite de l’étude

Les auteurs notent que cette étude est limitée par sa nature rétrospective. Aucun patient n’a subi de biopsie cardiaque pour diagnostiquer définitivement la myocardite, et les décisions médicales concernant le traitement et les types de tests à effectuer étaient laissées à la discrétion des cliniciens locaux. En outre, comme les patients ont été examinés dans des centres médicaux universitaires, leurs symptômes ont pu être plus graves que la moyenne.

Les résultats de cette étude rassurent sur le fait que les jeunes qui développent une myocardite après avoir été vaccinés contre la Covid-19 s’en sortent généralement bien sur le plan clinique, même si un suivi à long terme sera important pour suivre l’évolution de la guérison. Des recherches futures sont cependant nécessaires pour comprendre quels sont les facteurs qui rendent certains jeunes sensibles à cette réaction rare à la vaccination et comment se produisent les lésions du muscle cardiaque.

Suisse, effets secondaires généraux

Au 23 novembre 2021, 10’386 déclarations d’effets indésirables présumés ont été rapportées en lien avec les vaccins contre la Covid-19, en Suisse ce sont surtout les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna qui sont utilisés et moins celui de J&J. La majorité (65%) de ces effets n’étaient pas graves. Les personnes concernées étaient âgées en moyenne de 52,1 ans et parmi elles, 13,1% avaient 75 ans ou plus, indique vendredi Swissmedic. Dans les cas considérés comme graves (35%), l’âge moyen était de 54,8 ans. Dans les déclarations faisant état de décès concomitant à la vaccination, la moyenne s’établissait à 79,7 ans. Dans les cas considérés comme graves (35%), l’âge moyen était de 54,8 ans. Dans 159 de ces cas graves, l’on a dû déplorer le décès de la personne vaccinée après un laps de temps plus ou moins long1.

France, Moderna suspendu chez les moins de 30 ans

Rappelons qu’en France le gouvernement a confirmé la suspension du vaccin Moderna chez les moins de 30 ans, comme l’expliquait Le Parisien le 9 novembre 2021. Le risque de myocardite et de péricardite est apparu particulièrement élevé après la deuxième dose de vaccin Moderna chez les jeunes hommes de 12 à 29 ans, avec un cas hospitalisé pour 7’600 injections dans les sept jours suivant la piqûre. « Dès à présent », seul Pfizer/BioNTech doit donc être administré aux jeunes de moins de 30 ans.

Références & Sources :
Circulation (DOI : 10.1161/CIRCULATIONAHA.121.056583), Keystone-ATS, Le Parisien.

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), rédaction Creapharma.ch

Date de dernière mise à jour du dossier :
11.12.2021

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2021 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Agence de presse suisse Keystone-ATS, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. Le 26 novembre 2021
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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 11.12.2021
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