Détection précoce de la maladie d’Alzheimer, un véritable espoir

SAN FRANCISCO – La maladie d’Alzheimer touche de plus en plus de personnes à travers le monde, les derniers chiffres officiels disponibles parlent d’au moins 44 millions de personnes touchées globalement. Ce chiffre devrait doubler tous les 20 ans, selon un rapport de l’OMS paru en 2012. Malheureusement, en janvier 2019 il n’existe pas de médicaments véritablement efficaces pour lutter contre la maladie et inverser son développement. Une piste de recherche intéressante est de travailler de nombreuses années avant l’apparition des symptômes de la maladie, comme une perte de mémoire avancée, puis de bloquer son avancée. 

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IRM, méthode de diagnostic 

L’exercice physique pourrait retarder le déclin cognitif chez les personnes atteintes d’une forme rare de la maladie d'AlzheimerDans une interview accordée à l’émission Tech Nation de la célèbre radio américaine NPR, le scientifique Carlo Medici explique les axes de recherche de son entreprise nommée Alzeca (Alzeca Biosciences, Inc.). Cette startup basée au Texas se concentre sur le développement de nouveaux agents d’imagerie IRM exclusifs et ciblés pour le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer. On sait que des examens du cerveau de patients souffrant d’Alzheimer ont montré 2 types importants d’anormalité. Premièrement, la présence de plaques de protéines bêta-amyloïde, ce qui provoque la mort neuronale. Deuxièmement, l’enchevêtrements de protéine tau. Cette protéine forme des fibrilles qui provoquent des dommages dans le système de transport des nutriments, il s’en suit une mort cellulaire. L’idée de l’entreprise de Carlo Medici est basée sur des nanoparticules qui se lient spécifiquement aux protéines anormales (bêta-amyloïde ou protéine tau) qui s’accumulent dans le cerveau des années avant l’apparition de symptômes cognitifs importants. Ces nanoparticules peuvent ensuite être vues grâce à une IRM. Les avantages d’une IRM comparé à un PET-Scan, un autre moyen d’identifier ces protéines anormales dans le cerveau, sont une absence de radiation, un prix bien inférieur et une plus grande présence dans les hôpitaux et autres centres médicaux à travers le monde. On sait aussi que la barrière hémato-encéphalique des patients souffrant d’Alzheimer est plus perméable, cette technologie de nanoparticules permet de visualiser cette perméabilité. Cela renforce le diagnostic de la maladie.

En phase de recherche

Comme les nanoparticules d’Alzeca sont encore en phase de recherche pré-clinique, il faudra probablement encore attendre quelques années avant que l’agence de régulation des médicaments américains, la FDA, donne son éventuelle autorisation de mise sur le marché. Si tout va bien, d’ici quelques années il pourrait ainsi être possible de se faire diagnostiquer de la maladie d’Alzheimer par exemple à 40 ans ou 50 ans en se faisant injecté un produit dans le sang (ces nanoparticules) puis en effectuant une IRM. Le diagnostic peut être particulièrement recommandé chez les personnes avec des cas de maladie d’Alzheimer dans la famille.

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Nouveaux médicaments sur le marché ?

Une fois diagnostiqué, la question est que faire ? Ces prochaines années, des nouveaux médicaments modifiant la maladie devraient être commercialisés justement pour agir des années avant l’apparition des premiers symptômes avec comme espoir d’inverser le développement de la maladie. Certains médicaments en phase de recherche sont encourageants, selon Carlo Medici. Cela dit, l’industrie n’a pas connu beaucoup de succès ces dernières années. En 2019, aucun médicament modifiant la maladie d’Alzheimer n’était commercialisé par la FDA aux Etats-Unis. Fin 2016 le laboratoire pharmaceutique américain Eli Lilly avait annoncé que la molécule sur laquelle il travaillait dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, le solanezumab, n’avait pas présenté des résultats satisfaisants. Dans une étude clinique, la molécule a notamment été incapable de freiner le déclin cognitif chez des personnes souffrant de cette démence. Le solanezumab était un grand espoir de l’industrie pharmaceutique pour enfin trouver un médicament efficace.

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Le 15 janvier 2019. Par Xavier Gruffat, pharmacien. Source primaire : Emission TechNation de la radio NPR. Sources secondaires : OMS, The Wall Street Journal, Businesswire.com, Alzeca.com
Crédit photo : Fotolia.com – Crédits infographies : Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 16.01.2019
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