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Le sémaglutide pourrait réduire le besoin en insuline en cas de diabète de type 1 nouvellement diagnostiqué (étude)

Après un traitement au sémaglutide (Ozempic® et autres marques) du laboratoire danois Novo Nordisk, les patients atteints de diabète de type 1 nouvellement diagnostiqués n’ont eu besoin que de peu ou pas d’insuline, selon une petite étude réalisée à l’Université de Buffalo (UB) aux Etats-Unis et dont les résultats ont été publiés dans le renommé journal New England Journal of Medicine (DOI :  10.1056/NEJMc2302677), le 6 septembre 2023. Selon les auteurs, cette découverte pourrait être les prémisses d’un changement spectaculaire dans le traitement du diabète de type 1 depuis la découverte de l’insuline en 1921. Novo Nordisk était début septembre 2023 la première capitalisation boursière d’Europe.

Effets bénéfiques sur le diabète

Le sémaglutide pourrait réduire le besoin en insuline en cas de diabète de type 1 nouvellement diagnostiqué (étude)

Si d’autres études comme celle publiée le 25 juin 2023 dans le journal scientifique The Lancet (DOI : 10.1016/S0140-6736(23)01127-3) montrent déjà l’intérêt du sémaglutide pour réduire la glycémie et favoriser la perte de poids, cette nouvelle recherche vient renforcer l’intérêt de cet agoniste de GLP1 dans la prise en charge du diabète, notamment le diabète de type 1, nouvellement diagnostiqué. En effet, le sémaglutide, connu sous des noms commerciaux comme Ozempic®, Wegovy® ou Rybelsus® pourrait réduire considérablement, voire éliminer, le besoin d’insuline injectable chez les patients atteints de diabète de type 1 nouvellement diagnostiqués.

Au total, 10 patients du centre de recherche clinique de la division d’endocrinologie de l’UB ont été étudiés entre 2020 et 2022, tous ayant reçu un diagnostic de diabète de type 1 au cours des trois à six derniers mois. Le taux moyen d’HbA1c (glycémie moyenne d’un individu sur 90 jours) au moment du diagnostic était de 11,7, ce qui est bien supérieur à la recommandation de l’American Diabetes Association qui préconise un taux d’HbA1c inférieur ou égal à 7.

Les patients ont d’abord été traités avec une faible dose de sémaglutide tout en prenant de l’insuline au moment des repas. Au fur et à mesure que l’étude se poursuivait, la dose de sémaglutide a été augmentée tandis que l’insuline au moment des repas a été réduite afin d’éviter l’hypoglycémie.

En l’espace de trois mois, les chercheurs ont pu supprimer toutes les doses d’insuline au moment des repas pour tous les patients. Cette situation s’est maintenue jusqu’à la fin de la période de suivi de 12 mois. Au cours de cette période, le taux moyen d’HbA1c des patients est tombé à 5,9 après six mois et à 5,7 après 12 mois.

Une réserve d’insuline dans les cellules bêta du pancréas

Par ailleurs, le prof. Dandona, professeur au département de médecine, ancien chef de la division d’endocrinologie au Jacobs School of Medicine and Biomedical Sciences de l’Université de Buffalo et auteur principal de l’article s’intéresse depuis longtemps à la manière dont les médicaments développés pour le diabète de type 2 pourraient également être utilisés dans le traitement du diabète de type 1. Il a été avec ses collègues, les premiers à étudier comment le liraglutide, un autre médicament pour le diabète de type 2, pourrait fonctionner chez les patients atteints de diabète de type 1, dans une étude qu’il a publiée en 2011.

En prolongeant ces travaux, ils ont constaté qu’une proportion importante de ces diabétiques disposait encore d’une réserve d’insuline dans les cellules bêta de leur pancréas. Cette réserve est particulièrement impressionnante au moment du diagnostic, lorsque 50 % de la capacité est encore présente. Cela a ainsi permis d’émettre l’hypothèse que le sémaglutide, qui agit par la stimulation de la sécrétion d’insuline par la cellule bêta, pourrait potentiellement remplacer l’administration d’insuline au moment des repas.

Au fur et à mesure de l’avancée de l’étude, l’auteur explique que les chercheurs ont constaté que même la dose d’insuline basale pouvait être réduite ou complètement éliminée chez une majorité des patients. Ces résultats sont particulièrement surprenants, mais des études plus vastes sur des périodes de suivi prolongées restent nécessaires selon les auteurs.

Références & Sources :
New England Journal of Medicine (DOI :  10.1056/NEJMc2302677), American Diabetes Association, Communiqué de presse en anglais de l’étude (via Eurekalert.org), Jacobs School of Medicine and Biomedical Sciences

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies). Supervision finale du texte : Xavier Gruffat (pharmacien).

Date de dernière mise à jour du dossier :
08.09.2023

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2023 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 08.09.2023
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