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Cannabis

Résumé

Le cannabis est une plante à l’effet psychotrope et antiémétique qui se présente sous forme de joint de cannabis ou de médicaments prêts à l’emploi – THC synthétique, extrait de plante – dans certains pays (Canada, Suisse ou USA). Fumer du cannabis, notamment de façon importante, augmente le risque de schizophrénie et de dépression, selon plusieurs études (lire ci-dessous sous Remarques).

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Remarque : selon la législation suisse (Creapharma.ch est un site basé en Suisse), le cannabis est considéré comme un produit stupéfiant. Le cannabis est une plante avec un effet médicinal contesté, les risques liés à ce produit pouvant être supérieurs aux bénéfices, tout dépend surtout du mode de consommation du cannabis et de ses composants (THC). De plus, chaque personne semble réagir différemment aux effets du cannabis.
Nous nous efforçons sur cette page de décrire au mieux la plante de cannabis en gardant notre esprit critique, sans entrer trop dans une considération sociale ou politique.

Cannabis - Cannabis sativa

Noms

Noms français : cannabis, chanvre indien, chanvre, marihuana, marijuana, kif. Nom pour son usage médicinal : cannabis médicinal, cannabis médical, cannabis thérapeutique
Nom scientifique : Cannabis sativa L.
Nom anglais : Cannabis, Marijuana, Indian Hemp
Nom allemand : Cannabis, Hanf
Nom italien : cannabis, canapa indiana
Nom portugais : maconha
Nom espagnol : marihuana, cánamo
Nom indien : ganja

Famille

Cannabaceae

Principes actifs

– Cannabinoïdes : delta-9 tétrahydrocannabinol (THC), cannabidiol (CBD), terpènes, flavonoïdes, etc.

Parties utilisées

– Feuilles de cannabis (en latin : Cannabis indicae herba), fleurs de cannabis, tiges séchées de cannabis
Il existe des préparations médicinales mélangeant les feuilles et les fleurs (en latin : Folium cum flore).
Remarque : le cannabis médicinal provient souvent des fleurs, car riche en principes actifs.

Effets

Les effets du cannabis varient en fonction de la forme de consommation du produit ainsi que de la concentration en THC :
Sous forme de joint de cannabis :
– Psychotrope, psychoactif, antidouleur

Sous forme de médicament (avec du THC synthétique) :
– Antiémétique (soigne les nausées et vomissements)

Indications

– En Suisse, le médicament Sativex à base de cannabis, vendu sous forme de spray pour utilisation bucale, est disponible sur le marché. En 2023, le Sativex était indiqué notamment lors de sclérose en plaques. Selon le site de référence Compendium.ch, le Sativex est utilisé pour améliorer les symptômes de la spasticité modérée à sévère due à une sclérose en plaques (SEP) chez les patients qui n’ont pas répondu de manière adéquate aux autres traitements antispastiques et qui ont montré une amélioration cliniquement pertinente des symptômes liés à la spasticité lors d’une tentative initiale de traitement. L’utilisation de Sativex en dehors de l’indication approuvée nécessite une autorisation de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

– Au Canada et aux USA certains médicaments à base de cannabis (il ne s’agit pas de joint de cannabis mais de médicaments prêts à l’emploi à base de THC synthétique) sont enregistrés et donc commercialisés en vente sur ordonnance pour lutter contre certaines nausées (conséquences par exemple de certaines chimiothérapies), lors d’anorexie chez les sidéens, lors de sclérose en plaques, etc.

– Douleurs neuropathiques chroniques (lire ci-dessous).

– Epilepsie.

– Manque d’appétit lors de SIDA.

Chez les enfants : 
– Certaines formes rares d’épilepsie (selon The Economist, édition de novembre 2021)
– Autisme (effet favorable possible, lire ci-dessous)

Effets secondaires

Joint de cannabis (danger du cannabis) :
Psychose (notamment schizophrénie, risque reconnu par l’OMS), anxiété (crise d’anxiété), crise de panique (crise d’angoisse), dépression, hallucination, nausées et vomissements, bouche sèche, dépendance (toxicomanie), possibilité de passer plus facilement à une consommation d’héroïne (100’000 héroïnomanes en France, la plupart aurait commencé par une consommation de cannabis), difficulté de mémorisation (proche des symptômes de la maladie d’Alzheimer), diminution de l’éveil et de l’attention, troubles moteurs, troubles du sommeil, cancer (lié à la fumée du joint de cannabis) : en particulier le cancer du poumon, bronchite chronique, augmentation du nombre d’AVC (certains chercheurs l’estiment à +76%, il manque encore des études pour prouver l’éventuel lien de cause à effet).
Environ 9% des gens qui ont fumé du cannabis deviennent dépendants (selon une étude du journal The Lancet parue en octobre 2009).
Fumer du cannabis peut mener à de graves troubles érectiles chez l’homme. Des individus surtout jeunes (20 à 30 ans) fumant plusieurs joints de cannabis par jour peuvent présenter une impotence totale.

Médicaments à base de THC, en vente au Canada et aux USA
Veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à votre spécialiste.

Contre-indications

Joint de cannabis :
Difficulté psychique, fragilités psychiques, maladies psychiques déclarées (schizophrénie), grossesse, allaitement, maladies cardiaques (effet comparable à la fumée de tabac).

Médicaments à base de THC, en vente au Canada et aux USA :
Veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à votre spécialiste.

Interactions

Joint de cannabis :
Eventuellement augmentation de l’effet de différentes substances psychotropes (alcools, café, somnifères)

Médicaments à base de THC, en vente au Canada et aux USA :
Veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à votre spécialiste.

Noms des préparations

En Suisse, demandez conseil à votre pharmacien.

Préparations – Sous quelle forme ? (formes galéniques)

– Capsule molle (deux médicaments en vente au Canada à base de THC synthétique)

– Vaporisateurs sublinguaux à base de THC synthétique

– Solution pour pulvérisation buccale (spray)

Cannabis - Plante médicinale

D’où est originaire le cannabis ?

Le cannabis est originaire d’Asie centrale. Le cannabis peut atteindre une hauteur de 4 m.

Remarques

– La consommation de cannabis (plante en général fumée sous forme de joint), dont le principal composé est le THC, est une molécule qui ne laisse personne indifférent. De nombreux jeunes fument de plus en plus les joints de cannabis (et ses dérivés sous forme de résine comme le haschisch) avec des taux parfois élevés en THC, ce qui provoque selon certains scientifiques des risques de psychoses sérieuses dans la société comme la schizophrénie ainsi que des troubles de la mémoire, d’autres scientifiques se montrent moins critiques face aux effets néfastes du cannabis. Il nous est difficile, malgré de multiples sources, d’avoir un avis tranché sur la question du développement des psychoses liés à la consommation du cannabis, notamment parce que chaque personne semble réagir différemment au THC du cannabis.
La question est donc simple : est-ce que le cannabis révèle les psychoses ou provoque les psychoses ? Affaire à suivre, car les réponses divergent pour le moment. En tout cas, pour toutes personnes fragiles psychiquement, il est déconseillé de consommer du cannabis. Une étude de mai 2023 publiée dans Psychological Medicine (DOI : 10.1017/S0033291723000880) va dans le sens d’un effet très néfaste chez les personnes à risque de schizophrénie, comme Creapharma en a parlé.

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– En revanche, lorsque le THC est synthétisé et dont le dosage est contrôlé, des médicaments intéressants ont pu être mis au point, par exemple pour lutter contre les nausées et les vomissements des chimiothérapies.

Efficacité du cannabis médical :
Les fleurs de cannabis médical (médicinal) indiquées notamment contre les douleurs neuropathiques chroniques (ex. sciatique), les maux de tête (céphalées) ou les douleurs cancéreuses ont une efficacité probable, selon un hors-série du magazine français Science & Vie paru en juillet 2020. Pour arriver à cette conclusion mitigée sur son efficacité, les journalistes du magazine se sont basés notamment sur une méta-analyse australienne parue en 2018 ayant passé au crible 47 études (4743 participants) ayant montré une légère supériorité du cannabis contre les douleurs face à un placebo. Cette étude a été publiée en octobre 2018 dans la revue scientifique Pain (DOI : 10.1097/j.pain.0000000000001293).

– Plusieurs états américains ont légalisé dans les années 2010 notamment l’utilisation du cannabis pour usage “récréatif” (en anglais, recreational use). Des états comme le Colorado, Washington et dès novembre 2016 la Californie autorisent l’utilisation de cannabis à des fins récréatives.
D’autres états, en plus des 3 mentionnés ci-dessus, autorisent l’utilisation du cannabis à des fins médicales comme lors de sclérose en plaques.

Cannabis aux Etats-Unis
– Aux Etats-Unis, selon une étude provenant du groupe de recherche Cowen rapportée par le Financial Times dans un article en novembre 2016, 14% des adultes américains admettent utiliser du cannabis contre 70% des adultes qui boivent de l’alcool et 25% qui fument. Autrement dit, en novembre 2016 le nombre de personnes consommant du cannabis était bien plus bas que ceux buvant de l’alcool.
– Environ 16% des Américains fumaient des joints de cannabis en 2022 contre 7% en 2013, selon une édition de The Economist datant de mars 2023. La libéralisation dans de nombreux états américains est clairement responsable de cette très forte augmentation.

Cannabis et anxiété
Dans une étude sur des souris, l’exposition au cannabis et au stress pendant l’adolescence peut entraîner des troubles anxieux à long terme, caractérisés par la présence d’une peur pathologique. C’est ce que montrent les résultats d’une étude publiée le 8 janvier 2019 dans le journal Neuropharmacology (DOI : 10.1016/j.neuropharm.2018.11.016). Chez les souris adultes, cette exposition affecte l’extinction du souvenir de la peur et provoque des troubles anxieux tels que le syndrome de stress post-traumatique, des phobies ou des crises de panique. Cette étude met en évidence l’influence de facteurs environnementaux tels que le stress sur les effets nocifs de l’exposition au cannabis pendant la petite enfance et émet l’hypothèse que les conséquences de l’usage précoce du cannabis dépendent largement de l’environnement de son utilisation.

Autisme et cannabis 
Un reportage de la TV américaine CNN diffusée le 20 décembre 2021 a montré que l’utilisation de cannabis, en particulier sa molécule active THC, chez des enfants souffrant d’autisme en particulier associé à de la violence (ex. se frapper de nombreuses fois pendant la journée) permettait de soulager cette agitation. Certains parents donnent à leurs enfants des biscuits (ex. cookies) contenant du cannabis. L’utilisation de cannabis est légale dans certains états américains. Selon CNN, quelques études notamment israéliennes ont montré un effet positif du CBD (un autre principe actif du cannabis) pour améliorer les symptômes de l’autisme.

Lire aussi : 
La schizophrénie chez les hommes souvent causée par l’abus de cannabis (mai 2023)
Le CBD peut-il aider contre l’anxiété ?
5 informations à connaître sur le cannabis

Sources & Références :
Financial Times, Compendium.ch, Science & Vie, CNN, The Economist.
Références :
Pain (DOI : 10.1097/j.pain.0000000000001293).

Rédaction : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Dernière mise à jour : 
10.07.2023

Cannabis - Cannabis sativa

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 10.07.2023
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