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Le syndrome de fatigue chronique associée à un déséquilibre de la flore intestinale

NEW YORKUne récente étude de l’Université Columbia a montré que le syndrome de  fatigue chronique (SFC) pourrait être associé à un déséquilibre de la flore intestinale, le  microbiome. Les chercheurs ont découvert des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques chez des personnes souffrant du SFC, appelé aussi encéphalomyélite myalgique (EM). Une partie des participants atteints du SFC souffrait aussi du syndrome de l’intestin irritable (SII).

Syndrome de fatigue chronique

Troubles du sommeil fatigueLe SFC est une maladie complexe fragilisant le patient. Les signes de ce syndrome sont notamment une extrême fatigue après un effort et des douleurs musculaires et articulaires. On estime que jusqu’à 90% des personnes atteints du SFC souffrent aussi du SII. Aux Etats-Unis, de 1 à 4 millions de personnes souffrent du SFC, soit un peu plus de 1% de la population si on retient le chiffre de 4 millions. Les femmes américaines sont 2 à 4 fois plus touchées que les hommes, on ignore pourquoi il y’a une telle différence entre hommes et femmes.

Une sorte de “signature bactérienne”

Les scientifiques américains de l’Université Columbia ont remarqué que des niveaux de certaines espèces bactériennes intestinales – Faecalibacterium, Roseburia, Dorea, Coprococcus, Clostridium, Ruminococcus et Coprobacillus – étaient fortement associées au SFC. Leur abondance relative semble être un moyen prédictif pour diagnostiquer le SFC.

La présence de certaines bactéries, ou l’absence d’autres, semble aussi aider à identifier le SII.

Ces bactéries qui agissent comme des biomarqueurs pourraient permettre de connaître l’intensité des symptômes comme la fatigue et la douleur en cas de SFC.

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques de New York ont recruté 50 patients et 50 personnes en bonne santé (comme groupe contrôle) dans des cliniques spécialisées du traitement du SFC.

Applications pratiques 

« Les personnes souffrant du SFC ont un mélange de bactéries intestinales et des troubles métaboliques associés qui peut influencer la gravité de leur maladie, » a expliqué l’une des scientifiques ayant mené cette étude, Dr. Dorottya Nagy-Szakal de l’Université de Columbia.

Selon le Prof. Brent L. Williams qui a aussi mené cette étude : « Notre analyse suggère qu’on pourrait être capable de diviser en sous-types des patients avec le SFC en analysant le micribiome fécal. ». Le professeur poursuit : « Les sous-types peuvent amener des indices pour comprendre les différences dans la manifestation de la maladie. »

Un autre participant à l’étude, W. Ian Lipkin, conclut le communiqué : « Tout comme pour le syndrome de l’intestin irritable, le SFC pourrait impliquer une panne dans la communication bidirectionnelle entre le cerveau et l’intestin médiée par des bactéries, leurs métabolites et les molécules qu’elles influencent. » Il termine : « En identifiant les bactéries spécifiques impliquées, nous sommes un pas de plus vers un diagnostic plus précis et des thérapies ciblées. »

Cette étude a été publiée online dans la revue scientifique Microbiome le 26 avril 2017. Pour être précis, il s’agit de la Columbia University’s Mailman School of Public Health rattaché à l’Université Columbia à New York dans l’état de New York qui a mené cette étude.

Le 1er mai 2017. Par Xavier Gruffat (pharmacien). Sources : Communiqué de presse de l’étude. Crédit photo : Columbia University’s Mailman School of Public Health, Fotolia.com

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 02.08.2017
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