Publicité

L’exposition à des coronavirus inoffensifs comme le rhume renforcerait l’immunité contre le SRAS-CoV-2 (étude)

ZURICH – L’immunité de la population contre le SRAS-CoV-2, obtenue soit par infection, soit par vaccination, est cruciale pour surmonter la pandémie de la Covid-19. Une équipe de chercheurs dirigée par l’Université de Zurich (UZH) vient de découvrir un autre élément qui contribue à cette immunité : des réponses antérieures en anticorps contre d’autres coronavirus bénins comme le rhume. Selon Alexandra Trkola, directrice de l’Institut de virologie médicale de l’UZH, les personnes qui ont eu de fortes réponses immunitaires à d’autres coronavirus humains bénéficient également d’une certaine protection contre l’infection par le SRAS-CoV-2. Cette étude a été publiée le 22 novembre 2021 dans la revue spécialisée Nature Communications (DOI : 10.1038/s41467-021-27040-x).

Dans leur étude, les chercheurs ont utilisé un test spécialement conçu pour analyser les niveaux d’anticorps contre quatre autres coronavirus humains dans 825 échantillons de sérum prélevés avant l’apparition du SRAS-CoV-2. Ils ont également examiné 389 échantillons provenant de donneurs infectés par le SRAS-CoV-2. En combinant ces analyses avec des modèles informatiques, l’équipe a pu prédire avec précision la capacité des anticorps à se lier aux virus envahisseurs et à les neutraliser.

La réactivité croisée réduit la gravité de l’infection

L'exposition à des coronavirus inoffensifs comme le rhume renforcerait l'immunité contre le SRAS-CoV-2 (étude)

Les chercheurs ont pu démontrer que les personnes ayant contracté le SRAS-CoV-2 présentaient des taux d’anticorps contre les coronavirus responsables des rhumes courants, inférieurs à ceux des personnes non infectées. En outre, les personnes présentant des niveaux élevés d’anticorps contre des coronavirus bénins étaient moins susceptibles de développer des formes graves après avoir contracté le SRAS-CoV-2. L’étude montre qu’une forte réponse en anticorps contre les coronavirus humains augmente le niveau d’anticorps contre le SRAS-CoV-2. Une personne qui a acquis une immunité contre des coronavirus inoffensifs est donc également mieux protégée contre les infections graves par le SRAS-CoV-2 d’après les explications des auteurs. Ce type de réponse immunitaire est appelé “réactivité croisée” et se produit également avec les réponses des cellules T, la ligne supplémentaire du système immunitaire dans la défense contre les infections.

Les individus ne sont totalement protégés contre le SRAS-CoV-2 que peu de temps après s’être remis d’une infection ou avoir reçu une vaccination efficace. C’est à ce moment-là que les taux d’anticorps contre le virus sont encore très élevés. Lorsque ces taux baissent avec le temps, l’infection n’est plus empêchée, mais la mémoire immunologique réactive rapidement les défenses de l’organisme, la production d’anticorps ainsi que la défense des lymphocytes T. À noter que les réponses immunitaires ciblant le SRAS-CoV-2 qui sont mises en place par les cellules mémoire sont beaucoup plus efficaces que les réponses à réaction croisée. Mais même si la protection n’est pas absolue, les réponses immunitaires à réaction croisée raccourcissent l’infection et en réduisent la gravité. Et c’est exactement ce que l’on obtient également par la vaccination, mais de manière beaucoup plus efficace, précise Mme Trkola.

Vers une protection globale contre les coronavirus

On ne sait pas encore si cette réactivité croisée fonctionne également dans le sens inverse. Il reste à déterminer si l’immunité contre le SRAS-CoV-2 – obtenue par la vaccination, par exemple – offre également une protection contre d’autres coronavirus humains. « Si l’immunité contre le SRAS-CoV-2 offre également un certain degré de protection contre l’infection par d’autres coronavirus, nous aurions fait un grand pas vers une protection complète contre les autres coronavirus, y compris les nouveaux variants », explique le virologue. Cette idée est également étayée par le fait que la protection par réaction croisée ne repose pas seulement sur les anticorps, mais très probablement aussi sur les lymphocytes T.

Références & Sources :
Nature Communications (DOI : 10.1038/s41467-021-27040-x)

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), rédaction Creapharma.ch

Date de dernière mise à jour du dossier :
30.11.2021

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2021 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Inscrivez-vous à notre newsletter (gratuit)     Lire aussi :
Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 30.11.2021
Publicité