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5 conseils pour bien prendre ses médicaments en cas de goutte

SAN DIEGO – La goutte, quand elle se manifeste sous forme de crise, peut être extrêmement douloureuse, d’où l’intérêt de prendre correctement et régulièrement les médicaments prescrits par le médecin. La goutte est tellement fréquente aux Etats-Unis, qu’elle considérée parfois comme une épidémie1, avec de nombreuses personnes se rendant aux urgences ou à l’hôpital. Voici un résumé des choses à faire et celles à ne pas faire en cas de goutte concernant les médicaments.

A FAIRE

1. Prenez vos médicaments comme recommandés par votre médecin. Certains agissent contre les douleurs lors de la fameuse crise de goutte comme les AINS (ex. ibuprofène), les corticoïdes ou la colchicine et d’autres vont abaisser le taux d’acide urique dans le sang comme l’allopurinol, on parle des deux piliers du traitement de la goutte. Il est important que vous continuiez à prendre les médicaments qui abaissent le taux d’acide urique (ex. allopurinol) même en cas de crise de goutte qui peut apparaître au début du traitement et en cas d’absence de symptômes. Il est important de prendre les médicaments qui abaissent le taux d’acide urique même lors d’apparition de crises de goutte, car ces médicaments agissent en prévention et non pas en thérapie sur la crise. 

La majorité des cas de goutte provoque une récidive, selon une étude

2. En cas de crise, commencez immédiatement à prendre vos médicaments. Plus tôt vous prendrez vos médicaments et plus vite la crise devrait être résolue. Si vous avez des médicaments contre la crise à disposition (ex. anti-inflammatoires comme l’ibuprofène, la cortisone ou la colchicine) prescrits par votre médecin et que vous savez comment les utiliser alors prenez les au plus vite. Si vous n’avez pas de médicaments ou vous ne savez pas comment les utiliser contactez au plus vite votre médecin ou le service des urgences.
Il est aussi conseillé lors de crise de prendre la dose la plus faible possible et sur la plus petite période de temps possible. Le but est d’éviter des effets secondaires cardiovasculaires, gastro-intestinaux et rénaux avec les AINS (ex. ibuprofène), la cortisone et ses dérivés ainsi que la colchicine. Ce dernier a une fenêtre thérapeutique très étroite, cela signifie qu’il faut être très prudent de ne pas dépasser la dose prescrite par votre médecin (en savoir plus sur la ). En général, la durée du traitement des médicaments contre la crise de goutte est de 5 à 7 jours.
Soyez aussi prêt pour une prochaine crise de goutte, ayez si possible toujours vos médicaments à disposition et sachez bien comment les prendre. Demandez conseil à votre médecin pour vous aider à adopter la meilleure stratégie en cas de crise.

3. Connaissez votre taux d’acide urique et l’objectif à atteindre (en général 6 mg/dL ou moins). Demandez à votre médecin de vous communiquer votre taux d’acide urique dans le sang exprimé en mg/dL ou parfois en πmol. Si vous effectuez une prise de sang par exemple dans un laboratoire d’analyse, votre taux d’acide urique devrait apparaître clairement sur le document remis par le laboratoire. La plupart des sociétés de rhumatologie de référence comme en Europe EULAR ou aux Etats-Unis ACR recommandent d’abaisser le taux d’acide urique à 6 mg/dL ou moins. En langage médical, on parle plus précisément de taux d’acide urique dans le sérum (en anglais : serum uric acid level).

Par exemple, si votre taux d’acide urique lors de votre première visite chez le médecin est de 8 mg/dL mémorisez ce taux comme vous mémoriseriez votre tension ou votre taux de cholestérol. Ensuite, demandez à votre médecin l’objectif (target) à atteindre de ce taux, par exemple 6 mg/dL et là aussi mémorisez ce chiffre.

Remarquez qu’il est important de mesurer le taux d’acide urique chaque 6 mois. On sait que certaines habitudes alimentaires et justement la prise de médicaments comme l’allopurinol changent le taux d’acide urique dans le sang. Une mesure de ce taux vous aidera notamment à savoir si vous êtes ou non en train d’atteindre l’objectif de taux d’acide urique (en général < ou = 6 mg/dL). Dans certaines situations, notamment au début du traitement médicamenteux ou autres cas particuliers, la mesure du taux d’acide urique peut être plus fréquente que chaque 6 mois.

A NE PAS FAIRE

4. Ne prenez pas d’aspirine en cas de douleur. La seule exception est si vous prenez de l’aspirine faiblement dosée (ex. 75-325 mg/jour) pour prévenir des maladies cardiovasculaires. On sait que des doses élevées d’aspirine peuvent changer brusquement la concentration d’acide urique dans le sang et aggraver les symptômes de la goutte. Si vous prenez de l’aspirine et souffrez de goutte, parlez à votre médecin pour trouver d’éventuelles alternatives.

5. N’arrêtez pas de prendre les médicaments prescrits par votre médecin. Pour prévenir de futures crises de goutte, le médecin vous a peut-être prescrit de l’allopurinol ou du febuxostat. Certains patients vont souffrir de crise(s) de goutte de façon paradoxale au début de l’instauration d’un traitement préventif, même si une étude a remis en cause cet aspect. En cas de crise au début d’un traitement comme l’allopurinol, il faudra donc se montrer patient et ne pas arrêter la prise de médicaments. En cas de fortes douleurs lors de crise, demandez conseil à votre médecin.

Quelques conseils alimentaires 

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Article mis à jour le 25 août 2021, écrit à l’origine en 2017. Par Xavier Gruffat (Pharmacien). Sources : Gout & Uric Acid Education Society. Xavier Gruffat était début novembre 2017 au congrès de rhumatologie ACR qui s’est tenu à San Diego (Californie).

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Vidéo sur la goutte, en anglais, publiée le 18 août 2021
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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 25.08.2021
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