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L’arrêt des bisphosphonates pendant 2 ans ou plus augmente le risque de fractures

ostéoporose et sodaSAN DIEGOLes femmes qui arrêtent de prendre des bisphosphonates (appelés aussi diphosphonates) pendant plus de 2 ans, de façon temporaire ou permanente, ont un risque significativement plus élevé de souffrir de fracture de la hanche en comparaison avec celles qui ont continué à prendre leur traitement. Ces résultats proviennent d’une étude présentée lors du congrès américain de rhumatologie ACR qui se tient début novembre 2017 à San Diego en Californie, Creapharma.ch était présent. Les biphosphonates sont des médicaments très prescrits pour prévenir l’ostéoporose

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Ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie fréquente qui mène à une perte de la masse osseuse, mesurée sous forme de densité osseuse. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont plus à risque de développer de l’ostéoporose et souffrir de fractures osseuses. Il faut noter que les femmes de plus de 50 ans sont particulièrement à risque. On estime que les bisphosphonates pourraient ralentir la perte osseuse et diminuer le risque de fractures chez les patients souffrant d’ostéoporose.

Etude

Il s’agit d’une grande étude, car elle a porté sur l’analyse de plus de 150’000 femmes. Arrêter la prise de bisphosphonates après des années de traitement de façon temporaire ou permanente est devenu plus fréquent à cause de mises en garde de l’agence des médicaments américains, la FDA, sur d’éventuels risques à long terme.

Dans cette étude basée sur une population et de cohorte, des chercheurs de l’Université de l’Alabama à Birmingham aux Etats-Unis ont investigué l’impact potentiel de l’arrêt des bisphosphonates sur le risque de fracture de la hanche chez des femmes ayant pris sur une longue période ces médicaments.

Les chercheurs ont utilisé des données provenant de Medicare (une sorte de Sécurité sociale étatique américaine pour retraités) récoltées entre 2006 et 2014 afin d’identifier 156’236 femmes qui prenaient depuis des années de façon régulière des bisphosphonates. Ces femmes prenaient au moins 80% des doses prescrites par le médecin pendant 3 ans ou plus. Les patientes qui prenaient d’autres thérapies pour renforcer les os comme le denosumab, l’oestrogène, le teraparatide ou la calcitonine ont été exclues ou censurées si elles commençaient ces traitements après avoir pris en premier des bisphosphonates. L’âge moyen des femmes  participant à cette étude était de 78,5 ans. Les bisphosphonates les plus utilisés par les participantes étaient l’alendronate et l’acide zolédronique.

Pendant un suivi (follow-up) médian de 2,1 ans des participantes, 40,1% des femmes ont arrêté une thérapie par bisphosphonates pendant au moins 6 mois ou plus. Parmi ces femmes, 12,7% ont recommencé à prendre des bisphosphonates par la suite. Parmi toutes les femmes suivies pendant cette étude, 10,8% sont mortes de différentes causes.

Dans cette étude, les chercheurs ont calculé le taux de fractures de la hanche chez des patientes qui ont pris correctement les bisphosphonates par rapport à celles qui ont arrêté ce traitement. Ils ont aussi analysé la durée de l’arrêt de la prise de bisphosphonates.

« Notre but était d’évaluer le risque de l’arrêt du traitement basé sur la durée de l’arrêt, tout en prenant en compte des facteurs pouvant mener à de la confusion comme la race, le revenu médian, le fait de vivre en milieu urbain ou rural ou d’autres maladies », a affirmé le Dr Jeffrey Curtis dans un communiqué de l’étude. Il est professeur de rhumatologie et d’immunologie à l’Université de l’Alabama à Birmingham (Etats-Unis) et principal auteur de l’étude.

Résultats, 39% plus de risque

Les résultats ont montré qu’au total 3’745 fractures de la hanche se sont déroulées pendant le suivi de l’étude (follow-up). Le taux de fractures de la hanche était le plus haut parmi les femmes qui ont arrêté de prendre des bisphosphonates. Les chercheurs ont aussi relevé que plus la durée de l’arrêt des bisphosphonates était longue et plus le risque de fractures de la hanche augmentait, de façon progressive ou graduelle. Plus précisément, les femmes qui ont arrêté le traitement pendant plus de 2 ans ont montré le plus grand risque de fracture, elles étaient associées à une augmentation significative du risque de fracture de la hanche 39% supérieure aux femmes qui n’ont pas arrêté de prendre les médicaments.

Le Dr Curtis conclut le communiqué en estimant que ces résultats devraient fournir des preuves utiles pour aider les rhumatologues quand ils planifient une thérapie à long terme pour leurs patients souffrant d’une perte de masse osseuse.

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Comme il est d’usage, une étude présentée lors d’un congrès médical est généralement considérée comme préliminaire jusqu’à ce qu’elle soit publiée dans une revue médicale évaluée par des pairs.

Le 6 novembre 2017. Par Xavier Gruffat (pharmacien). Source : communiqué de presse remis aux médias (Xavier Gruffat a reçu une accréditation) lors du congrès annuel de l’ACR qui a eu lieu en novembre 2017 à San Diego en Californie.
Crédits photos : Fotolia.com

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 30.08.2020
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