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Etude sur le fébuxostat, un médicament pour prévenir la goutte

allopurinol et crise de goutteLOUISVILLE (KY) Le fébuxostat (en anglais febuxostat) est un médicament disponible sur le marché depuis environ 10 ans pour prévenir les crises de goutte. Moins utilisé que le classique allopurinol, le fébuxostat reste toutefois une alternative intéressante en cas d’effets secondaires de type cutané provoqué par l’allopurinol (voir infographie en bas de l’article). Le fébuxostat agit comme l’allopurinol sur l’enzyme xanthine oxydase, responsable de la synthèse de l’acide urique. En prenant ce médicament, il s’en suit une réduction de la concentration d’acide urique dans le sang (uricémie). Une nouvelle étude publiée en octobre 2017 a permis de mieux comprendre comment le fébuxostat permet d’atteindre une concentration d’acide urique dans le sérum (en anglais serum uric acid ou sUA) inférieure 6 mg/dL. 

Fébuxostat, informations utiles

On estime que le fébuxostat provoque une diminution du taux d’acide urique plus importante que l’allopurinol. Cette baisse significative et rapide peut toutefois provoquer des crises de goutte au début du traitement. C’est pourquoi il est recommandé d’instaurer un traitement à base de fébuxostat seulement après la disparition complète de la crise de goutte.

Structure de l’étude

Le Dr. Kyle D. Null du Comprehensive Health Insights (CHI) à Louisville (KY) aux Etats-Unis a notamment participé à cette étude. Les scientifiques ont construit l’étude de la façon suivante. Des patients atteints de la goutte et nouvellement traités au fébuxostat (1er février 2009 au 31 décembre 2013) ont été identifiés pour participer à une étude de cohorte rétrospective.  Les patients ont été suivis pendant 365 jours. Des modèles mathématiques ont été utilisés pour mieux connaître l’atteinte des objectifs de la concentration d’acide urique dans le sérum (sUA).

Résultats

L’échantillon de l’étude (678 personnes) a été divisé en un ensemble de données de développement (453 personnes) et en un ensemble de données de validation (225 personnes). Dans l’échantillon de développement, les patients du groupe avec une concentration de sUA inférieure à 6 mg/dL étaient sous fébuxostat pendant une période plus longue, étaient plus adhérents et présentaient un niveau moyen inférieur de concentration de sUA plus bas par rapport aux patient dans le groupe avec une concentration de sUA ≥ 6 mg/dL.
Dans un autre modèle appelé logistique, l’observance du fébuxostat et le taux de sUA de base augmentaient les chances d’atteindre une concentration de sUA inférieure à 6 mg/dL. Dans le modèle de régression linéaire, l’augmentation de l’observance du fébuxostat, le niveau de sUA de référence, l’âge avancé et l’absence d’insuffisance cardiaque étaient associés à une réduction du niveau de sUA.

Conclusions

Parmi les utilisateurs de fébuxostat diagnostiqués avec la goutte dans un contexte réel, la bonne prise (observance) du fébuxostat et un niveau bas de sUA  étaient des prédicteurs les plus puissants pour atteindre l’objectif de la concentration de sUA. Ces résultats peuvent aider les médecins à identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier d’un traitement par fébuxostat et souligner l’importance de l’observance thérapeutique dans cette population de patients.

Cette étude a été publiée le 10 octobre 2017 dans le journal scientifique Dove Medical Press (DOI : 10.2147/CEOR.S139939).

Autre étude

En octobre 2017, une autre étude a montré que le fébuxostat permettait de réduire les crises de goutte dans une étude clinique réalisée en double aveugle avec un contrôle placebo sur 314 adultes souffrant de goutte. Le fébuxostat a aussi réduit la synovite, une inflammation du revêtement sain des articulations, sur une période de 2 ans en comparaison avec un placebo. Le dosage de fébuxostat utilisé par jour était de 40 ou 80 mg. Cette étude a été publiée le 4 octobre 2017 dans le journal scientifique Arthritis & Rheumatology (DOI : 10.1002/art.40233).

infographie sur la colchicine

Le 19 octobre 2017. Par Xavier Gruffat (pharmacien). Source : étude scientifique, Dove Medical Press (DOI : 10.2147/CEOR.S139939).

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 26.10.2020
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