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Vaccin anti-HPV

Le vaccin contre les infections à papillomavirus humains (de l’anglais human papillomavirus, HPV), souvent appelé simplement vaccin anti-HPV, permet de prévenir un nombre très significatif du nombre de cas de cancer du col de l’utérus ainsi que d’autres formes de cancers moins fréquents comme le cancer de l’anus, de la vulve, du vagin, de la gorge et ORL ou du pénis. La vaccination permet, en plus de la prévention du cancer, de prévenir les verrues génitales provoquées par les HPV. Il existe environ 200 types différents de HPV, mais une dizaine seulement provoquent des cancers (on parle de virus oncogènes). Les vaccins récents comme le Gardasil® 9 agissent sur 9 HPV différents (type 6, 11 – ces deux sont responsables de verrues génitales, et type 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 – qui mènent à des cancers.

– La vaccination est recommandée chez les jeunes adolescents (aux Etats-Unis entre 11 et 12 ans, en France et en Suisse entre 11 et 14 ans, lire ci-dessous), car une vaccination à cet âge permet au corps de produire un nombre important d’anticorps dirigés contre les virus HPV, surtout ceux oncogènes.
En Suisse, pour les jeunes filles de 11 à 14 ans, la vaccination contre les HPV est recommandée comme vaccination de base, indispensable pour la santé individuelle et publique. Pour les garçons et les jeunes hommes de 11 à 26 ans, en revanche, la recommandation de vaccination est complémentaire et relève de la responsabilité individuelle1.

cancer du col de l'utérus introduction

Efficacité du vaccin
On estime que le vaccin anti-HPV a une efficacité d’environ 90% pour prévenir les cancers provoqués par les HPV.
Aux Etats-Unis, des statistiques citées par le Wall Street Journal du 12 septembre 2017 estiment à 30’000 le nombre de cas de cancer provoqués par les HPV (lire ci-dessous pour mieux comprendre ces virus) chaque année. En France, ce nombre est évalué en 2023 à environ 4580 femmes.
Dans sa vie, la probabilité de rencontrer un HPV est évaluée à environ 80%.

Situation vaccinale en France et recommandations
– En France, le vaccin anti-HPV a été autorisé en 2007 (2006 aux Etats-Unis) et indiqué à cette époque seulement pour les filles et jeunes adolescentes. Fin 2022, seulement 41,5% des jeunes filles de 15 ans avaient reçu les 2 doses du vaccin, chez les garçons le nombre était de 8,5%2. Selon un article du Figaro du 26 juin 2017 (version online), moins de 2 jeunes filles sur 10 sont vaccinées, il y a donc eu une certaine progression en France en quelques années. Le Figaro précise qu’en 2015 seulement 14% des jeunes filles françaises de 15 ans ont reçu un schéma vaccinal complet (anti-HPV). C’est moins que dans de nombreux pays industrialisés comme l’Angleterre ou la Suède avec plus de 80% des adolescentes vaccinées. Les vaccins disponibles en France sont le Gardasil® 9 (protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58), vaccin recommandé chez les jeunes en France, et le Cervarix® (protège contre les HPV 16 et 18). En France, la vaccination est recommandée par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans.
Collèges français
En France, la vaccination gratuite (avec Gardasil® 9, vaccin recommandé) a lieu dans les collèges dès la rentrée 2023.
Lire aussi : Cancer du col : une étude rassure sur les risques des vaccins

Situation vaccinale en Suisse et recommandations
– En Suisse, depuis 2015 le vaccin est recommandé autant chez les filles que chez les garçons. Le vaccin est administré en général avant le début de l’activité sexuelle, souvent entre 11 et 14 ans. La vaccination est gratuite chez les filles et garçons (âgés de 11 à 26 ans). La vaccination contre les HPV est a été recommandée depuis 2008 pour les filles et les adolescentes, et depuis 2015 pour les garçons et les adolescents, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
– Alors que 59% des filles et 17% des garçons étaient vaccinés contre les papillomavirus humains (HPV) entre 2017 et 2019, ils étaient 71% des filles et 49% des garçons à l’être entre 2020 et 2022. Ces chiffres ont été publiés le 28 août 2023 par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans son bulletin d’informations.
– En septembre 2023, 2 vaccins étaient commercialisés en Suisse, selon nos informations. Il s’agit du Gardasil 9® et Cervarix®. Pour le Gardasil 9®, le schéma de vaccination chez les enfants et jeunes adolescents de 9 à 14 ans est de 2 doses à 0 et 6 mois (2ème dose après 6 mois). Pour le Cervarix®, selon des informations du site suisse Compendium.ch (consulté le 12 septembre 2017), la posologie conseillée est de 3 doses chez les enfants et adolescents âgés entre 10 et 15 ans (notamment aux mois 0, 1 et 6). Lisez la notice d’emballage ou demandez conseil à votre médecin ou pharmacien pour plus d’informations sur ces vaccins.

Situation vaccinale aux Etats-Unis et recommandations
– Aux Etats-Unis, le vaccin anti-HPV est recommandé chez les garçons et filles âgés entre 11 et 12 ans comme le relève un article du Wall Street Journal le 12 septembre 2017. Les enfants et adolescents avant l’âge de 15 ans devraient recevoir 2 doses du vaccin à au moins 6 mois d’intervalle, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Idéalement une fille ou un garçon devrait se faire vacciner la première fois à 11 ans et 6 mois après recevoir la 2ème dose du vaccin. Les CDC recommandaient par le passé 3 doses pour les moins de 15 ans et ont changé leur directive en 2016 (en passant à seulement 2 doses).
– Par contre, les CDC relèvent que les personnes se faisant vacciner pour la première fois à 15 ans ou plus devraient recevoir non pas 2 doses mais 3 doses du vaccin avec une administration de ces 3 doses aussi à au moins 6 mois d’intervalle.
– Toujours selon l’article du Wall Street Journal de septembre 2017, le vaccin anti-HPV peut être administré chez des enfants âgés de 9 ans, également en 2 doses administrées à au moins 6 mois d’intervalle.

Une minorité d’adolescents se fait vacciner (Etats-Unis)
– Aux Etats-Unis, un rapport officiel publié en août 2017 avec une participation des CDC a montré que seulement 43% des adolescents recevaient la série entière de vaccin anti-HPV, c’est-à-dire avant 15 ans 2 vaccins. Les régions plus conservatrices (qui votent en général pour les Républicains comme le Texas) des Etats-Unis, mais aussi les régions rurales sont en général moins favorables à la vaccination anti-HPV. Pour les milieux conservateurs, cette vaccination associée à une MST chez de jeunes adolescents pourrait les inciter à avoir plus de relations sexuelles, favorisant la promiscuité. Pour les milieux libéraux et plus progressistes, il s’agirait d’un mythe et le vaccin anti-HPV, qui s’avère véritablement efficace pour prévenir différentes formes de cancer, n’augmente pas l’activité sexuelle des adolescents. Un sentiment anti-vaccin répandu ces dernières années en Occident expliquerait aussi pourquoi une minorité d’adolescents aux Etats-Unis reçoit un schéma complet de vaccination.
– Par comparaison, selon ce même rapport ou sondage d’août 2017, 88% des adolescents ont reçu le vaccin Tdap (qui protège contre le tétanos, la diphtérie et le pertussis ou coqueluche) en 2016. Normalement le médecin devrait administrer le vaccin Tdap et anti-HPV en même temps (c’est-à-dire entre entre 11 et 12 ans).
– Ce rapport a aussi montré que moins de garçons se font vacciner que de filles, malgré le fait qu’aux Etats-Unis la vaccination est recommandée autant chez les garçons que filles. Mais il est vrai qu’à l’origine (en 2006 aux Etats-Unis, en 2007 en France) le vaccin anti-HPV était indiqué seulement chez les filles. L’indication pour les garçons date de 2011 (aux Etats-Unis).

Extension vaccin Gardasil à des personnes plus âgées (octobre 2018)
Aux États-Unis, l’agence de régulation des médicaments – la FDA, a étendu le 5 octobre 2018 l’indication du vaccin contre les HPV ou virus du papillome humain, le Gardasil® (aux États-Unis appelé Gardasil 9, du nom des 9 souches différentes de HPV qu’on trouve dans ce vaccin). Ce vaccin qui prévient notamment le cancer du col de l’utérus était jusqu’à cette date indiqué chez des enfants, adolescents et personnes âgées jusqu’à l’âge de 26 ans. Cette extension de l’indication aux personnes plus âgées se base sur une étude réalisée sur des femmes âgées de 27 à 45 ans qui a montré qu’une version de ce vaccin était très efficace pour prévenir pour ce groupe d’âge des infections aux HPV, les verrues génitales et certaines formes pré-cancéreuses comme de la vulve, comme le relève un article du New York Times publié en octobre 2018. Aux États-Unis environ 14 millions d’hommes et femmes (5% de la population) sont infectés par le HPV chaque année, principalement par voie sexuelle, selon les CDC américains. Chaque année aux Etats-Unis environ 12’000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du col de l’utérus causé par certains virus du papillome humain (HPV) et environ 4’000 femmes en meurent.

Lire aussi : virus papillomavirus humains (VPH)

Sources & Références :
The Wall Street Journal (édition du 12 septembre 2017), Keystone-ATS (principale agence de presse suisse), Le Figaro (plusieurs éditions), RTS (Radio Télévision Suisse), Compendium.ch, The News York Times, FDA.

Dernière mise à jour : 
04.09.2023

Crédits photos :
Adobe Stock, Creapharma.ch

Rédaction : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Keystone-ATS, le 28 août 2023
  2. Santé publique France, via Le Figaro du 4 septembre 2023

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 04.09.2023
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