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Infarctus du myocarde

Définition

 Infarctus du myocarde résuméL’infarctus du myocarde est due à l’obstruction d’une artère au niveau du cœur, appelée artère coronaire, par une plaque d’athérome. Ces plaques sont formées surtout de cholestérol, d’où la nécessité de traiter un excès de cholestérol. Il en résulte de cette occlusion une mort du tissu cardiaque (nécrose ischémique), car ce dernier n’est plus irrigué, plus «nourri» par du sang riche en oxygène. Lorsqu’une petite partie du cœur est atteinte, il peut s’instaurer une insuffisance cardiaque. Par contre, une nécrose importante, va conduire à un arrêt cardiaque à l’issue souvent fatale. Des troubles du rythme cardiaque peuvent aussi apparaître suite à un infarctus.
Les symptômes d’un infarctus du myocarde ressemblent beaucoup à l’angine de poitrine stable. Mais lors d’infarctus du myocarde, la circulation coronarienne est totalement arrêtée, contrairement à l’angine de poitrine stable, où le flux sanguin coronarien est diminué. Cela dit, une angine de poitrine instable est un signe précurseur d’infarctus du myocarde.

Urgence médicale
En cas de soupçon d’un infarctus, il faut réagir très rapidement en appelant le numéro d’urgence (144 en Suisse, 15 en France, 911 aux Etats-Unis et Canada).
En cas d’infarctus du myocarde, le but est de soulager les douleurs, mais surtout de sauver la vie du malade. Une fois le patient rétabli, il sera nécessaire de le suivre en lui administrant les médicaments adéquats afin de prévenir des complications ainsi que des récidives.

Prévention, aspects pratiques
Les proches pourront également être informés pour reconnaître rapidement un début d’infarctus du myocarde, afin d’agir rapidement et non seulement sauver la vie du malade mais également prévenir les complications d’un infarctus du myocarde. Lors d’infarctus du myocarde, une hospitalisation d’urgence est toujours nécessaire.

Epidémiologie

L’infarctus du myocarde est la principale cause de mortalité dans les pays industrialisés.

– Aux Etats-Unis, environ 735’000 souffrent d’un infarctus du myocarde chaque année, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

– En Suisse, en 2020 l’Office fédéral de la statistique (OFS) indiquait que l’infarctus du myocarde avait causé la mort de 9’568 hommes et 10’943 femmes.

Causes

Découvrez notre article complet sur les causes de l’infarctus du myocarde

Personnes à risque & Facteurs de risque

Les personnes susceptibles de développer un infarctus du myocarde sont les hommes, les personnes âgées et les personnes dont la famille a déjà vu un membre souffrir d’un infarctus du myocarde avant l’âge de 60 ans.

On appelle cela les facteurs de risque non modifiables de l’infarctus du myocarde :
– l’âge
– le sexe. Lire aussi : Infarctus du myocarde chez la femme, 5 informations essentielles à connaître
– l’hérédité

Il existe également des facteurs modifiables influençant l’apparition d’un infarctus du myocarde. Ces facteurs sont les suivants :
– sédentarité
– alimentation
– tabagisme
hypertension
diabète
surpoids et surtout obésité
stress
psoriasis
– insuffisance rénale chronique
– utilisation de drogues illicites (ex. cocaïne)

Détail de certains facteurs de risque

L’âge et le sexe
– Les hommes de plus de 50 ans (certaines sources parlent de 45 ans) ainsi que les femmes au-delà de 60 ans (certaines sources parlent de 55 ans) risquent plus facilement de souffrir d’un infarctus du myocarde.
En effet, les femmes, de par les oestrogènes (hormones féminines) sont protégées jusqu’à la ménopause contre l’infarctus du myocarde – les oestrogènes ayant un bon effet protecteur sur les artères coronaires. En revanche, après la ménopause, la production des oestrogènes diminue, raison pour laquelle les femmes au-delà de 60 ans risquent également de souffrir d’un infarctus du myocarde.

L’hérédité
Il existe des familles de «cardiaques» qui sont plus à même de faire des infarctus du myocarde. Ces personnes devraient d’autant plus faire attention à leur hygiène de vie, afin d’éviter un infarctus du myocarde.

La sédentarité
La sédentarité favorise le surpoids qui ensuite peut entraîner la survenue d’un infarctus du myocarde.
Selon une étude australienne parue en mai 2014, le principal facteur de risque qui affecte le coeur des femmes âgées de plus de 30 ans est le manque d’exercice. Avant 30 ans, le principal facteur de risque est le tabagisme.

L’alimentation
Les graisses sont à éviter, à cause de leur teneur en cholestérol et en graisse neutre (triglycéride). Ces graisses, consommées en excès, se déposent peu à peu sur les artères, en provoquant, à la longue, de l’athérosclérose, cause de l’infarctus du myocarde. Il ne s’agit pas de ne plus du tout manger ce qui est gras, mais d’en limiter leur consommation.
Il faut éviter l’alcool. Cependant, le vin rouge a un effet protecteur des vaisseaux sanguins du cœur, mais à raison de 1 à 2 verre(s) de vin rouge par jour!

Le tabagisme
– Le tabagisme est un facteur de risque avéré des maladies cardiaques, en favorisant l’athérosclérose des artères du cœur. Un fumeur s’expose à un risque 3 fois plus grand de souffrir d’un infarctus du myocarde qu’un non-fumeur.
– Non seulement la fumée nuit à la santé des fumeurs, mais représente aussi un facteur de risque pour l’entourage du fumeur, exposé au tabagisme passif.

Hypertension artérielle
L’hypertension artérielle surcharge les artères et les abîme. Cela entraine un risque élevé d’athérosclérose et donc d’infarctus du myocarde. Lors de la prise de la pression, deux mesures sont effectuées, la mesure de la tension systolique et diastolique.

– La tension systolique doit se trouver entre 120 et 140 (mm Hg)
– La tension diastolique doit se trouver entre 80 et 90 (mm Hg)

Remarquons qu’une mesure ne signifie pas grand chose, vu que la pression fluctue durant la journée. Si la pression artérielle dépasse les valeurs limites à plusieurs reprises, on parlera d’hypertension.

Diabète
Le diabète est une maladie sournoise, car silencieuse et pouvant entraîner de nombreuses complications, telles que l’athérosclérose et ensuite un infarctus du myocarde. Il s’agit donc de prévenir le diabète (de type II), ce qui diminuera les problèmes cardiovasculaires.

Surpoids-obésité
Le surpoids est un facteur de risque modifiable des maladies coronariennes.
On tient compte non seulement de l’IMC (Indice de Poids Corporel) et du tour de taille. L’IMC, qui est le rapport entre le poids et le carré de la taille (grandeur) devrait se situer entre 19 et 25, tandis que le tour de taille chez les femmes ne devrait pas dépasser 88 cm et chez les hommes, il devrait être inférieur à 102 cm.
– IMC de 19 à 25: poids normal, situation idéale
– IMC de 25 à 30: surpoids
– IMC de 30 à 35: obésité avérée
– IMC de plus de 35: obésité sévère

Stress
Le stress peut faire augmenter la pression artérielle et du coup être un facteur de risque d’infarctus du myocarde. On ne parle pas du stress «normal», celui que l’on ressent avant de monter sur scène, mais bien du stress ressenti constamment, occasionné par les tensions psychiques, l’énervement au quotidien.

Symptômes

Découvrez notre article complet sur les symptômes de l’infarctus du myocarde

Diagnostic

Le diagnostic d’un infarctus du myocarde se fait par l’anamnèse des symptômes du malade, puis, si cela ne suffit pas, par un électrocardiogramme (ECG) et d’autres méthodes de diagnostic.

Electrocardiogramme (ECG)

L’électrocardiogramme (ECG), va confirmer ou poser le diagnostic d’un infarctus du myocarde. En effet, les ondes décrites sur l’électrocardiogramme, caractéristiques d’un infarctus du myocarde, montreront une activité anormale du cœur.

Angiographie et imagerie médicale

Le médecin peut effectuer une angiographie, une technique d’imagerie médicale pour observer les vaisseaux sanguins. Un colorant spécial est injecté dans le système sanguin du patient. L’agent colorant permet notamment  de mettre en évidence les zones étroites et engorgements au niveau des artères coronariennes, qui peuvent être visualisés par des techniques de rayon-X. Il est aussi possible d’utiliser des CT et IRM pour visualiser les  zones étroites et engorgements au niveau des artères coronariennes.

Analyses biologiques

Par des analyses sanguines, il est possible de retrouver des protéines spécifiques au muscle cardiaque, les CPK MB et de la troponine I ou T dès la 6ème heure suivant un infarctus du myocarde. Cette analyse permettra surtout de confirmer le diagnostic. Il ne faut jamais attendre le résultat de cette analyse pour démarrer un traitement contre l’infarctus du myocarde. En effet, lors d’infarctus du myocarde, le temps joue en défaveur du malade. Il faut agir très vite afin d’éviter les séquelles de la maladie et sauver la vie du malade.

Echocardiogramme

Une autre technique d’analyse du coeur que l’ECG. Cet examen permet d’identifier si une partie du coeur a été endommagée par un infarctus du myocarde.

Test du stress

A l’effort, sur un tapis roulant, un ECG est pratiqué sur le patient. Il existe différents tests du stress.

Remarque
Attention, certains examens cardiaques régulièrement effectués comme l’angiographie ne permettent pas toujours de détecter un risque d’infarctus ou des troubles cardiaques, notamment chez la femme. Il est important de se rendre chez un cardiologue ou un médecin avec une grande connaissance du risque cardiaque féminin. En pratiquant certaines analyses sanguines, en plus des examens cardiaques traditionnels, le médecin pourra éventuellement identifier des protéines et enzymes spécifiques de troubles au niveau du muscle cardiaque.

Complications

Les complications d’un infarctus du myocarde sont

– l’apparition d’une insuffisance cardiaque

– l’arrêt cardiaque

– le décès

Traitements

Le traitement d’un infarctus du myocarde est différent lors de crise aiguë ou dans la prévention de récidive.

Crise aiguë d’infarctus du myocarde

Lors de crise aiguë d’un infarctus du myocarde, il est essentiel d’agir vite. La vitesse du traitement déterminera non seulement la survie du malade, mais aura également des répercussions sur des éventuelles séquelles.

Un infarctus du myocarde représente une urgence médicale. Il est alors nécessaire d’appeler une ambulance, afin que le malade puisse être très rapidement pris en charge et être amené à l’hôpital. Ainsi, lorsqu’une personne se plaint de douleur thoracique, irradiant dans l’épaule et le bras gauche, il faut tout de suite appeler l’ambulance.

Après un électrocardiogramme, le médecin délivrera des médicaments en urgence. En général, ce traitement médicamenteux consistera en l’administration d’anti-douleurs, de tranquilisants pour calmer l’angoisse (du diazépam), de fibrinolytiques en injection locale pour dissoudre le caillot sanguin, de l’aspirine, du clopidogrel à 300 mg. Le médecin donnera également si nécessaire des dérivés nitrés ainsi qu’un anti-arythmique.

Stent
Ensuite, il sera possible d’effectuer une angioplastie. L’angioplastie consiste à dilater une artère bouchée, à l’aide d’un ballonnet que l’on gonfle. Ensuite, le médecin y pose un stent, objet métallique permettant à la structure de tenir en place et au sang d’affluer à nouveau dans l’artère et irriguer le cœur.

Prise en charge, traitement de fond suite à un infarctus du myocarde

Une fois le malade rétabli, il s’agira de le prendre en charge et de lui donner les médicaments adéquats pour éviter des récidives d’infarctus du myocarde.

Médicaments
Le médecin donnera comme traitement l’aspirine, le clopidogrel à 75 mg (anti-agrégant plaquettaires), des fondaparinaux ou de l’exaparine qui empêchent la formation de caillot sanguin (anticoagulant), un bétabloquant (ex. bisoprolol) ou un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IECA) pour soutenir la fonction cardiaque, ainsi que des statines ou des fibrates pour prévenir l’apparition de plaques athéromateuses due à un excès de cholestérol. Ce traitement permettra de prévenir une thrombose, donc la survenue d’un infarctus du myocarde. La nitroglycérine, qui dilate les vaisseaux sanguins, peut aussi être utilisée dans la prévention de l’infarctus du myocarde.

A côté du traitement médicamenteux, il sera essentiel de rééduquer le patient, c’est-à-dire de corriger ses mauvaises habitudes et lui donner des notions de bonne hygiène de vie. En effet, suite à un infarctus du myocarde, le cœur est affaibli, provoquant souvent une insuffisance cardiaque. Il est possible de donner de la digoxine, afin de renforcer le muscle cardiaque.

Une rééducation alimentaire est à envisager ainsi que la mise en place d’activités physiques adéquates, en général sous surveillance médicale. En effet, le cœur ne peut plus, suite à un infarctus du myocarde, travailler à la même intensité qu’avant. Il s’agit donc de l’entraîner, mais tout en le ménageant.

Chirurgie :
Dans certains cas, une chirurgie peut être réalisée par le médecin (en plus de la classiques angioplastie et pose d’un stent), avec notamment un pontage aorto-coronarien (en anglais coronary artery bypass surgery).

Remèdes naturels (prévention seulement)

 Infarctus du myocarde remèdeManger du chocolat deux fois ou plus par semaine divise par trois environ le risque de mortalité cardiovasculaire quand on a déjà fait une attaque cardiaque (infarctus du myocarde), selon une étude parue en août 2009.

Bons conseils

– Il est essentiel, lors du traitement de l’infarctus du myocarde, de prendre rigoureusement ses médicaments, afin d’éviter des récidives. De plus, un contrôle régulier chez le médecin est nécessaire. En effet, ce dernier fera régulièrement des analyses, afin de contrôler l’état du patient et adapter son traitement si nécessaire.

– S’il y a trop de médicaments à prendre, il est possible de se munir d’un semainier, afin d’aider à la compliance, c’est-à-dire une prise correcte et régulière des médicaments.

– En plus du traitement médicamenteux, des mesures hygiéno-diététiques sont conseillées. Chez un patient ayant subi un infarctus du myocarde, il est nécessaire de voir avec son médecin quelles sont les activités physiques adapatées, car le cœur a été affaibli par l’infarctus du myocarde. Il ne faut donc pas faire des sports brusques ou trop fatiguant pour le cœur. Par contre, une activité physique régulière est fortement conseillée.

Exercice après un infarctus du myocarde

Après avoir souffert d’un infarctus du myocarde, faire trop d’exercice physique peut tuer, comme l’a montré une étude américaine publiée en août 2014 dans la revue Mayo Clinic Proceedings. La limite se situe vers 150 minutes de sport par semaine ou 75 minutes d’exercices vigoureux, autrement dit faire plus de sport que 150 min. ou 75 min (intensifs) par semaine augmente la mortalité chez des patients ayant souffert d’une crise cardiaque.
On estime que des patients souffrant de maladies cardiovasculaires devraient presque tous faire de 30 à 40 minutes d’exercice quasiment tous les jours mais pas plus d’une heure.

– Une étude française parue en septembre 2011 a montré que le vin rouge a des effets bénéfiques sur des patients opérés du coeur. En effet une consommation modérée de vin rouge (1 à 2 verres par jour) améliore la fluidité du sang, fait chuter le taux de cholestérol et augmente le niveau d’antioxydants chez des patients ayant été victimes d’un infarctus du myocarde. L’étude a été menée avec un vin de Bourgogne de garde, riche en tanins et en anti-oxydants.

Prévention

Découvrez notre article complet sur la prévention de l’infarctus du myocarde 

News

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– L’alcool consommé avec modération, bon pour le cœur ? Cela dépend
– Des antidouleurs fréquemment utilisés plus dangereux qu’on ne le croit (étude)
– Infarctus du myocarde chez la femme, 5 informations essentielles à connaître

Lire aussi : maladie coronarienne 

Sources & Références :
Mayo Clinic, CBSNews

Rédaction : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Dernière mise à jour : 
13.08.2023

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 13.08.2023
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