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Insuffisance cardiaque

Résumé sur l’insuffisance cardiaque

Insuffisance cardiaque résuméL’insuffisance cardiaque est une pathologie du muscle cardiaque résultant en un déficit du pompage du sang par le cœur. Ainsi, le cœur n’arrive pas à envoyer assez de sang dans les différents organes du corps, provoquant plusieurs effets collatéraux, comme une insuffisance rénale, des oedèmes ou une insuffisance pulmonaire.
L’insuffisance cardiaque touche essentiellement les personnes âgées et se rencontrera de plus en plus fréquemment, dû au vieillissement de la population. A partir de 80 ans, environ 10% des personnes souffrent d’insuffisance cardiaque.

Les causes peuvent être nombreuses comme un taux élevé de cholestérol, l’infarctus du myocarde, le diabète, l’obésité ou encore l’hypertension. L’insuffisance cardiaque caractérise la phase finale des cardiopathies, comme une conséquence ou une complication de ces maladies cardiaques.
Insuffisance cardiaque fatigueLes principaux symptômes lors d’insuffisance cardiaque sont la fatigue, un essoufflement anormal pendant l’effort, la somnolence, la confusion, les oedèmes, une prise de poids, etc. Il faut savoir que l’insuffisance a une évolution lente et dans les premières années la maladie est asymptomatique, c’est-à-dire qu’elle ne présente pas de symptômes.
Le diagnostic de l’insuffisance cardiaque consiste en premier lieu à détecter les symptômes, suivi par un examen clinique. Le médecin pourra également procéder à une radiographie, un électrocardiogramme afin d’évaluer la fonction cardiaque. L’échographie cardiaque est souvent la méthode privilégiée par les médecins.

De nombreux médicaments sont utilisés pour traiter l’insuffisance cardiaque. Le médecin aura recours aux antihypertenseurs, aux diurétiques ou encore aux inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA). En 2020, une étude (lire sous Traitements ci-dessous) présentée à un congrès de cardiologie a montré qu’un antidiabétique de la famille des inhibiteurs SGLT2, l’empagliflozine, permettait de diminuer la mortalité de l’insuffisance cardiaque de façon significative. Par la suite des études ont montré que d’autres inhibiteurs SGLT2 peuvent être utilisés contre l’insuffisance cardiaque. En Suisse, la dapagliflozine et l’empagliflozine ont été autorisés pour le traitement de l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite1.

Dans des cas avancés, une transplantation cardiaque peut être envisagée.

A côté de cette panoplie médicamenteuse, il est possible d’améliorer son pronostic vital en s’occupant de sa forme physique et de son alimentation.

Définition

Une insuffisance cardiaque est le résultat de la diminution de la capacité de pompage du cœur. Le débit cardiaque est fortement diminué, occasionnant de nombreux effets secondaires, tels que:

– Une congestion veineuse, due à un retour veineux faible, apparition d’oedèmes, ainsi qu’augmentation de volume de certains organes comme le foie.

– Une congestion pulmonaire, car stagnation dans les poumons, affaiblissement de la fonction pulmonaire, respiratoire

Muscle cardiaque

Le muscle cardiaque étant composé de deux parties (cœur gauche et cœur droit), chez les jeunes, les effets pourront être différents selon la partie atteinte. On précisera alors si c’est une insuffisance cardiaque du côté droit ou gauche. Par contre, en ce qui concerne les personnes plus âgées, les deux parties du cœur sont en général atteintes de la même manière.

L’insuffisance cardiaque se divise en deux types principaux, l’insuffisance cardiaque systolique (la plus fréquente) et l’insuffisance cardiaque diastolique.

Dans l’insuffisance cardiaque systolique, le cœur se contracte moins, n’arrive pas à envoyer tout le sang. Une partie du sang reste dans les ventricules (cavités cardiaques inférieures), provoquant par la suite, une accumulation de sang dans les veines.

Dans l’insuffisance cardiaque diastolique, le cœur ne se relâche pas après la contraction. Ainsi, ses cavités ne se remplissent pas normalement et une accumulation de sang dans les veines se fait également.

Epidémiologie

– En France, on estime qu’environ 1 million de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque.

– Dans le monde on estime que 26 millions de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque.

Âge et insuffisance cardiaque :
– A partir de 80 ans, environ 10% des personnes souffrent d’insuffisance cardiaque.
– Entre 40 et 59 ans, 1% environ sont touchés par cette maladie et entre 60 et 79 ans la prévalence de la maladie se monte à 6%.

Hospitalisation et décès :
– Une première admission à l’hôpital pour insuffisance cardiaque chronique signifie un risque de mortalité de 45 % en un an. L’insuffisance cardiaque entraîne plus d’hospitalisations que toutes les formes de cancer réunies2.
– 78 % des patients souffrant d’insuffisance cardiaque sont hospitalisés au moins deux fois par an3.

Causes

L’insuffisance cardiaque peut être provoquée par tous les troubles qui touchent le cœur de manière directe ou indirecte. En principe, l’insuffisance cardiaque est unilatérale. Si elle touche la capacité à pomper le sang du cœur à l’extérieur, on parle d’insuffisance cardiaque systolique (ICS). Par contre, on parlera d’insuffisance cardiaque diastolique (ICD), lorsque c’est un trouble de la capacité de remplissage sanguin. Chez les personnes âgées ou lors de certaines maladies comme l’hypertension, on peut trouver les deux types d’insuffisance cardiaque en même temps

Dans tous les cas, lors d’insuffisance cardiaque, le corps aura recours à un mécanisme de compensation. Ce mécanisme permettra un meilleur fonctionnement cardiaque à court terme, car à la longue, cela aggravera l’insuffisance cardiaque.

INSUFFISANCE CARDIAQUE SYSTOLIQUE (ICS)

Lors d’insuffisance cardiaque systolique, le cœur perd sa capacité à se contracter de manière correcte, afin de permettre au sang d’être envoyé dans la circulation sanguine. En effet, dans ce cas, les maladies qui provoquent l’insuffisance cardiaque systolique abîment le muscle cardiaque. C’est le cas notamment des maladies suivantes:

– Les maladies des artères coronariennes: le cœur n’est plus correctement oxygéné.

– La myocardite (inflammation du muscle cardiaque): suite à des infections. La maladie de Chagas peut être une cause d’insuffisance cardiaque, comme c’est le cas au Brésil. Dans ce pays, environ 10% des cas d’insuffisance cardiaque sont provoqués par la maladie de Chagas, une maladie parasitaire causée par le trypanosome Trypanosoma cruzi.

– Les maladies des valvules du cœur : provoquent un reflux du sang dans le cœur.

– Les arythmies cardiaques.

– L’hypertension artérielle pulmonaire: le cœur travaille davantage, se dilate et une insuffisance cardiaque systolique s’installe.

– L’embolie pulmonaire.

Certaines autres affections provoquent une insuffisance cardiaque systolique indirecte, se sont les maladies suivantes:

– L’anémie : le cœur doit travailler plus pour apporter la quantité nécessaire au reste du corps.

– Les troubles de la thyroïde (hypo- et hyperthyroïdie). Une hyperthyroïdie stimule davantage le cœur et l’affaiblit, tandis qu’une hypothyroïdie produit moins d’hormones. Or le cœur est un organe dépendant de ces hormones thyroïdiennes et finit par s’affaiblir à cause de leur faible taux. Voir aussi: la crise thyréotoxique (une grave complication de l’hyperthyroïdie).

– L’insuffisance rénale: les reins n’arrivent pas à bien éliminer. Le cœur doit alors pomper plus de sang et se fatigue.

Insuffisance cardiaque cause

– L’infarctus du myocarde: à cause de la mort de cellules cardiaques, une insuffisance cardiaque peut se développer.

– Le diabète et l’hypercholestérolémie. L’hyperglycémie et l’hypercholestérolémie favorisent un dépôt de graisse au niveau des artères en les bouchant, ce qui peut fatiguer le coeur.

– L’obésité. De façon indirecte, l’obésité favorise le diabète, l’hypertension, etc.

INSUFFISANCE CARDIAQUE DIASTOLIQUE (ICD)

Lors d’insuffisance cardiaque diastolique, le cœur a de la peine à se remplir, en général, cela vient avec l’âge. En effet, les parois cardiaques deviennent plus rigides. Les autres causes de l’insuffisance cardiaque diastolique sont:

– L’hypertension artérielle.

– Les infections provoquant un raidissement des parois cardiaques.

– La péricardite (inflammation de l’enveloppe du cœur).

LES MECANISMES DE COMPENSATION

Lors d’insuffisance cardiaque, le corps a recours à plusieurs mécanismes de compensation. Ces mécanismes sont très utiles et efficaces après un infarctus du myocarde, par exemple. Cependant, à long terme, ils vont aggraver l’insuffisance cardiaque.

Ces mécanismes sont les suivants:

– Libération des hormones adrénaline et noradrénaline: ces dernières vont faire augmenter la fréquence et le travail cardiaque, afin d’augmenter le débit cardiaque (=augmenter la quantité de sang pompé dans la circulation).

– Réduction de l’élimination du sodium et de l’eau par les reins: cela permet d’augmenter le volume sanguin, améliore la pression

– Augmentation du volume des parois des ventricules: les contractions sont donc plus fortes, mais à la longue deviennent rigides et peuvent donc provoquer une insuffisance cardiaque diastolique.

– Une étude norvégienne parue début 2013 a montré que les insomniaques seraient particulièrement exposés au risque d’insuffisance cardiaque.

Selon cette étude le risque de développer une insuffisance cardiaque était trois fois plus élevé chez les patients qui rapportent des symptômes d’insomnies, que chez les autres. A ce stade, la relation de cause à effet reste toutefois à déterminer. Elle peut être d’ordre biologique. L’une des suggestions repose sur le fait que l’insomnie entraine un état de stress au niveau de l’organisme au point d’en affecter la pompe cardiaque. Mais tout cela doit faire l’objet de travaux complémentaires [source: Destination Santé]

Sel et insuffisance cardiaque
Une étude finlandaise publiée en 2017 dans le journal scientifique European Heart Journal a montré qu’une consommation excessive de sel (chlorure de sodium) augmentait significativement le risque d’insuffisance cardiaque. Pendant la durée de cette étude (follow-up), 121 hommes et femmes sur les 4’630 participants ont développé nouvellement de l’insuffisance cardiaque. Après des ajustements statistiques, les scientifiques finlandais ont constaté que les personnes qui consommaient plus de 13,7 gr de sel par jour avaient 2 fois plus de risque de développer une insuffisance cardiaque que ceux qui consommation moins de 6,8 gr de sel par jour. Cette étude a été présentée le 27 août 2017 à l’occasion du congrès annuel de la Société Européenne de Cardiologie (en anglais European Society of Cardiology). Elle a été réalisée par le National Institute for Health and Welfare à Helsinki, en Finlande. Lire davantage

Aspirine (acide acétylsalicylique) faiblement dosée et insuffisance cardiaque
La prise d’aspirine (acide acétylsalicylique) faiblement dosée sur une longue période est associée à un risque accru de 26% d’insuffisance cardiaque chez les personnes présentant au moins un facteur de prédisposition à cette affection, selon une étude publiée le 22 novembre 2021 dans le journal ESC Heart Failure (DOI : 10.1002/ehf2.13688)journal rattaché à l’European Society of Cardiology (ESC). Les facteurs de prédisposition étaient le tabagisme, l’obésité, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

Personnes à risque

Les personnes les plus à même de développer une insuffisance cardiaque sont les personnes :

– Âgées, le risque est particulièrement élevé après 80 ans

– Souffrant d’hypertension artérielle

– Souffrant d’une insuffisance rénale

– Souffrant de péricardite

– Souffrant d’hypo– ou d’hyperthyroïdie

– Souffrant d’anémie

– Souffrant d’une inflammation du muscle cardiaque

– Souffrant d’apnée du sommeil ont un risque supérieur de souffrir d’insuffisance cardiaque

Symptômes

Lors d’insuffisance cardiaque, les symptômes seront différents s’il s’agit d’une insuffisance cardiaque systolique ou diastolique, dépendant des décompensations cardiaques. C’est-à-dire que l’état du cœur s’aggrave lorsque les mécanismes de compensation ne font plus effet. On peut cependant affirmer que les symptômes généraux lors d’insuffisance cardiaque, sont les suivants:

Fatigue et faiblesse lors d’activité physique et de tâches quotidiennes, dû au manque d’oxygénation des muscles, avec notamment un essoufflement anormal pendant l’effort.

– Somnolence.

– Confusion

Les symptômes s’installent en général de manière lente. Ce ne sera pas le cas, par contre, lors d’infarctus du myocarde.

Une personne souffrant d’insuffisance cardiaque est souvent pâle, peut transpirer et présente une tachycardie, cette augmentation des battements cardiaques est une source importante de stress pour le patient.

Les symptômes en cas d’insuffisance cardiaque droite, sont des œdèmes aux pieds, aux chevilles, aux jambes, au foie et à l’abdomen. Des nausées et une perte d’appétit peuvent apparaître lorsque trop de liquide s’accumule dans le ventre. La perte d’appétit entraîne une perte de poids ainsi qu’une perte de la masse musculaire.

Lors d’insuffisance cardiaque gauche, il y a une accumulation de liquide dans les poumons. Cela entraîne une difficulté à respirer. Une crise aigüe d’insuffisance cardiaque gauche avec une grande augmentation subite d’eau dans les poumons, provoque malaise et anxiété. Une des complications de l’insuffisance cardiaque gauche est l’apparition d’une insuffisance cardiaque droite. Une crise aiguë demande une hospitalisation immédiate, car c’est un cas d’urgence.

Une toux persistante avec un mucus de couleur blanc ou rose peuvent aussi être les symptômes d’une insuffisance cardiaque.

Il faut relever que l’insuffisance cardiaque présente une évolution lente.

Diagnostic

L’apparition des symptômes fait suspecter la présence d’une insuffisance cardiaque.

Le médecin procédera ensuite à un examen clinique, une radiographie du thorax ou une échocardiographie lui donnant une image du cœur. Le médecin utilisera un électrocardiogramme (ECG) afin de déterminer, d’évaluer les fonctions cardiaques. La scintigraphie et le cathétérisme cardiaque avec angiographie permettent de déterminer les causes de l’insuffisance cardiaque. La biopsie ne sera effectuée que lorsque l’on suspecte une infection.

EXAMEN CLINIQUE:

Lors de l’examen clinique, le médecin recherchera les signes cliniques suivants, afin de confirmer la présence d’une insuffisance cardiaque:

– Un pouls faible et souvent rapide.

– Une pression artérielle basse.

– Des arythmies.

– Une distension du cœur.

– Une accumulation de liquide dans les poumons.

– Un gros foie.

– Des oedèmes présents au niveau de l’abdomen ou des membres inférieurs (pieds, chevilles, jambes).

RADIOGRAPHIE DU THORAX:

La radiographie du thorax permet de montrer la taille du cœur et la présence ou non de liquide dans les poumons.

ELECTROCARDIOGRAMME (ECG):

L’électrocardiogramme est un outil important pour le médecin, lui permettant d’évaluer les fonctions cardiaques. Il déterminera ainsi si

– Le rythme cardiaque est anormal.

– Les parois des ventricules sont épaissies.

ECHOCARDIOGRAPHIE:

L’échocardiographie (échographie cardiaque) est un deuxième outil médical permettant d’évaluer les fonctions cardiaques. Le médecin déterminera

– L’épaisseur des parois.

– Le fonctionnement des valvules.

– La contraction cardiaque.

L’échocardiographie est souvent privilégiée par les médecins dans le diagnostic de l’insuffisance cardiaque.

Complications

Lors d’insuffisance cardiaque, le cœur ne fonctionne plus correctement et n’arrive pas à envoyer assez d’oxygène au cerveau, notamment dans les aires cérébrales contrôlant la respiration. Cela entraîne une respiration périodique et difficile, appelée respiration de Cheyne-Stokes. Le malade aura une respiration profonde et rapide au début, puis commencera à faire des apnées.

Le muscle cardiaque a de la peine à pomper le sang hors des cavités cardiaques, en cas d’insuffisance cardiaque. Le sang stagnant, coagule et forme des caillots sanguins. Ces caillots sont ensuite propulsés dans la circulation sanguine et peuvent obstruer les artères de l’organisme, provoquant des embolies. On parle d’accident cardiovasculaire (AVC) lorsqu’un caillot bouche une artère allant au cerveau. Un AVC est dangereux et peut coûter la vie du malade ou laisser des séquelles graves si elle n’est pas soignée très rapidement.

Les autres complications d’une insuffisance cardiaque sont les symptômes mêmes de l’insuffisance cardiaque, avec l’apparition d’œdèmes à différents endroits du corps: aux pieds, aux chevilles, aux jambes, au foie et à l’abdomen.

De plus, une insuffisance cardiaque gauche peut provoquer, à la longue, une insuffisance cardiaque droite.

Traitements

Le médecin veillera à traiter non seulement l’insuffisance cardiaque, mais également les maladies responsables de l’insuffisance cardiaque ou pouvant l’aggraver. Pour cela, le médecin aura recours à toute une panoplie de médicaments.

La chirurgie (par ex. transplantation cardiaque) sera utilisée seulement en cas d’insuffisance cardiaque grave. En principe, l’insuffisance cardiaque est une maladie chronique, mais les médicaments amélioreront la qualité de vie ainsi que l’espérance de vie des patients. Remarquons que lors d’insuffisance cardiaque aiguë, la médication sera différente. De plus, des mesures diététiques ainsi qu’une amélioration de l’hygiène de vie pourront avoir des effets bénéfiques sur l’insuffisance cardiaque.

TRAITEMENT DE LA CAUSE

Suivant la maladie causant l’insuffisance cardiaque, le médecin aura recours à différents médicaments:

– Les antihypertenseurs.

– Les antibiotiques.

– Les antianémiques.

– Les médicaments contre l’hypo- ou l’hyperthyroïdie.

CONTRÔLE DES FACTEURS ASSOCIES ET AGGRAVANT L’INSUFFISANCE CARDIAQUE

En contrôlant les facteurs associés, on diminue le risque de maladies coronariennes, donc on contribue à un meilleur fonctionnement du cœur

– Modification du mode de vie, afin de garder la meilleure forme physique possible.

– Diminuer le surpoids, car oblige le cœur à travailler plus. En faisant un régime diététique.

– Arrêter le tabac, qui augmente les risques d’infarctus du myocarde.

– Contrôler le diabète.

– Diminuer le taux de cholestérol, par un régime diététique.

– Eviter les régimes riches en sel: interfère avec les médicaments diurétiques en retenant l’eau que l’on veut justement éliminer.

– Diminuer les oedèmes en surélevant les jambes, lorsque l’on est en position assise ou mettre plusieurs oreillers si l’eau s’est accumulée dans les poumons.

– Diminuer les oedèmes en mettant des collants de contention.

TRAITEMENT DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE

L’insuffisance cardiaque doit être suivie méticuleusement par le médecin, car elle peut s’aggraver subitement. De nombreux médicaments sont utilisés dans le traitement de l’insuffisance cardiaque:

– Les diurétiques pour diminuer les oedèmes. Plusieurs types de diurétiques existent, les diurétiques de l’anse (ex. torasémide, furosémide), les diurétiques thiazidiques (ex. métolazone). Ces médicaments sont en général donnés par voie orale. Dans les cas d’urgence, cependant, ils seront administrés par voie intraveineuse. Remarquons que les diurétiques provoquent une perte en potassium, le médecin aura alors recours à un diurétique épargneur de potassium (comme la spironolactone) ou donnera une supplémentation en potassium.

– Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA). C’est le principal outil médicamenteux permettant de traiter l’insuffisance cardiaque. Ces médicaments font diminuer les symptômes et augmentent la durée de vie. Les IECA provoquent une dilatation des veines et des artères, facilitant l’élimination de l’eau en excès et diminuent ainsi la surcharge de travail du cœur. Leur principal effet secondaire est l’apparition de la toux. Raison pour laquelle on leur préfère parfois les IECA II ou inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine II.

– Les vasodilatateurs. Hydralazine et nitroglycérine en spray ou en patch sont utilisés lorsque le traitement aux IECA n’est pas efficace.

– Les bétabloquants (ex. bisoprosol) : ils améliorent la fonction cardiaque en ralentissant la fréquence cardiaque ainsi que la force des contractions.

– La digoxine : ralentit la fréquence cardiaque ainsi que la force des battements. Cette molécule est toutefois de moins en moins utilisée, par manque d’efficacité sur le taux de mortalité.

– Les anticoagulants : sont utilisés pour éviter l’apparition des caillots sanguins.

– Les antiarythmiques : sont à utiliser lors de troubles du rythme cardiaque.

– Depuis 2015 il existe dans de nombreux pays du monde une nouvelle classe de médicaments contre l’insuffisance cardiaque qui porte le nom d’inhibiteurs du récepteur de la néprilysine (en anglais Receptor Neprilysin Inhibitor), une molécule appartenant à cette classe est le sacubitril.

– Une classe d’antidiabétiques. En 2020, une étude présentée à un congrès de cardiologie européen (Société européenne de cardiologie ou ESC) a montré qu’un antidiabétique de la famille des inhibiteurs SGLT2, l’empagliflozine (en Suisse Jardiance®), permettait de diminuer la mortalité de l’insuffisance cardiaque de façon significative. Cette étude a montré une réduction de 14% de la mortalité cardiovasculaire pour une administration de l’empagliflozine. La dapagliflozine (en Suisse Forxiga®), un autre médicament appartenant aux inhibiteurs SGLT2 a montré dans une autre étude indépendante un effet favorable, menant à une diminution de la mortalité par insuffisance cardiaque. En Suisse, la dapagliflozine et l’empagliflozine ont été autorisés pour le traitement de l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection réduite4. Il existe aussi en Suisse deux autre inhibiteurs SGLT2 sur le marché, le canagliflozine (Invokana®) et l’ertugliflozine (Steglatro®).

– La chirurgie consiste en une greffe du cœur lorsque les médicaments ne sont pas efficaces et que l’insuffisance cardiaque est grave.

TRAITEMENT DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGÜE

Le traitement de l’insuffisance cardiaque aigüe se fait en urgence à l’hôpital. Le médecin utilisera des médicaments à effet rapide: diurétiques et nitroglycérine en intraveineuse ou par voie sublinguale.

Le médecin aura parfois recours à la morphine, afin de diminuer l’angoisse si le malade souffre d’un œdème pulmonaire aigu.

Remarque sur les traitements et le taux de survie:

Malgré les traitements existants, le taux de mortalité de l’insuffisance cardiaque demeure élevé, avec jusqu’à 50% des patients décédant dans les cinq ans après le diagnostic.

Pompe cardiaque
Dans certains cas, le médecin installe une pompe cardiaque au niveau de l’abdomen ou de la poitrine lors d’insuffisance cardiaque.

Plantes médicinales

jus de betterave alimentation équilibréeBetterave.  Boire 1 jus de betterave par jour améliore l’endurance et abaisse la pression sanguine chez des participants de 69 ans ou plus souffrant d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée (ICFEP), selon une étude publiée le 10 février 2016 dans la version online du Journal of the American College of Cardiology-Heart Failure réalisée par l’hôpital Wake Forest Baptist à Winston-Salem en Caroline du Nord (Etats-Unis). Des chercheurs de l’Université de l’Indiana aux Etats-Unis ont découvert que le jus de betterave menait à une augmentation significative de la durée de l’exercice, de la puissance maximale et de l’absorption d’oxygène pendant l’exercice chez 8 participants souffrant d’insuffisance cardiaque avec une réduction de la fraction d’éjection, une forme touchant environ 50% des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. La capacité à faire de l’exercice est un facteur clé lié à la qualité de vie et même à la survie de ces patients. Cette étude a été publiée dans l’édition imprimée de février 2018 du journal scientifique Journal of Cardiac Failure (10.1016/j.cardfail.2017.09.004).

Bons conseils

Lors d’insuffisance cardiaque avérée, il est essentiel de continuer les mesures prises pour prévenir l’insuffisance cardiaque:

– Traiter les maladies l’ayant provoquée.

– Continuer les mesures diététiques ainsi qu’une activité physique.

De plus, lors d’œdème des membres inférieurs, il est fortement conseillé de porter des bas de contention, de surélever ses jambes en position assise ou couchée. Si les oedèmes se trouvent dans les poumons, il faut reposer la tête sur plusieurs coussins afin de surélever la partie supérieure du corps.

Finalement, nous rappelons qu’il est essentiel de prendre consciencieusement ses médicaments et de revoir son médecin régulièrement, car l’insuffisance cardiaque est une maladie chronique qui peut évoluer très vite et mettre la vie des malades en danger.

Prévention

– Comme de nombreuses maladies peuvent provoquer une insuffisance cardiaque, il est nécessaire de les traiter. Ces maladies sont l’hypertension, l’hypo- et l’hyperthyroïdie, l’anémie sévère.

– Une bonne hygiène de vie est aussi à conseiller afin de garder un cœur en bon état de fonctionnement. On privilégiera l’activité physique ainsi qu’une alimentation saine. En effet, l’activité physique permet de renforcer le muscle cardiaque et évite l’embonpoint. Une surcharge pondérale a tendance à fatiguer le cœur. Une alimentation peu salée, quant à elle, évitera une rétention d’eau. Il faut aussi éviter les aliments riches en cholestérol, pouvant boucher les artères, occasionnant à la longue un travail excessif du cœur.

– Nous conseillons également l’arrêt du tabac. Ce dernier augmente les risques d’infarctus du myocarde et par conséquent une insuffisance cardiaque.

News (actualités)

Une consommation élevée de sel double le risque d’insuffisance cardiaque

Sources & Références :
Sources :
Mayo Clinic, European Heart Journal, Keystone-ATS (agence de presse suisse), “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).
Références :
Journal of Cardiac Failure (10.1016/j.cardfail.2017.09.004), ESC Heart Failure (DOI : 10.1002/ehf2.13688)

Rédaction : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédits photos :
Adobe Stock

Dernière mise à jour : 
31.01.2022

Comment traduit-on l’insuffisance cardiaque dans les autres langues ?
  • Anglais : Heart Failure
  • Allemand : Herzinsuffizienz
  • Italien : insufficienza cardiaca

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article du journal édité par l’Université de Bâle (Suisse), [email protected], édition du 31 janvier 2022
  2. Dépêche de Keystone-ATS, agence de presse suisse, le 1er septembre 2020
  3. Dépêche de Keystone-ATS, agence de presse suisse, le 1er septembre 2020
  4. Article du journal édité par l’Université de Bâle (Suisse), [email protected], édition du 31 janvier 2022

Lire aussi :


Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 31.01.2022
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