Hémorroïdes

Dernière mise à jour le : 21 janvier 2024
Révision médicale par : Xavier Gruffat, pharmacien


Définition

Bain de siège hamamélis - contre les hémorroïdesLes hémorroïdes sont des veines dilatées ou élargies au niveau de l’anus. Elles peuvent se situer à l’intérieur, au niveau du rectum (hémorroïdes internes), ou au niveau de la peau autour de l’anus (hémorroïdes externes)1. Il s’agit en fait de varices2. En français, les hémorroïdes sont aussi parfois qualifiées de tumeurs variqueuses.
Fréquence
Les hémorroïdes sont fréquentes chez l’adulte, à partir de 50 ans environ une personne sur deux est concernée dans sa vie par des hémorroïdes3. Vu sa localisation, la maladie reste encore de nos jours souvent un tabou.
Abus de langage (hémorroïdes) – crise hémorroïdaire ou maladie hémorroïdaire (termes plus précis)
En réalité, tout le monde possède des hémorroïdes. Elles sont des veines existantes de la région anale et des terminaisons nerveuses des organes digestifs. Les hémorroïdes aident notamment à la bonne étanchéité du sphincter anal. Mais le terme est désormais utilisé pour décrire une maladie ou anomalie, c’est-à-dire lorsque les hémorroïdes sont dilatées (lire aussi ci-dessous sous Crise hémorroïdaire4). Ainsi, lorsqu’on parle d’hémorroïdes ou on dit que “quelqu’un a des hémorroïdes”, il s’agit en fait d’un abus de langage vu qu’au sens littéral tout le monde a des hémorroïdes. Il serait plus correct de parler de crise hémorroïdaire ou de maladie hémorroïdaire. Dans ce dossier nous utiliserons néanmoins le terme hémorroïdes afin d’en simplifier la lecture.

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Pression abdominale 
Les hémorroïdes, lorsqu’il ne s’agit pas d’une cause héréditaire, sont souvent provoquées par une augmentation de la pression abdominale, ce qui aboutit à une dilatation des veines au niveau anal comme la présence de varices autour de l’anus.

Degrés ou stades des hémorroïdes :
Il est possible de classer les hémorroïdes internes selon le degré ou stage du prolapsus (chute d’un organe par relâchement) du canal anal, lire aussi ci-dessous sous Symptômes hémorroïdes.
Degré I (stade I) : le prolapsus hémorroïdal (hémorroïdes internes) est visible avec une anuscopie (technique de diagnostic), il peut y avoir de légères protubérances, mais on n’observe pas l’externalisation.
Degré II (stade II) : le prolapsus hémorroïdal sort du canal anal pendant la défécation ou suite à un effort, mais se repositionne spontanément.
Degré III (stade III) : le prolapsus hémorroïdal sort du canal anal pendant la défécation ou suite à un effort, nécessite une intervention du patient pour la réduction, c’est-à-dire remettre le prolapsus au bon endroit.
Degré IV (stade IV) : le prolapsus hémorroïdal est irréductible et reste en général extériorisé entraînant des symptômes comme gêne ou saignements et parfois des complications (plus d’informations ci-dessous).
Pour les hémorroïdes externes, il n’existe pas de classification. Les hémorroïdes externes sont facilement visibles ou identifiables.

Résumé sous forme d’infographie :

Lire aussi : 8 façons de prévenir les hémorroïdes – conseils d’un médecin spécialiste

Epidémiologie et chiffres intéressants

– Il est difficile de connaître le nombre de personnes souffrant de cette maladie, car certaines personnes ne consultent pas un médecin. On estime toutefois que 4% à 5%5 de la population mondiale souffre d’hémorroïdes en ce moment.

– Aux Etats-Unis, on estime à 10 millions le nombre de personnes souffrant d’hémorroïdes de façon régulière. Cela signifie un peu moins de 3% de l’ensemble de la population.
Une grande étude réalisée aux États-Unis et en Angleterre, a montré une prévalence d’environ 4%, sans différence entre les sexes.

– On estime que 70% (ou presque 3 adultes sur 4) de tous les adultes souffrent à un moment ou à un autre de leur vie d’hémorroïdes6. A 50 ans, environ 1 personne sur 2 a déjà souffert d’hémorroïdes.

– Pendant la grossesse, 30 à 40% des femmes souffrent d’hémorroïdes7.

– Les enfants sont très rarement touchés par les hémorroïdes.

Causes & Facteurs de risque

Les causes des hémorroïdes ne sont pas encore complètement comprises, plusieurs théories existent. La première est liée à la détérioration du sphincter, le second est en rapport avec un épaississement ou à une hypertrophie du sphincter puis la troisième serait due au gonflement du plexus hémorroïdaire.

On sait toutefois que les hémorroïdes (crises hémorroïdaires) peuvent être provoquées ou accentuées par certains facteurs de risque comme :

– L’âge. Avec l’âge, les tissus soutenant les veines au niveau du rectum et de l’anus deviennent plus faibles et s’étirent8.

– L’hérédité (causes génétiques).

– La constipation (souvent considérée comme la principale cause menant à des hémorroïdes), notamment suite à une alimentation pauvre en fibres alimentaires (lire sous Bons conseils ci-dessous pour découvrir des aliments à base de fibres).

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– Un effort trop important pendant la défécation.

– Le fait de rester trop longtemps aux toilettes. Avec l’utilisation de téléphone portable, le temps passer aux toilettes a tendance à fortement augmenter.

– La grossesse (surtout pendant le dernier trimestre, suite à une pression trop élevée sur le plancher pelvien).

– L’hypertension au niveau des veines.

sport pour prévention hémorroïde– L’absence d’exercice (peu de sport, sédentarité).

– Une consommation excessive de laxatifs irritants.

– L’excédent de poids et notamment l’obésité.

– L’insuffisance cardiaque.

– Une alimentation trop riche en mets épicés ou en alcool.

– La pratique du sexe anal.

– Une diarrhée chronique.

– Porter des objets lourds.

– Le fait de rester longtemps assis ou debout.

Personnes à risque

Les personnes suivantes peuvent souffrir plus régulièrement d’hémorroïdes :
–  Les personnes constipées.
–  Les personnes ayant des diarrhées fréquentes.
–  Les personnes ayant des antécédents familiaux d’hémorroïdes.
–  Les femmes enceintes (dès le 6ème mois en particulier).
–  Les personnes obèses.
– Les personnes âgées de plus de 60 ans. En effet, les hémorroïdes sont plus fréquentes chez les seniors, car les tissus soutenant les veines dans le rectum et l’anus peuvent faiblir et se détendre avec l’âge. Certaines sources estiment plutôt que les hémorroïdes concernent surtout les adultes âgés entre 40 et 60 ans9.
–  Les personnes souffrant de maladies cardiaque ou hépatique.
–  Les personnes atteintes de tumeur pelvienne.
–  Les personnes qui pratiquent le sexe anal.

Symptômes

On distingue les hémorroïdes situées à l’intérieur de l’anus ou dans le rectum : appelés hémorroïdes internes de ceux situés à l’extérieur de l’anus au niveau de la peau : nommés hémorroïdes externes.

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Voici les symptômes pour ces deux types d’hémorroïdes :

1. Hémorroïdes internes (stades 1 et 2) :

Dans ce cas, les hémorroïdes sont comme leur nom l’indique situés à l’intérieur de l’anus (dans le canal de l’anus, en anglais anal canal)10 et sont en général peu douloureux et invisibles, des saignements sont parfois associés notamment lorsque la personne va à selle.

Il s’agit souvent du premier et deuxième stade (stade 1 et 2) des hémorroïdes.

Dans certains cas, les hémorroïdes peuvent sortir de l’anus, on parle de prolapsus hémorroïdaire.

2. Hémorroïdes internes (stades 3 et 4) et hémorroïdes externes :

A des stades plus avancés (stade 3 et 4) ou lors d’hémorroïdes externes (qui apparaît sous la peau autour de l’anus), les hémorroïdes sortent vers l’extérieur de l’anus et deviennent visibles. Des douleurs (très fortes, voire battantes) autour de l’anus sont plus prononcées notamment pendant la défécation. Des démangeaisons et des irritations sont également des signes importants des hémorroïdes.

Saignements et hémorroïdes
Des saignements (peu abondants), rouges vifs, peuvent être associés pendant la défécation. On peut retrouver ces saignements sur le papier toilette ou hygiénique avec des traces de sang rouge clair. Attention, comme les saignements provenant du rectum peuvent être le signe d’autres maladies (ex. fissure anale, certains cancers), il est conseillé de consulter un médecin surtout lors de la première apparition de tels saignements11.

Incontinence
Une petite incontinence fécale est aussi possible après la défécation. Attention des saignements après la défécation devraient mener à un examen médical pour exclure un hypothétique risque de cancer (cancer de l’intestin, cancer recto-sigmoïdien), même si ce diagnostic est relativement rare.

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Lire aussi : démangeaison anale (une autre affection touchant la région anale)

Durée des symptômes : 
– En cas de petites hémorroïdes, les symptômes peuvent disparaître en quelques jours sans traitement.
– Les hémorroïdes de type prolapsus peuvent prendre plus de temps pour guérir.
– Les hémorroïdes externes de grande taille peuvent prendre plus de temps que quelques jours à guérir et peuvent causer une douleur et un inconfort importants. Si les hémorroïdes ne se résolvent pas d’elles-mêmes après quelques jours, il est préférable de consulter un médecin.

Diagnostic

Le diagnostic des hémorroïdes est en général réalisé par un médecin généraliste ou de famille, il est souvent facile à poser.
Le médecin fera la plupart du temps un examen clinique (examen proctologique) et procédera à une anamnèse (historique de la maladie). Une des principales difficultés est d’exclure d’autres maladies plus graves qui pourraient présenter des symptômes similaires (par ex. en cas de sang dans les selles). Lors de l’examen proctologique le médecin effectuera en général une anuscopie, un toucher rectal et un examen de la marge anale.

Complications (risques)

Les hémorroïdes provoquent rarement de complications sérieuses. Toutefois, il peut y avoir parfois un étranglement des hémorroïdes au niveau de l’anus, ce qui provoque de fortes douleurs de façon durable, surtout au stade ou degré IV.

Dans de rares cas, un caillot peut se former dans les veines, on parle alors de thrombose hémorroïdaire (en anglais : thrombosed hemorrhoid). Ces thromboses peuvent mener à de fortes douleurs.

Dans la plupart des cas de Complications, une opération devra être pratiquée comme lors de thrombose hémorroïdaire.

Quand consulter son médecin ?

Il faut absolument consulter un médecin lors de sang dans les selles, car ce symptôme peut être le signe éventuel d’un cancer de l’intestin (cancer colorectal).
En cas de fortes douleurs lancinantes (signe d’un possible caillot de sang), de saignement régulier (risque d’anémie), en cas de démangeaisons (prurit) chroniques nous vous conseillons également de prendre rapidement rendez-vous chez votre médecin traitant.
Attention, liste non exhaustive, pour tout symptôme suspect, consultez un médecin.

Traitements

Bien que les hémorroïdes soient inconfortables ou douloureux, il ne s’agit pas d’une maladie grave12. La plupart du temps, il est possible de soigner les hémorroïdes par soi-même (auto-médication)13, même si parfois une visite chez le médecin s’avère nécessaire.

Antidouleurs : 
Avant de prendre des traitements spécifiques contre les hémorroïdes, la prise d’un antalgique, comme par exemple du paracétamol ou de l’ibuprofène peut aider à calmer la douleur. Un médicament contre les douleurs est efficace et conseillé lors de crise hémorroïdaire (hémorroïdes).

En cas de constipation, un laxatif non irritant par exemple à base de mucilage (ex. psyllium), de fibres (ex. methylcellulose) ou un laxatif lubrifiant (paraffine) peuvent être conseillés.

Les traitements médicamenteux ne permettent pas de guérir les hémorroïdes mais aident à soulager les symptômes. La guérison définitive des hémorroïdes n’est possible qu’avec la chirurgie (ou d’autres techniques non invasives, lire ci-dessous). En général, les hémorroïdes disparaissent après 1 semaine, surtout s’ils sont bien soignés (lire ci-dessous et sous Bons conseils).

Traitement hémorroïdeDifférents traitements plus ciblés existent, le traitement des hémorroïdes internes et externes est souvent très similaire sur les substances utilisées (surtout pour les traitements médicamenteux), la forme galénique peut toutefois varier :

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1. Pour soigner les hémorroïdes internes (voir aussi sous symptômes hémorroïdes) :

– Suppositoires à base d’anesthésiques (par exemple lidocaïne) et autres substances thérapeutiques soignantes. Différentes préparations sont en vente en pharmacie, demandez conseil à votre pharmacien.
En Suisse, Sulgan-N® en onguent, suppositoire ou lingettes médicinales contiennent notamment de la lidocaïne mais aussi d’autres molécules adjuvantes comme le camphre racémique et le lévomenthol pour soulager les douleurs. Le Procto-Glyvenol® en crème ou suppositoire contiennent aussi de la lidocaïne ainsi que du tribénoside. Le tribénoside diminue la perméabilité et augmente le tonus des vaisseaux sanguins les plus fins, à l’endroit de l’application. Il possède en outre une action inhibitrice sur une série de substances qui jouent un rôle important dans le processus inflammatoire et dans l’apparition de la douleur.

– Des médicaments veinotoniques : comprimés à base de plante, comme l’hamamélis, différentes préparations en vente en pharmacie. Médicament à base de flavonoïdes (par ex. diosmine et hespiridine), médicament à prendre pendant la crise hémorroïdaire 6 fois par jour pendant 3 à 4 jours.

2. Pour soigner les hémorroïdes externes :

–  Pommades, serviettes médicinales : pommade à base d’un anesthésique (par exemple à base de lidocaïne) et autres substances soignantes, différentes préparations en vente en pharmacie, demandez conseil à votre pharmacien.

Corticoïdes et anesthésiques 
Des pommades et suppositoires à base d’hydrocortisone ou d’autres corticoïdes peuvent aussi être utilisés par exemple en Suisse dans Doxiproct® Plus (à base de dobésilate de calcium avec un effet notamment antithrombotique et de dexaméthasone, ce dernier est un corticoïde). Le Doxiproct® pommade contient du dobésilate de calcium et de la lidocaïne.
La pommade Faktu® est aussi utilisée en Suisse contre les hémorroïdes. La pommade contient du policrésulène qui agit notamment contre les saignements et de la cinchocaïne, un anesthésique de surface qui apaise les douleurs et les démangeaisons. Il existe aussi des suppositoires appelés Faktu® Suppositoires.
En Suisse, le Procto-Synalar® N en pommade ou suppositoire contient de l’acétonide de fluocinolone (un glucocorticoïde à faible action anti-inflammatoire, antiprurigineuse, antiallergique et vasculoprotectrice) et de la lidocaïne qui est un anesthésique local. Le Scheriproct® en pommade ou suppositoire contient de la prednisolone et de la cinchocaïne.

– Des médicaments veinotoniques : comprimés à base de plante, comme l’hamamélis, différentes préparations en vente en pharmacie. Médicament à base de flavonoïdes (Daflon® 500 mg), médicament à prendre pendant la crise hémorroïdaire 6 fois par jour pendant 3 à 4 jours. Une étude italienne réalisée sur 134 personnes souffrant d’hémorroïdes qui ont pris 500 mg de flavonoïdes sous forme de complément alimentaire a montré des symptômes moins fréquents et moins graves.

–  Bains de siège à base d’hamamélis.

Autres traitements : méthodes peu invasives, chirurgie

Il existe d’autres possibilités de traitement lors d’hémorroïdes, en particulier contre les hémorroïdes externes ou internes (stades 3 et 4) qui résistent aux traitements médicamenteux classiques, il s’agit principalement de traitements chirurgicaux (opération) et de plus en plus de méthodes dites peu invasives.

Méthodes peu invasives (en anglais : minimally invasive procedures) : 
– Les traitements chirurgicaux engendrent souvent de fortes douleurs après l’opération (en post-opératoire). C’est pourquoi il existe depuis quelques années des techniques non invasives (en anglais on parle de minimally invasive procedures), avec moins de risque de complications et qui s’avèrent beaucoup moins douloureuses comme la THD (pour désartérialisation hémorroïdaire transanale sous contrôle Doppler). Cette méthode ne s’applique toutefois pas pour tous les patients, demandez conseil à votre médecin.
– La ligature élastique (en anglais : rubber band ligation) est aussi une méthode utilisée lors d’hémorroïdes à un degré grave, l’élastique permet notamment de bloquer le saignement dans l’hémorroïde. Aux Etats-Unis, la ligature élastique est la méthode la plus utilisée lors d’hémorroïdes internes14.
– La cryothérapie est également utilisée parfois par les médecins ainsi que des méthodes de coagulation avec un laser (en anglais : infrared, laser or bipolar coagulation) ou d’injection (en anglais sclerotherapy injection).
Les techniques de coagulation (en anglais : coagulation techniques) utilisent la lumière, la chaleur laser ou infrarouge15. Elles provoquent le durcissement et le ratatinement des petits hémorroïdes internes qui saignent.
Dans la méthode par injection, le médecin injecte une substance chimique dans les tissus entourant les hémorroïdes. La solution injectée endommage les vaisseaux sanguins nourrissant les hémorroïdes, ces derniers vont ainsi se réduire.

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Méthodes invasives – chirurgie proprement dite 
– L’hémorroïdectomie (en anglais : hemorrhoidectomy ou hemorrhoid removal), c’est-à-dire l’ablation chirurgicale des hémorroïdes internes ou externes sous anesthésie générale. Elle est indiquée lors de complications des hémorroïdes, notamment lors d’hémorroïdes externes de grande taille ou si d’autres méthodes n’ont pas permis de traiter correctement les hémorroïdes. Depuis la fin des années 2010, l’hémorroïdectomie est moins utilisée à cause du risque de douleurs importantes après l’opération (souvent dans les quelques jours après). On préfère si possible des méthodes moins radicales, c’est-à-dire non invasives (lire paragraphe ci-dessus). Mais cela reste la méthode la plus efficace pour soigner des cas graves d’hémorroïdes ou lors de récidives16.
– Une autre méthode invasive est l’agrafage des hémorroïdes (en anglais : hemorrhoid stapling). Cette technique consiste à bloquer le flux sanguin provenant des hémorroïdes. C’est une méthode généralement utilisée pour les hémorroïdes internes, selon la Mayo Clinic. L’avantage de l’agrafage des hémorroïdes par rapport à l’hémorroïdectomie est qu’elle provoque en général moins de douleurs17. Mais le risque de récidive semble plus important avec l’agrafage des hémorroïdes qu’avec l’hémorroïdectomie.
– Une thrombectomie des hémorroïdes externes (en anglais : external hemorrhoid thrombectomy) peut être nécessaire lorsqu’un thrombus (caillot) douloureux s’est formé dans les hémorroïdes externes. Dans ce cas le médecin peut faire une incision autour des hémorroïdes pour retirer de façon chirurgicale ce caillot. Cette opération est plus efficace si elle est réalisée dans les 72 heures après l’apparition du caillot.

Choix de la méthode
Selon le Dr Marcon, interrogé par Creapharma.ch, le choix d’une technique chirurgicale (invasive ou non) est déterminé par un ensemble de facteurs tels que la taille et l’étendue des hémorroïdes, l’emplacement ou encore les habitudes du patient (par ex. alimentaires). Le Dr Marcon souligne qu’aucune technique n’est idéale, car toutes ces méthodes chirurgicales peuvent engendrer de la douleur ou des complications post-opératoires. Parlez-en à votre médecin qui vous renseignera au mieux sur le traitement le plus approprié pour votre cas.

Plantes médicinales (phytothérapie)

Les plantes médicinales suivantes ont su montrer une efficacité contre les hémorroïdes :

– L’hamamélis (en anglais witch hazel), à prendre en général sous forme de pommade, suppositoire, comprimé ou en bain de siège. Exemples de préparations vendues en Suisse : Hametum®-Haemo suppositoire ou Hametum® pommade

– La camomille vraie, à prendre en général sous forme de bain de siège ou de lingette.

– Le marronnier d’Inde, à prendre en général sous forme de gélule (capsule).

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– Le bouillon blanc, à prendre en général sous forme de décoction.

– Le cyprès commun, à prendre en général sous forme de décoction ou d’huiles essentielles.

– La ficaire, à prendre par exemple sous forme de pommade.

– L’arbre à thé, à prendre en général sous forme de gel.

– Le psyllium, pour lutter contre la constipation et indirectement contre les hémorroïdes.

Bons conseils & Prévention

alimentation hémorroïde–  Adoptez une alimentation riche en fibres alimentaires, c’est-à-dire à base de légumes, fruits frais ou secs. Des aliments riches en fibres sont par exemple : le soja, les haricots, le maïs, le riz complet, le pain complet ou les pruneaux. A lire : Aliments riches en fibres
Manger des fibres prévient la constipation (principale cause des hémorroïdes) en ramollissant les selles.
Vous pouvez aussi acheter des fibres sous forme de complément alimentaire. Des recherches ont montré que les Africains soufraient moins d’hémorroïdes que les Européens car ils avaient une alimentation plus riche en légumineuses.

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Hémorroïdes

–  Evitez de manger des plats trop épicés.

–  Faites régulièrement de l’exercice, cela favorise le transit et diminue la constipation. Cela aide aussi à réduire la pression sur les veines au niveau de l’anus et du rectum.

A selle
–  Dès qu’on ressent l’envie d’aller à selle ; y aller, ne pas se retenir. Evitez toutefois de trop “pousser” quand on est à selle. Ne pas rester plus que quelques minutes assis à selle, pour éviter une trop grande pression sur les hémorroïdes (veines) au niveau du rectum. Justement, ne lisez pas et ne faites pas d’autres activités aux toilettes.

Produits d’hygiène anale
–  Effectuez une hygiène anale régulière, par exemple utilisez des serviettes médicinales après chaque selle. Vous pouvez aussi utiliser des savons (ex. savon de Marseille). Certains médecins spécialistes déconseillent toutefois l’utilisation de serviettes médicinales, car ils contiennent souvent des allergènes (ex. parfum) et des agents conservateurs pouvant irriter la peau au niveau de l’anus. Une petite douche au niveau de l’anus, le bidet ainsi que l’utilisation de papier de toilette doux sont à préférer. Il existe aussi des sprays en vente en pharmacie qui permettent d’humidifier le papier de toilette, pour nettoyer et soigner la région de l’anus, cette option est plus écologique que les serviettes médicinales.

–  Vous pouvez aussi simplement nettoyer doucement la région anale avec de l’eau, par exemple en prenant un bain ou une douche. L’utilisation de savon n’est pas nécessaire, car dans certains cas cela peut aggraver les hémorroïdes.

–  Buvez suffisamment (1,5 à 2 litres par jour), un autre moyen de prévenir la constipation.

– Evitez une prise trop prolongée de laxatifs puissants (voir notre rubrique sur la constipation et les traitements). En cas de constipation, privilégiez si possible des laxatifs non irritants ou des mesures diététiques (boire et manger des fibres principalement).

– Contre la douleur, vous pouvez appliquer des poches froides ou chaudes (cold-hot packs). Pour soulager l’inflammation lors d’hémorroïdes, le froid (ice pack, compresses froides) est davantage conseillé18.

– Ne portez pas des vêtements trop serrés.

Bain de siège
– Comme on l’a vu dans ce dossier (lire ci-dessus sous Traitements et Traitements naturels), un bain de siège aide à améliorer la circulation sanguine et apaise les irritations lors d’hémorroïdes. Pour préparer un bain de siège, remplissez une baignoire avec un fond de 7 à 10 cm d’eau chaude. Puis faites trempez vos fesses au niveau de l’anus pendant 15 à 20 minutes plusieurs fois par jour. Lorsque vous sortez du bain, essuyez doucement à l’aide d’une serviette. Il existe aussi des baignoires spéciales pour effectuer des bains de siège, en vente dans des commerces spécialisés. Lire aussi : bain de siège à l’hamamélis contre les hémorroïdes

Article intéressant : 8 façons de prévenir les hémorroïdes – conseils d’un médecin spécialiste

Lire aussi : démangeaison anale – vers intestinauxconstipationfibres alimentaires

Crédits photos & Infographie : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl

Historique de la mise à jour – Dossier revu médicalement :
– 21.01.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
– 11.12.2023 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
– 11.12.2023 – Relecture (Seheno Harinjato, rédactrice chez Creapharma.ch)

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Références scientifiques et bibliographie :

  1. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  2. Livre en anglais : Mayo Clinic on Digestive Health, How to prevent and treat common stomach and gut problems, 4th edition, Sahil Khanna, M.B.B.B.S, 2020, Mayo Clinic
  3. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  4. Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, page 4, édition de janvier 2022 parlant des hémorroïdes
  5. Magazine « Vida e Saúde », magazine brésilien sur la santé, édition de septembre 2023 (no : 01017)
  6. Livre en anglais : Mayo Clinic on Digestive Health, How to prevent and treat common stomach and gut problems, 4th edition, Sahil Khanna, M.B.B.B.S, 2020, Mayo Clinic
  7. Magazine « Vida e Saúde », magazine brésilien sur la santé, édition de septembre 2023 (no : 01017)
  8. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  9. Magazine « Vida e Saúde », magazine brésilien sur la santé, édition de septembre 2023 (no : 01017)
  10. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  11. Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, page 4, édition de janvier 2022 parlant des hémorroïdes
  12. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic
  13. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  14. Newsletter de la Mayo Clinic, Mayo Clinic Health Letter, page 4 et 5, édition de janvier 2022 parlant des hémorroïdes
  15. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  16. SANJEEV NANDA (M.D.), Mayo Clinic a-z Health Guide, WHAT YOU NEED TO KNOW ABOUT SIGNS, SYMPTOMS, DIAGNOSIS & TREATMENT, 2nd edition, Rochester, Mayo Clinic Press, 2023.
  17. Livre en anglais : Mayo Clinic on Digestive Health, How to prevent and treat common stomach and gut problems, 4th edition, Sahil Khanna, M.B.B.B.S, 2020, Mayo Clinic
  18. Livre en anglais : Mayo Clinic – Book of Home Remedies – Second Edition, Cindy A. Kermott, Martha P. Millman, 2017, Mayo Clinic

Lire aussi :


Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 06.08.2024
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