Vitamine D
Noms de la vitamine – Formes de la vitamine
Noms français : vitamine D, “vitamine du soleil”.
La forme active de la vitamine D, transformée dans l’organisme, se nomme calcitriol (lire ci-dessous, voir sous Synthèse de la vitamine D).
Noms scientifiques : cholécalciférol, calciférol (forme active, voir l’infographie ci-dessous sous Synthèse vitamine D)
Formes non actives : il existe 2 formes principales de la vitamine D non active: la vitamine D3 (cholécalciférol) d’origine animale et la vitamine D2 (ergostérol) d’origine végétale.
La vitamine D3 (cholécalciférol) est une hormone stéroïdienne considérée à haute efficacité.
Différences entre les 2 formes non actives de la vitamine D :
Une étude anglaise publiée en juillet 2017 est arrivée à la conclusion que la vitamine D3 (d’origine animale) était 2 fois plus efficace pour augmenter la concentration de vitamine D dans l’organisme que la vitamine D2 (d’origine végétale). Selon les chercheurs britanniques, il s’agit de la preuve que la vitamine D2 n’est pas égale à la vitamine D3 comme certaines institutions l’affirment. En effet, les recommandations actuelles données par certains organismes de santé comme la renommée National Institute of Health américaine estiment que les 2 formes de vitamine D sont équivalentes et peuvent être utilisées avec des effets égaux. Les chercheurs anglais pensent que non et qu’il faudrait enrichir davantage les aliments en vitamine D3 qu’en D2. Cette étude a été réalisée par l’Université du Surrey au Royaume-Uni et publiée le 28 mars 2017 dans le journal scientifique Proceedings of the Nutrition Society. Lire davantage sur cette étude
Temps de demi-vie
Le temps de demi-vie de la vitamine D3 (cholécalciférol) est de 12 à 30 jours1.
Où peut-on trouver la vitamine D ?
– Dans la nourriture
Dans l’huile de foie de morue (1 cuillère à soupe de foie de morue contient 1’360 UI de vitamine D), poissons gras (surtout la vitamine D3), saumon (D3), foie de poulet, margarine, jaune d’oeuf, produits laitiers entiers ou demi-écrémés, céréales, champignons (surtout la vitamine D2), etc. On estime que l’alimentation apporte environ 3 µg/j de vitamine D par jour, ce qui est insuffisant (on a besoin de plus de 10 µg/j, voir aussi ci-dessous).
Lire aussi : Les vitamines D2 et D3 n’ont pas la même valeur nutritionnelle – Les aliments riches en vitamine D
– Soleil (rayons UVB)
La vitamine D peut être synthétisée au niveau de la peau sous l’effet des rayons UVB du soleil (et aussi des rayons UVB des cabines de bronzage). Dans de nombreux pays, c’est la principale source de vitamine D. Pour la majorité des personnes, la synthèse de vitamine D par les rayons du soleil représente environ 80 à 100% des apports de vitamine D.
On sait que l’application d’une crème solaire d’un facteur de protection (FPS) 15 réduit de 98% la production de vitamine D par la peau sous l’effet des rayons UV.
Lire davantage sur la durée d’exposition au soleil pour synthétiser de la vitamine D (étude espagnole de 2017)
Il faut savoir que la pollution qu’on trouve dans l’air, comme par exemple à Pékin (Chine), peut massivement diminuer la production de vitamine D par la peau. Ces particules de pollution dans l’air absorbent une partie des rayons UVB.
– Compléments alimentaires
On peut trouver de la vitamine D dans des compléments alimentaires (gélule, gouttes), demandez conseil à votre pharmacien.
Exemples de compléments alimentaires à base de cette vitamine
Médicaments* commercialisés en Suisse (à base de vitamine D3 ou cholécalciférol) :
Vi-Dé3® Gouttes, Vitamine D3® Streuli (Vitamine D3® Streuli Prophylax, en Suisse en liste D et Vitamine D3® Therapie, en Suisse en liste B). Sans alcool : Vitamine® D3 Wild Huile (Öl), Oleovit® D3. Calcimagona D3 (avec du calcium également), Vitamine D 800 (avec 800 UI de vitamine D3) de Hänseler (indiqué chez les personnes âgées de plus de 60 ans), everyd Aurora nourrissons et enfants (dosé à 200 UI), everyD Activea pour les adultes (dosé à 600 UI) de Labatec Pharma, LuVit® D3 solution huileuse (4000 UI/ml), Dibase 10’000IE (à base d’huile d’olive et vitamine D3, sous forme de goutte, à consommer x gouttes par jour, lisez la notice d’emballage), Dibase 25’000IE (à base d’huile d’olive et vitamine D3, en dose mensuelle, lisez la notice d’emballage). Luvit Vitamin D3 Baby-Drops (de Drossapharm), Vitamin D Wild vegan (à base de vitamine D2 ou ergocalciferol), BetterYou DLux Vitamin D Mundspray – spray buccal (Uhlmann Eyraud), Strath Original Aufbaumittel avec vitamine D (de Bio-Strath AG, la vitamine D provient directement de la levure, en flacon de 250 et 500 ml), Viferol D3 de Vifor en solution buvable en ampoules.
* Attention, les médicaments mentionnés ci-dessus ne se veulent pas représentatifs de l’ensemble des traitements existants en Suisse, il s’agit d’une liste en aucun cas exhaustive et à titre purement indicative. Pour les médicaments, veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à votre spécialiste, selon la législation suisse.
Dose journalière recommandée
Quantité de vitamine D par jour
Dose journalière recommandée, nommé aussi AQR pour apport quotidien recommandé :
– 1 UI=0,00025mg=0,025µg (1 millionième de gramme)
ou autrement dit 1µg=40 UI
Remarque : vous pouvez utiliser de la vitamine D3 (cholécalciférol) d’origine animale ou de la vitamine D2 (ergostérol) d’origine végétale. Comme on l’a vu plus haut, la vitamine D3 est mieux absorbée et donc plus efficace.
Quantité recommandée par les autorités suisses
L’OFSP (Office Fédéral de la Santé Publique, en Suisse) recommande les doses de vitamine D suivantes en fonction de l’âge et chez la femme enceinte :
– Nourrissons pendant la 1ère année de vie: 400 UI/jour (10 µg/j)
– Enfants pendant la 2ème et 3ème année de vie: 600 UI/jour (15 µg/j)
– Personnes de 3 à 60 ans: 600 UI/jour (15 µg/j)
– Femmes enceintes ou qui allaitent: 600 UI/jour (15 µg/j)
– Personnes âgées de plus de 60 ans: 800 UI/jour (20 µg/j). Pour limiter le risque de fractures chez les personnes âgées il est important de ne pas prendre moins de 400 UI par jour, autrement la vitamine D devient inefficace en prévention des fractures (source ATS, mars 2009).
Remarque :
Dans la prévention des fractures, le livre suisse de référence “100 wichtige Medikamente” (Infomed, édition 2020) recommande une dose chez les adultes de 10µg/24h à maximum 20µg/24h.
L’OFSP recommande de sortir quotidiennement au grand air durant l’été pendant de courtes périodes. En cas d’exposition prolongée au soleil, il faut évidemment se protéger pour éviter notamment les coups de soleil.
Quantité recommandée par les autorités américaines
L’Institute of Medicine of The National Academies américain recommande:
– Adultes âgés de moins de 70 ans: 600 UI/jour (15 µg/j)
– Adultes âgés de plus de 70 ans: 800 UI/jour (20 µg/j)
Les experts américains déconseillent de consommer plus de 4’000 UI (100 µg/j) par jour.
Une autre institution de référence aux Etats-Unis, la U.S. Food and Nutrition Board (FNB), recommande également la prise quotidienne de 600 UI de vitamine D et de 800 UI chez les Américains âgés de plus de 71 ans ou plus.
Quantité recommandée par les autorités canadiennes
Au Canada, les autorités de santé recommandent en général pour chaque adulte une prise quotidienne de vitamine D sous forme de complément alimentaire comprise entre 400 et 600 UI, comme l’a informé dans une interview à Creapharma en mars 2017 le Dr Earl Bogoch de l’Université de Toronto.
Au Canada, les autorités de santé conseillent même aux personnes qui pour différentes raisons ont suffisamment de vitamine D (ex. par exposition au soleil ou alimentation) de consommer des compléments alimentaires de vitamine D toute l’année.
La Société canadienne du cancer recommande:
– Pour prévenir le cancer chez les adultes: 1’000 UI/jour (25 µg/j) par jour de vitamine D en automne et en hiver. Chez les personnes qui ont des risques de carence, consommer 1’000 UI/jour toute l’année.
Certaines personnes estiment qu’au Canada, la dose quotidienne devrait être de 2’000 UI à 4’000 UI par jour.
En cas d’exposition au soleil en été entre 10h et 15h00 (avant et après ces heures les rayons du soleil contiennent trop peu d’UVB, seulement ce type d’UV peut synthétiser la vitamine D) pendant environ 10 à 20 minutes et sans utiliser de crème solaire, la dose externe de vitamine D amenée par des compléments alimentaires peut être réduite.
Quantité recommandée par les autorités anglaises
En Angleterre, l’institution Public Health England recommande de consommer 400 UI par jour (10 µg/j) de vitamine D pendant toute l’année chez toutes les personnes âgées de 4 ans et plus (chiffres datant de juillet 2017).
Autres recommandations d’usage de la vitamine D
Certains médias et médecins recommandent :
– Jusqu’à 1 an: 400 à 1’000 UI/jour de vitamine D.
– De 1 à 18 ans, 600 à 1’000 UI/jour de vitamine D.
– Dès 19 ans: 1’500 à 2’000 UI/jour de vitamine D.
Dose élevée de vitamine D
Dans une lettre publiée en mars 2015 dans la revue spécialisée Nutrients, des chercheurs de l’Université de Californie à San Diego (UC San Diego) et de l’Université Creighton (Nebraska) affirment que la quantité recommandée quotidienne de vitamine D aux Etats-Unis chez les adultes ne devraient pas être de 600 à 800 UI/jour mais de 7’000 UI/jour, soit environ 10 fois plus qu’actuellement.
Selon l’IOM (Institute of Medicine, Etats-Unis), la dose maximale quotidienne de vitamine D considérée comme sûre, c’est-à-dire sans risque d’effets secondaires, est de 10’000 UI/jour. (Source: Communiqué de presse de l’Université Creighton, 17 mars 2015)
Indications de la vitamine D
– Prévention de l’ostéoporose, maintien de l’équilibre du calcium qui contribue à la formation des os et des dents (surtout pour les enfants), aide à la coagulation, réduction des fractures lors de chute (selon une étude parue en 2009 dans le British Medical Journal, les préparations de vitamine D réduisent le risque général de fracture de 14 %, pour les fractures de la hanche, la diminution est de 9 %).
Etude critique sur l’utilisation de la vitamine D ou du calcium en cas de fractures
Les compléments alimentaires contenant du calcium, de la vitamine D ou les deux substances ne semblent pas protéger contre les fractures de la hanche et d’autres ruptures osseuses chez les personnes âgées, selon une étude chinoise publiée le 26 décembre 2017 dans le journal scientifique JAMA (DOI : 10.1001/jama.2017.19344).
Cette étude, une méta-analyse (revue d’étude), a pris en compte 51’145 adultes âgés de plus de 50 ans qui ne vivaient pas dans une institution ou communauté comme une maison de retraite mais chez eux. Ces adultes ont participé à 33 essais cliniques randomisés comparant l’utilisation de compléments alimentaires (calcium, vitamine D ou les deux) à un placebo ou à l’absence de traitement et au risque de nouvelles fractures. Les résultats de ce travail de recherche vont à contre-courant d’autres études publiées à ce sujet dans le passé. Par conséquent, les scientifiques chinois qui s’exprimaient dans un communiqué de l’étude en décembre 2017 déconseillent l’utilisation systématique de compléments alimentaires à base de calcium, de vitamine D ou les deux chez des adultes âgés de plus de 50 ans pour la prévention des fractures.
– Prévention du cancer, notamment selon le livre Cancer de David Servan-Schreiber, en particulier le cancer colorectal. Prévention aussi du cancer de la peau (effet éventuel contre le cancer, les études sont contradictoires).
Aux Etats-Unis, le très renommé institut médical National Institutes of Health (NIH) déconseille l’utilisation de vitamine D dans la prévention du cancer, par manque de preuve, estimant qu’il n’y a pas de cause à effet entre un bas taux de vitamine D souvent observé lors de tumeur et le développement d’un cancer.
Toutefois, en avril 2016 une étude réalisée par l’Université de Californie à San Diego (UCSD) par le Prof. Garland a montré que l’incidence du cancer diminuait avec l’augmentation du taux de 25(OH)D, une forme métabolisée de la vitamine D, dans le sang. Les femmes qui avaient une concentration égale à 25(OH)D de 40 ng/ml ou supérieure présentait 67% en moins de risque de cancer que les femmes avec une concentration égale ou inférieure à 20 ng/ml.
Selon le Prof. Garland: “Cette étude suggère qu’augmenter la concentration de vitamine D dans le sang est un outil de prévention important du cancer.”
Lire l’étude en détail : Un taux élevé de vitamine D dans le sang semble prévenir le cancer (étude)
Une étude publiée en novembre 2016 dans la revue spécialisée JAMA Oncology a montré que les femmes avec le plus haut taux de vitamine D avaient un taux de survie du cancer du sein environ 30% supérieur par rapport aux femmes avec le plus bas taux de vitamine D. Plus de 1600 personnes ont été prises en compte dans cette étude entre 2006 et 2013. Cette étude a été réalisée par le Kaiser Permanente à Oakland en Californie et le Roswell Park Cancer Institute dans l’état de New York. Lire davantage à propos sur cette étude
– Prévention de maladies cardiovasculaires (effet éventuel, les études sont contradictoires)
Remarque: une étude a montré que la vitamine D était inutile contre l’hypertension.
– Lupus et autres maladies auto-immunes (effet éventuel, les études sont contradictoires)
– Sclérose en plaques (effet possible) – Lire aussi: Lien entre faible niveau de vitamine D et sclérose en plaques
En Iran, avant la Révolution islamique (appelée aussi Révolution iranienne) de Khomeini en 1979, les femmes étaient vêtues à l’occidentale, autrement dit plus légèrement habillées dans un pays chaud comme l’Iran. Avec les mœurs bien plus conservatrices de la Révolution islamique, les femmes ont commencé à se rhabiller et à porter de longs habits couvrant notamment les bras et les jambes.
L’exposition de la peau au soleil était devenue beaucoup plus rare. Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont constaté en 2013 qu’entre 1989 et 2006 le nombre de cas de sclérose en plaques chez les femmes en Iran a augmenté de 800%, autrement dit il y avait 8 fois plus de cas de sclérose en plaques en 2006 qu’en 1989. Il est très probable qu’une carence en vitamine D, en grande partie synthétisée par le soleil, soit responsable de cette véritable explosion du nombre de cas.
– Prévention possible de la maladie d’Alzheimer. En effet, on a observé une corrélation entre une carence en vitamine D et Alzheimer, comme l’ont montré plusieurs études et notamment une étude britannique parue en août 2014. Selon cette étude anglaise, le risque de souffrir d’Alzheimer augmente de 69% chez les participants avec une carence modérée en vitamine D et monte à 122% lors de carence grave. Remarquons qu’il s’agit d’une observation et n’est pas forcément le signe d’un lien de cause à effet. Lire aussi ci-dessous sous Remarques citant une étude critique publiée en 2018 par l’Université d’Adélaïde en Australie dans le journal Nutritional Neuroscience (DOI: 10.
– Prévention possible du diabète. On sait que la vitamine D augmente la sécrétion et la sensibilité l’insuline tout en provoquant une diminution du nombre de récepteurs à l’insuline. La vitamine D aurait de ce fait un effet contre le diabète.
– Prévention possible du rhume des foins (forme d’allergie) chez les enfants si la mère consomme des aliments riches en vitamine D pendant la grossesse. Selon une étude publiée en février 2016 dans la revue spécialisée The Journal of Allergy and Clinical Immunology, une consommation importante d’aliments riches en vitamine D pendant la grossesse – mais pas de compléments alimentaires de vitamine D – était associée à un risque de rhume des foins de 20% moins élevé chez l’enfant à naître. Cette étude a été réalisée par l’Ecole de Médecine Icahn du Mount Sinai à New York.
– Asthme. Une étude publiée en octobre 2016 dans le cadre de la Cochrane Review a montré que la prise de vitamine D sous forme de complément alimentaire chez des asthmatiques, en plus d’un traitement standard contre l’asthme, diminuait de façon significative le risque de graves crises d’asthme, sans provoquer des effets secondaires. Ce travail de recherche qui a passé au crible 9 études cliniques a été mené par un spécialiste de l’asthme, le Prof. Adrian Martineau de la Queen Mary Universitiy à Londres.
– Possible effet dans la prévention du Covid-19 (pour les cas graves, selon La Repubblica et une autre étude publiée en mai 2020).
– Schizophrénie (avec des probiotiques). En 2024, une étude iranienne publiée dans Neuropsychopharmacology Reports2a montré que l’administration conjointe des probiotiques et de vitamine D améliore de manière significative les fonctions cognitives des patients schizophrènes dans un essai contrôlé randomisé en double aveugle. Le médicament probiotiques/vitamine D en gélule contenait Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus reuteri, Lactobacillus paracasei Bifidobacterium longum, Bacillus coagulans et 400 UI de vitamine D. Dans cette étude les chercheurs ont recruté un groupe de 70 volontaires, âgés de 18 à 65 ans, touchés par la schizophrénie.
En usage externe :
En usage externe des crèmes ou pommades à base de calcitrol et de ses dérivés (calcipotriol, tacalcitol) sont utilisées notamment contre le psoriasis.
Effets de la vitamine D
– Accroît l’absorption et l’accumulation de calcium en association avec l’hormone PTH (parathormone).
On estime que presque toutes les cellules de l’organisme ont des récepteurs à la vitamine D, c’est pourquoi on parle souvent d’hormone pour qualifier cette vitamine, pour son rôle également de messager.
Problèmes en cas de carence
Symptômes d’une carence en vitamine D
– Problèmes osseux et dentaires, ostéoporose, rachitisme chez l’enfant, ostéomalacies chez l’adulte, agitation, faiblesse osseuse, douleurs musculaires, etc.
Dosage vitamine D dans le sang
Les médecins peuvent effectuer ou prescrire le dosage de la vitamine D dans le sang, en mesurant notamment un métabolite de cette vitamine appelé vitamine D3 25OH (lire infographie ci-dessous). On considère une quantité de vitamine D3 25OH comprise entre 30 et 100ng/ml comme une valeur normale, de 20 à 30ng/ml il s’agit d’une valeur limite, de 10 à 20ng/ml d’insuffisance ou de carence et à moins de 10 ng/ml on parle de carence importante de vitamine D. (source: Journal Clinic Endocrinology Metabolism, 2005) – Lire aussi : Doit-on mesurer systématiquement la vitamine D dans le sang ?
Causes possibles d’une carence en vitamine D
Mauvaise alimentation, manque d’exposition au soleil, prise de certains médicaments comme de la cortisone et des antiépileptiques, les personnes ayant effectué une chirurgie bariatrique, obésité, pollution, l’âge, etc.
L’obésité diminue la concentration de vitamine D dans le sang. Comme cette vitamine est liposoluble, la vitamine D se retrouve en concentration importante dans les cellules adipeuses chez une personne obèse, au lieu d’être disponible dans la circulation sanguine pour exercer son effet dans l’organisme en entier.
Problèmes en cas d’excès (surdosage de vitamine D)
– A plus de 1’800 UI par jour, risque de toxicité chez l’enfant, chez l’adulte symptômes intestinaux (diarrhées), anorexie (manque d’appétit).
Toutefois, selon le Prof. Michael Holick, un grand spécialiste de la vitamine D de l’Université de Boston (Etats-Unis), une intoxication à la vitamine D peut se manifester seulement si une personne adulte consomme 10’000 UI de vitamine D chaque jour pendant 6 mois ou plus. Le Prof. Holick a écrit un livre à succès au titre original The Vitamin D Solution sur la vitamine D, il est un adepte de l’utilisation de la vitamine D à haute dose pour soigner et prévenir différentes maladies comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires.
Il faut savoir que la production de vitamine D sous l’effet des rayons UVB du soleil ne peut pas mener à une intoxication, car l’organisme s’autorégule. Par contre, une prise de vitamine D sous forme de compléments alimentaires peut mener à une intoxication (notamment du calcium) en cas de consommation excessive.
Rapporté à la concentration de 25-hydroxyvitamine D (25(OH)D) dans le sang, des effets secondaires peuvent survenir lors d’une concentration de 25(OH)D supérieure à 125 ng/ml. [Source: Université de Californie San Diego, 8 avril 2016]
Effets secondaires
Selon un article du New York Times publié en avril 2017, la prise de compléments alimentaires à base de vitamine D si consommé en excès (lire ci-dessus) peut mener à des effets secondaires comme des nausées et vomissements, un manque d’appétit, de la faiblesse, des besoins fréquents d’uriner ou encore des problèmes rénaux.
A haute dose, l’hypercalcémie est un effet secondaire possible de la vitamine D.
Contre-indications
Hypercalcémie.
Interactions
Diurétiques thiazidiques
La vitamine D peut mener à des interactions avec les diurétiques thiazidiques (ex. hydrochlorothiazide, chlortalidone et indapamide), la conséquence possible peut être de l’hypercalcémie. Toutefois, selon un article publié en janvier 2018 par le média suisse i.M@il Offizin (rattaché à l’Université de Bâle), si la vitamine D est consommée à dose normale (ex. selon les directives de l’OFSP), il n’y a aucun indice d’une augmentation du risque d’hypercalcémie suite à l’administration de diurétiques thiazidiques.
Synthèse de la vitamine D au niveau chimique
Soleil et synthèse de vitamine D
Sous l’effet des rayons UVB du soleil, une molécule de la peau appelée 7-déhydrocholestérol (un dérivé du cholestérol) est transformée en prévitamine D3 puis en cholécalciférol (vitamine D3).
Transformation dans sa forme active (vitamine D ou calcitriol)
Le cholécalciférol (vitamine D3), absorbé par l’alimentation, par un complément alimentaire ou synthétisé par la peau sous l’effet du soleil (rayons UVB), passe par le foie pour être transformé en vitamine D3 25OH ou 25-hydroxyvitamine D3 (on dose ce métabolite, avec la vitamine D2 25OH, pour connaître la quantité de vitamine D dans l’organisme, lire ci-dessous) puis par les reins ou par d’autres cellules de l’organisme (prostate, seins, côlon) pour être finalement transformé dans sa forme active, le calcitriol (1,25 vitamine D3, 1,25-dihydroxycholécalciférol ou 1,25-dihydroxyvitamine D3).
L’ergostérol (vitamine D2), absorbé par l’alimentation (végétaux) ou par un complément alimentaire, passe par le foie pour être transformé en vitamine D2 25OH ou 25-hydroxyvitamine D2 (on dose aussi ce métabolite, avec la vitamine D3 25OH, pour connaître la quantité de vitamine D dans l’organisme, lire ci-dessous).
Remarques – Efficacité vitamine D
– Des enfants peu exposés au soleil peuvent devenir rachitiques.
– Il est conseillé de s’exposer chaque jour pendant environ 20 minutes au soleil surtout à la fin du printemps et en été, sans utiliser de crème solaire, car cette dernière absorbe une très grande quantité d’UVB. Lors d’utilisation de crème solaire, la synthèse de vitamine D est très basse.
En été on estime que le corps fabrique en 20 minutes environ 10’000 UI de vitamine D.
Certaines sources estiment qu’une exposition au soleil de 5 minutes 3 fois par semaine serait suffisante pour synthétiser les besoins en vitamine D.
La durée de cette exposition dépend de plusieurs facteurs comme le type de peau, la période de l’année et de la journée et de la latitude. Les personnes à la peau foncée comme les noirs mettent davantage de temps à synthétiser la vitamine D (environ 20 à 30 minutes) que les personnes à la peau claire (environ 10 minutes). Pour plus d’informations, lisez cette news : Combien de temps faut-il s’exposer au soleil pour synthétiser de la vitamine D ?
Il faut toujours éviter d’attraper un coup de soleil, un important risque du cancer de la peau.
On sait aussi qu’avec l’âge la production de vitamine D par le soleil serait moins efficace, dans ce cas la prise de vitamine D sous forme de complément alimentaire est donc fortement recommandée.
Lors d’une exposition au soleil, il faut privilégier une exposition des bras ou des jambes. La peau du visage ne produit que peu de vitamine D. De plus, le visage est très sensible.
Comme la vitamine D est une molécule liposoluble, elle reste stockée dans les tissus adipeux et peut-être libérée plusieurs mois après, notamment en hiver. Autrement dit une personne peut s’exposer en été et profiter plusieurs mois après de cette vitamine en quantité suffisante.
– On estime qu’en France 70% à 80% des personnes manquent de vitamine D. Ce chiffre augmente jusqu’à 90% chez les femmes de plus de 45 ans. Il est ainsi important de s’exposer au soleil pendant 20 minutes ou alors de prendre des compléments alimentaires à base de vitamine D. De plus 20% des Français seraient en état de carence importante de vitamine D.
– Pour les femmes enceintes, celles qui allaitent et chez les petits enfants un supplément en vitamine D est nécessaire. Parlez-en à votre médecin pour connaître la quantité recommandée.
– Différentes études ont montré ou montreraient (il faudrait encore davantage d’études cliniques pour affirmer à 100% son efficacité) que la vitamine D consommée au bon dosage (attention à ne pas dépasser la dose quotidienne) pourrait avoir un effet préventif voire curatif contre différentes maladies chroniques comme le cancer, le lupus et d’autres maladies auto-immunes. Cela fait de la vitamine D peut-être l’une des vitamines les plus intéressante et utile au niveau médical.
– Certains spécialistes se montrent toutefois plus critiques et affirment que la majorité des personnes commencent à souffrir d’une carence en vitamine D à partir de l’âge de 65 ans, autrement dit un manque de vitamine D est relativement rare avant 65 ans. Ces spécialistes critiquent l’idée de penser que la vitamine D serait un remède miracle, à la fin peu d’études scientifiques de référence et à grande échelle ont véritablement montré son utilité de façon claire et évidente.
– Il est impossible de faire une intoxication de vitamine D en cas d’exposition solaire prolongée.
– En cas de prise de vitamine D sous forme de complément alimentaire, il est possible de le consommer avant, pendant ou après le repas.
Magnésium et vitamine D
– Une étude a découvert que des faibles niveaux de magnésium rendent la vitamine D inefficace. Les scientifiques du Lake Erie College of Osteopathic Medicine ont remarqué que la vitamine D ne peut pas être métabolisée sans des niveaux de magnésium suffisants. Cela signifie que la vitamine D reste stockée et inactive pour une bonne partie de la population. Les patients avec des niveaux de magnésium optimaux nécessitent moins de vitamine D pour atteindre des niveaux suffisants de vitamine D. Le magnésium réduit également l’ostéoporose, aidant à atténuer le risque de fracture osseuse qui peut être attribué à de faibles niveaux de vitamine D, a noté dans un communiqué le Prof. Razzaque du Lake Erie College of Osteopathic Medicine qui a mené cette étude avec un autres scientifique. Comme on l’a vu dans ce dossier, aux Etats-Unis les recommandations de consommation de magnésium sont de 420 mg par jour chez les hommes et 320 mg par jour chez les femmes, mais le régime alimentaire standard aux États-Unis ne contient qu’environ 50% de ce montant. Les chercheurs affirment que la consommation de magnésium provenant des aliments naturels a diminué au cours des dernières décennies, en raison de l’agriculture industrialisée et des changements dans les habitudes alimentaires. Cette étude a été publiée dans l’édition de mars 2018 du journal scientifique The Journal of the American Osteopathic Association (10.7556/jaoa.2018.037).
Maladies neurodégénératives et vitamine D, étude critique
Des chercheurs australiens ont constaté dans une étude publiée en juillet 2018 que la vitamine D est peu susceptible de protéger les personnes contre la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles cérébraux. Leur étude s’est basée sur un examen systématique de plus de 70 études précliniques et cliniques publiées par le passé. Des études antérieures avaient révélé que les patients atteints d’une maladie neurodégénérative avaient tendance à avoir des taux de vitamine D inférieurs à ceux des membres en bonne santé de la population. Mais pour les scientifiques de l’Université d’Adélaïde qui ont mené cette étude, il n’y a pas de preuves convaincantes à l’appui que la vitamine D puisse agir comme agent protecteur du cerveau. Autrement dit, ce bas taux de vitamine D observée chez certains patients serait plus une conséquence que la cause de maladies neurodégénératives. Cette étude a été publiée le 10 juillet 2018 dans le journal scientifique Nutritional Neuroscience (DOI: 10.
Efficacité de la vitamine D (août 2018)
Dans un article détaillé sur cette vitamine du New York Times (NYT) publié le 18 août 2018, le journal américain de référence explique que des études cliniques rigoureuses publiées ces dernières années n’ont pas réussi à prouver que la vitamine D pouvait réduire le risque de cancer, de maladies cardiovasculaires ou de chutes chez les personnes âgées. La plupart des scientifiques, toujours selon le NYT, s’accordent à dire qu’il n’y a pas de preuve pour savoir si la vitamine D permet de prévenir des maladies chroniques qui ne sont pas liées à la santé des os (prévention du rachitisme ou ostéomalacie). Cet article du NYT a cherché à montrer que la mode de prendre de la vitamine D aux Etats-Unis comme une panacée, pour soigner de nombreuses maladies, était probablement exagérée et sans fondement scientifique sérieux. Aux Etats-Unis, en 2017 la somme du chiffre d’affaires des compléments alimentaires à base de vitamine D s’est élevée à 936 millions de dollars, soit 9 fois plus qu’une année de la décennie passée.
– La vitamine D3 (cholécalciférol) a été enregistrée aux Etats-Unis en 1935 par la FDA, l’agence de régulation des médicaments américaine.
– Les aliments riches en vitamine D
– La vitamine D est-elle utile contre le coronavirus (Covid-19) ? (19.01.2021)
– Covid-19 : la vitamine D serait liée à un faible taux de mortalité virale (08.05.2020)
– Une étude montre que les compléments alimentaires de vitamine D ne sont d’aucun bénéfice pour les plus de 70 ans
– La vitamine D inutile contre Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives (étude)
– Les vitamines D2 et D3 n’ont pas la même valeur nutritionnelle
– Après une chirurgie de la hanche, la majorité des patients ne prend pas de vitamine D
– Combien de temps faut-il s’exposer au soleil pour synthétiser de la vitamine D ?
– Cancer du sein, un taux élevé de vitamine D pourrait augmenter le taux de survie
– La vitamine D diminuerait les crises d’asthme
– Un taux élevé de vitamine D dans le sang semble prévenir le cancer (étude)
– De la vitamine D pendant la grossesse pour réduire le risque d’allergie chez l’enfant
– Lien entre faible niveau de vitamine D et sclérose en plaques
– Doit-on mesurer systématiquement la vitamine D dans le sang ?
– Comment obtenir la vitamine D, notamment par le soleil
– Vitamine D et sclérose en plaque, la polémique du Brésil
– Le point sur la vitamine D, en fonction des dernières études (juin 2015)
Sources & Références :
Université de Californie San Diego, Folha de S.Paulo (journal brésilien de référence), The New York Times (article publié le 10 avril 2017 et le 18 août 2018), PHARMA-INFO© (journal suisse sur les médicaments en allemand de référence, plusieurs éditions), i.M@il Offizin (média suisse rattaché à l’Université de Bâle – édition de janvier 2018), The Journal of the American Osteopathic Association – JAOA(10.7556/jaoa.2018.037), Nutritional Neuroscience (DOI: 10.
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Xavier Gruffat (Pharmacien et Rédacteur en chef de Creapharma), Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).
Crédits infographies :
Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl)
Crédits photos :
Fotolia.com/Adobe, Creapharma.ch (Pharmanetis Sàrl)
Date de dernière mise à jour du dossier :
14.04.2024
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Anglais : Vitamin D (“Sunshine Vitamin”)
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Allemand : Vitamin D
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Italien : vitamina D
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Portugais : vitamina D
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Espagnol : vitamina D
Références scientifiques et bibliographie :
- Livre en allemand : “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020)
- DOI : 10.1002/npr2.12431